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Sida : Le secteur informel désormais concerné

Publié le jeudi 19 août 2004 à 07h47min

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Un atelier de réflexion sur la prise en compte du secteur informel dans la lutte contre le VIH/SIDA et les IST s’est déroulé du 16 au 17 août à Bobo-Dioulasso. Cette rencontre organisée par le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre les IST - VIH/SIDA en collaboration avec le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Jeunesse vise à impliquer les acteurs dudit secteur à la lutte contre la pandémie.

La tenue de cet atelier fait suite à une recommandation capitale faite lors de la troisième session du Conseil national de lutte contre le Sida et les IST le 16 décembre 2003 à Ouagadougou. Cette recommandation avait prôné l’approfondissement de la réflexion sur le renforcement de la prise en compte du secteur informel dans la lutte le VIH/SIDA et les IST.

Cela tient au fait que malgré son poids démographique et sa part dans la création des richesses nationales (80% des actifs selon l’INSD évolue dans ce secteur pour une contribution de 32% au Produit intérieur brut), ce pilier de l’économie, aussi vulnérable soit-il, semble un peu occulté dans les stratégies de lutte contre le VIH/SIDA et les IST. Un secteur qui pourtant joue un rôle déterminant dans la lutte contre le chômage et la pauvreté. Malgré une tendance à la baisse de la séro-prévalence (7,17% en 1997 et 4,2% en fin 2002) certains observateurs s’accordent à dire que les travailleurs du secteur informel risqueraient de souffrir particulièrement des conséquences du Sida si aucune action d’envergure n’est engagée en leur direction.

Exerçant le plus souvent dans des conditions très difficiles et précaires, sans garantie ni protection sociale, ces travailleurs ne bénéficient pas toujours de services sanitaires adéquats.

A ce sujet le SP - CNLS Joseph André Tiendrébéogo soutiendra dans son discours d’ouverture des travaux que "ces acteurs souffrent d’un manque d’organisation pour bénéficier des interventions efficaces et efficientes en matière de lutte contre le VIH/SIDA".

Pour l’implication du secteur informel dans cette lutte, il faudra donc comme préalable lever les contraintes avant toutes stratégies et méthodologies conséquentes. Une préoccupation que le Conseil national de lutte contre le VIH/SIDA et les IST a prise en compte par une recommandation lors de sa troisième session. L’atelier de Bobo-Dioulasso s’inscrit dans cette démarche.

Deux jours durant les participants se sont penchés, d’une part, sur les différents aspects de la problématique de l’implication du secteur informel dans la lutte contre le VIH/SIDA et les IST et, d’autre part, sur la définition des meilleures approches stratégiques à mettre en œuvre. Aussi, les participants ont-ils dégagé les actions prioritaires à mener à court terme. Il s’agit d’un plaidoyer pour l’inscription du secteur informel dans le cadre stratégique de lutte contre le SIDA révisé, la mise en place d’une banque de données des organisations du secteur informel et enfin la sensibilisation des acteurs du secteur concerné pour leur implication dans la lutte la contre la pandémie.

A la fin des travaux, le SP - CNLS Joseph André Tiendrébéogo tout en se félicitant des résultats obtenus a invité les uns et les autres à plus d’engagement dans cette lutte. Il a laissé entendre que c’est à ce prix que la victoire sur le VIH/SIDA pourrait être une réalité au Burkina Faso.

Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya

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