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Trafric de carburant : Une filière démantelée à Tanghin

Publié le vendredi 9 avril 2010 à 03h09min

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Grâce à ses réseaux d’information, la Coordination nationale de lutte contre la fraude a mis le grappin sur des individus opérant pour le compte d’une filière de trafic de carburant basée à Tanghin, un des vieux quartiers de Ouagadougou.

On aura tout vu à Ouaga. Tous les moyens sont bons pour se faire de l’argent et gravir rapidement les échelons. Ainsi, la fraude s’est répandue pour devenir un sport national à l’image de la corruption dénoncée par tous les rapports sur le sujet. Heureusement, l’Etat en est conscient et a prévu un dispositif dans l’Administration pour traquer les délinquants. La Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF), puisque c’est d’elle qu’il s’agit, fait de son mieux pour réussir sa mission en s’appuyant sur des indicateurs ou des informateurs.

C’est ainsi que tard dans la nuit du 7 avril 2010, le coordonnateur de la CNLF, Paténema Kalmogo, a reçu un appel téléphonique l’informant qu’un camion-citerne chargé de carburant est stationné devant une cour à Tanghin pour transvaser son contenu dans des fûts stockés à l’intérieur d’une maisonnette. Pendant des heures, M. Kalmogo est resté éveillé pour suivre le processus jusqu’au bout avant de faire interpeller le conducteur du véhicule.

Et au cours de l’interrogatoire, celui-ci a indiqué qu’il s’agit de gasoil (DDO)destiné à la SONABEL. Renseignement pris auprès de Nationale de l’électricité, ses affirmations n’étaient pas fondées ; mais toujours est-il qu’il y a manifestement trafic illicite de produits pétroliers.

Sur place, on constate un dépôt artisanal qui permet au propriétaire et à ses complices de détourner du carburant et de le revendre dans le circuit. Une affaire qui doit être juteuse puisque c’est au moins 12 500 litres qui ont été vidés de la citerne qui en contenait 50 000. Faites le calcul et vous verrez que cette fraude peut rapporter gros.

En attendant la fin de l’enquête, le coordonnateur de la lutte contre la fraude au Burkina Faso invite les populations à la collaboration, surtout que l’anonymat est garanti ; mieux, l’informateur est souvent rémunéré à hauteur de 10% lorsqu’un fraudeur paye une amende.

“Il faut dénoncer toutes ces pratiques illicites qui font perdre à l’Etat beaucoup d’argent qui aurait pu servir pour d’autres investissements. Dans tous les cas, ce sont les populations qui sont les premières victimes de ces pratiques frauduleuses. Donc, que les gens viennent nous voir s’ils ont des informations à fournir. Aidez-nous”, a-t-il lancé.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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