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L’ambassadeur Bonkoungou à Québec et à Montréal : des contacts pleins de promesses

Publié le mardi 18 novembre 2003 à 07h29min

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Après la présentation de ses lettres de créance le 11 août aux autorités, l’ambassadeur Bonkoungou a entrepris une série de consultations qui, s’ils arrivaient à bon port, pourraient constituer des chances d’ouverture pour le Burkina.

Du 4 au 8 août, elle a sillonné Québec et Montréal et a eu des séances de travail aussi bien avec la communauté burkinabè établie dans ces mégapoles que les partenaires du Québec et des structures de financement.

L’objectif était d’entrer dans des sujets de préoccupation qui tiennent à cœur la nouvelle Mission et qui avaient largement été évoqués dans son adresse à madame Adrienne Clarkson, gouverneur général du Canada.

Le préalable des objectifs

Avant la mission de Québec et de Montréal, la chancellerie s’est attelée à camper l’ensemble de son travail en dix points :

- rétablir et promouvoir l’image de marque du Burkina ;

- consolider et promouvoir la coopération institutionnelle ;

- développer et promouvoir le partenariat économique et commercial ;

- développer et renforcer la coopération culturelle et universitaire ;

- développer et promouvoir la coopération décentralisée et de proximité ;

- favoriser une meilleure connaissance des peuples canadien et burkinabè ;

- faire de la promotion de la femme un axe majeur de coopération ;

- faire de la jeunesse un pilier de promotion et d’échanges ;

- faire du Xe sommet de la Francophonie une réussite ;

- travailler à développer et à promouvoir l’implication de la diaspora burkinabè au Canada dans le processus de développement du Burkina Faso.

Sur la base de ces objectifs, il fallait aller à la rencontre des partenaires afin de créer un lien indispensable à toute négociation et établir des relations structurelles. Ce sont ces points qui ont été portés à la connaissance de nos partenaires. De même, ils ont été communiqués à la communauté burkinabè pour en faire un large écho.

L’ambassadeur a également évoqué sa volonté de commémorer le 11-Décembre, fête nationale ainsi que la nécessité d’organiser des journées du Burkina à Montréal afin de donner une plus grande lisibilité au Burkina.

Le secrétariat à l’Aide internationale

La familiarité à cette institution s’est effectuée par l’entremise de son premier responsable Leduc qui a précisé qu’à ses relations internationales, le Québec avait greffé un effort de solidarité. Bien que modeste, cette volonté d’assistance a constitué un fonds d’appui de 7 à 8 milliards de dollars par année en dehors des bourses et autres investissements. Ce fonds agit en 3 volets sur le terrain dont beaucoup de projets en cours de réalisation au Burkina Faso.

Le premier de ces volets, ce sont les projets de développement. Là agit l’association québécoise de solidarité internationale qui en réfère à une soixantaine d’organisations dont plusieurs agissent au Burkina en raison d’un sérieux reconnu.

Le deuxième est Québec sans frontières. Ce volet donne la possibilité aux jeunes Québécois qui le manifestent d’aller travailler dans les pays en développement. Près de 400 jeunes bénéficient de ce programme avec une vingtaine d’étrangers qui viennent à leur tour s’inspirer des expériences québécoises.

Au troisième volet, on compte l’Action d’éducation du Québec à la solidarité internationale. Sur la base d’un programme, les enjeux Nord-Sud sont présentés. Le Québec consacre une attention particulière à ce volet. Cette année a été organisée une semaine de la solidarité internationale où des personnalités s’investissent à sensibiliser les élus québécois aux problèmes du monde, de façon à les y impliquer.

Le Burkina trouve parfaitement sa place dans ces préoccupations. C’est un pays de démocratie ancienne. Sa tradition de débats pluriels remonte bien avant les années 1960. Pays d’ONG, la structure de supervision qu’est le SPONG, un bureau de suivi, a bien fait œuvre utile.

Le Québec impose le Burkina

L’éducation est le secteur dans lequel le Québec et le Canada s’investissent le plus au Burkina. Il faut y accoler la culture. La rencontre avec Lise Lacroix, à la direction Afrique et Moyen-Orient au ministère des Relations internationales de Québec, ainsi que Ousséynou Diop et Gérard Le Chêne, responsables de Vues d’Afrique de Montréal donne à voir l’effort accompli par le Québec pour promouvoir la culture burkinabè et la faire connaître. Au premier semestre 2004, Vues d’Afrique va rendre un vibrant hommage au FESPACO, au cinéma burkinabè pour commémorer 20 ans de partenariat. Le Québec a eu un regard attentionné sur le futur sommet de la Francophonie et insiste à ce que le Burkina soit aux premières loges dans les manifestations culturelles dans la province.

