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Communauté congolaise du Burkina Faso : Tirer les leçons du passé pour construire l’avenir

Publié le mardi 17 août 2004 à 08h02min

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Dans le cadre des Journées congolaises prévues les 13, 14 et 15 août 2004, l’Association des élèves, étudiants et stagiaires congolais au Burkina Faso (AEESCB) a organisé vendredi dernier, au CINU (Centre d’information des Nations unies), une conférence-débat sur le thème : "L’histoire politique du Congo de 1960 à 2002". A travers ce thème, l’association voulait faire le bilan de 42 ans d’indépendance du Congo-Brazzaville pour envisager l’avenir avec plus de sérénité et de confiance.

Dans son exposé, M. Fénelon Massala a démontré que la situation actuelle du Congo est étroitement liée à son histoire post-coloniale. Cette histoire se caractérise par trois faits majeurs : une longue période d’exception, une mauvaise exploitation des richesses immenses du pays et une classe dirigeante dépassée.

C’est après les présidences de l’Abbé Fulbert Youlou (15 août 1960-1963) et de l’instituteur Alphonse Massamba Debat que les militaires arrivent sur la scène politique congolaise. Le 30/07/1968, un coup d’Etat porte le commandant Marien N’Gouabi au pouvoir. Vingt quatre ans durant, le pays vivra sous un Etat d’exception. Le colonel Joachim Yhombi Opango puis le général Denis Sassou N’Guesso finissent de consacrer le parti unique et la dictature.

Et comme l’expliquera le conférencier, cette dictature sanguinaire s’est toujours accompagnée d’une mauvaise utilisation des ressources naturelles du pays. Le pétrole, l’or, le bois, le fer... dont regorge le pays servent aux intérêts de la seule classe dirigeante. Et pour couronner le tout, cette classe dirigeante se trouve être la même depuis les indépendances. "Ce sont les mêmes hommes qui nous gouvernent depuis 1960 avec les mêmes méthodes...", a-t-il lancé. Denis Sassou N’Guesso élu président en mars 2002 avait dirigé le pays de 1979 à 1992. Mais avant, il avait été ministre de la Défense sous les deux régimes précédents. Pascal Lissouba, président de 1992 à 1997 avait été Premier ministre de Massamba-Debat entre 1963 et 1965.

Conséquence : le Congo Brazzaville est aujourd’hui un pays pauvre très endetté qui a connu la guerre civile et bien d’autres cauchemars.

Le représentant du ministre délégué chargé de la Coopération régionale, parrain de la cérémonie, a appelé la jeunesse congolaise à tirer les leçons de ce passé pour reconstruire l’avenir. Ce faisant, elle doit non seulement constituer une nouvelle génération de dirigeants responsables, dévoués à la démocratie et soucieux du bien-être de son peuple, mais aussi éviter de faire du pouvoir une affaire d’ethnie ou de tribu. Le président de l’AEESCB, M. Vivien Tsomambé a, par ailleurs, réaffirmé toute leur solidarité à l’endroit de leurs compatriotes actuellement en grève de la faim à la maternité Saint Camille de Ouagadougou.

Ceci, dans le but de se faire entendre par leurs autorités qui leur doivent bien 52 mois d’arriérés de bourse.

Yacouba Hermann NACAMBO
Marguerite BLEGMA (Stagiaires)
Sidwaya

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