On attend pour le prochain festival de Vues d’Afrique une fourchette de réalisateurs burkinabè. Gaston Kaboré, Idrissa Ouédraogo, Dany Kouyaté... les productions de Kolo Sanou, de Saint-Pierre Yaméogo, seront en compétition. Sont attendues des personnalités burkinabè. On retiendra à cet effet le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme...

Montréal ouvrira ses portes à une exposition sur le coton avec la présence de Pathé O., une autre sur les prises de vues de Ben Idriss Zoungrana, Big Z. Gaston Kaboré, parlera de la structure de réflexion sur l’audiovisuel qu’il a créée, imaginée, et le groupe Allakomi fera sentir le pouls des griots au guimbé.

D’ailleurs, le groupe du célèbre griot Saïdou Zon qui a porté à Montréal le nom Burkina nourrit lui aussi à l’égard de son pays de nobles projets. Il entreprend d’asseoir une fondation qui œuvrera à favoriser en direction des siens l’humanitaire.

On annonce également une place de choix à la littérature burkinabè au futur Salon du livre de Montréal.

Un autre perspective dite Projets croisés va être activée. Dans sa mise en œuvre, il est prévu le déplacement des jeunes à l’étranger et cela concernera aussi bien des Québécois que des Burkinabè. Il est à noter combien ce genre d’entreprises est à encourager. Dans un passé récent, l’Europe était la zone où convergeait la jeunesse des pays africains pour une ouverture sur le monde. De plus en plus, le nord-américain constitue une alternative. C’est dans ce cadre que certains points majeurs des objectifs stratégiques trouveront un terrain fertile tels la place faite à la jeunesse pour favoriser la connaissance des peuples ainsi que le rôle attendu de la femme dans notre coopération avec cette partie du monde.

La bourse d’exemption

En rencontrant l’équipe des enseignants ce 6 novembre, la Mission a fait le point sur les bourses d’exemption. Pour un quota de 30 bourses, près de 180 dossiers restent en souffrance. Une bourse n’étant attribuable que lorsqu’un étudiant a fini son programme, on imagine la longue attente de nos étudiants.

L’action de l’ambassadeur Bonkoungou a visé à plaider la cause des nôtres venus dans la contrée au prix de maints sacrifices pour "apprendre cet art de vaincre sans avoir raison". Un devoir de solidarité devra permettre à nos étudiants de pouvoir étudier décemment dans des formations où les droits supplémentaires de scolarité pour les étudiants étrangers cumulés s’élèvent en moyenne à 7 mille 500 dollars l’an.

Dans un Québec où les universités sont privées, on comprend combien le renchérissement de la communication du savoir est une gageure. Près de 19 mille étudiants étrangers officient dans les universités du Québec. Mille sont dans les collèges. Et tous travaillent au Québec à acquérir cette culture nord-américaine en français.

Certains partenariats permettent en partie d’explorer des possibilités de collaboration inter-universitaires. Laval est en partenariat avec l’université de Ouagadougou. Cependant, le faible quota à nous alloué amenuise notre capacité à accompagner nos étudiants.

Le pari des politiques

En rencontrant la vice-gouverneur du Québec, le président de l’Assemblée nationale du Québec, monsieur Bissonet ainsi que madame Gagnon-Trembley, vice-première ministre du Québec, on se rend à l’évidence que le Québec est ouvert à notre pays. Un avantage, c’est la tenue du sommet de la Francophonie, un sommet qui vient éclairer d’un jour nouveau la place que notre pays a dans le cœur des autres peuples.

Madame Gagnon-Trembley a fait une revue des points saillants des préparatifs du sommet, un vrai challenge pour le Burkina. Elle s’est voulue affirmative en ce qui a trait à certains projets dont la matérialisation va intervenir dans les mois prochains, et notamment le projet TV dans le cadre du sommet de la Francophonie.

Il existe entre le Québec et le Burkina, des manifestations de sympathie. Ouagadougou est jumelée à la cité de Québec. Et, parce que le Burkina est un pays de stabilité, qu’il a donné les preuves de sa capacité à manager de grandes rencontres, qu’il a contribué à appuyer le dossier sensible de la diversité culturelle, qu’il a fait de la culture un levier du développement, il se trouve être objectivement plus près de Québec que de n’importe quel peuple en dépit de la distance.

Ceci a suffi pour motiver le déplacement à Ouagadougou en février prochain de la vice-Première ministre du Québec, Gagnon-Trembely.

Jacques Prosper BAZIE
Ambassade du Burkina au Canada

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