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Blaise Compaoré au Nigéria et au Soudan : “Contribuer à l’effort de paix et de stabilité”

Publié le mardi 3 novembre 2009 à 01h31min

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Le président du Faso Blaise Compaoré est rentré samedi en début d’après-midi à Ouagadougou, d’un périple qui l’a conduit, jeudi à Abuja, dans la capitale fédérale nigériane où le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine planchait sur les questions du Niger, de la Guinée-Conakry et du Soudan. Et ensuite vendredi, au Soudan où il a effectué une visite d’amitié et de travail dans ce pays africain frère.

Arrivé jeudi dans la matinée à Abuja, le président du Faso, Blaise Compaoré a pris activement part aux travaux de la 207ème réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine sur le Soudan et au point sur le Niger et la Guinée qui se sont déroulés à huis clos.
Le Darfour, premier dossier discuté, a permis au groupe de haut niveau, dirigé par l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, de présenter le rapport de ce groupe qui avait pour objectifs “ d’examiner la situation de façon approfondie et de soumettre au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, des recommandations sur les voies et moyens d’aborder au mieux les questions liées d’une part, à l’obligation de rendre compte, et à la lutte contre l’impunité et de l’autre, à la réconciliation”.

La mise en place du groupe de travail de haut niveau en 2007, traduit, à n’en pas douter, le « sérieux » avec lequel l’Union africaine et ses Etats membres entendent relever les défis liés à la situation au Soudan. Il ne s’agit pas, selon Jean Ping président de la commission, « d’un engagement passager ou superficiel » parce que, a-t-il poursuivi : « le Soudan est un pays africain et ses peines sont les nôtres ». Qui plus est, dans les quinze prochains mois, le Soudan connaîtra des évènements historiques, notamment des élections générales et le référendum d’autodétermination de janvier 2011 au Sud-Soudan ; c’est pourquoi Jean Ping a estimé que “la question du Darfour doit être réglée de manière pacifique et globale, sans délai…”

Après une courte pause, les questions nigérienne et guinéenne ont été passées à la loupe par les chefs d’Etat et de gouvernement. Le Conseil a entre autre fait siennes les décisions du sommet extraordoinaire de la CEDEAO du 17 octobre dernier et exprimé son plein appui à la mise en place d’une commission d’enquête internationale sur les évènements du 28 septembre 2009 à Conakry.
Comme il fallait « presque » s’y attendre, ni le pouvoir de Niamey, ni la junte à Conakry n’ont fait le déplacement d’Abuja. A contrario, les opposants au pouvoir de Niamey et de Conakry étaient bien visibles dans les allées de la salle de conférence du Hilton hôtel d’Abuja. Refusant d’abord tout commentaire sur la décision que les chefs d’Etat seraient amenés à prendre, ils étaient devenus tous loquaces sitôt les communiqués finaux connus.

Cachant ainsi mal leur sentiment de joie face à ce qu’on peut interpréter comme un succès diplomatique. Sidia Touré, ancien Premier ministre de Guinée-Conakry et président de la Convention des forces vives et de la société civile guinéenne a indiqué que “c’est un encouragement à aller de l’avant”. Pour lui « les résolutions adoptées à Abuja ce 29 octobre et qui sont conformes aux résolutions du Groupe international de contact et également à la réunion des Chefs d’Etat de la CEDEAO doivent permettre au facilitateur le président Blaise Compaoré, de mieux gérer son calendrier ». Et Mahamadou Issoufou, président du Parti nigérien pour le développement et le socialisme (PNDS), ancien Premier ministre de dire « sa totale satisfaction dans la mesure où le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a entériné les décisions prises par le sommet des chefs d’Etat à Abuja, le 17 octobre dernier ».
Les chefs d’Etat et de gouvernement se sont quittés donc sur une convergence de vue, sur les différentes questions à l’ordre du jour.

Le Soudan au nom de la solidarité africaine

Au nom de la solidarité africaine et de son engagement en faveur des résolutions des foyers de tensions, Blaise Compaoré, ce vendredi 30 octobre, a effectué une visite « d’amitié et de travail » à Khartoum au Soudan. Le président du Faso est accueilli par son homologue soudanais, Omar Al Béchir. Après les honneurs militaires, les deux hommes d’Etat ont eu un premier entretien au salon d’honneur de l’aéroport international de Khartoum.

Puis c’est le départ pour l ‘hôtel Hilton où le président Compaoré et la délégation qui l’accompagne sont logés. En cette fin d’après-midi, Khartoum la capitale du Soudan est quasiment déserte. Vendredi est jour de repos au Soudan. La ville est en plein chantier avec de nombreuses constructions qui “émergent”du sol, à côté d’autres batisses imposantes.
Omar Al Béchir et Blaise Compaoré ont un second entretien avant de se retrouver un peu plus tard pour une troisième concertation. A l’issue de cette rencontre, les deux chefs d’Etat s’adressent à la presse burkinabè et soudanaise. La convergence de vue sur les points saillants de l’actualité ne fait l’ombre d’aucun doute.

Le rôle du Burkina dans la quête d’une solution de la crise au Darfour est salué par toute la classe politique soudanaise. Omar Al Béchir dit donc sa satisfaction pour la participation du Burkina dans la force conjointe Onu – Ua, tout comme, il est reconnaissant au président du Faso d’avoir permis à son ancien ministre en charge des Affaires étrangères, Djibrill Ypène Bassolet d’être promu au rang de médiateur conjoint ONU-UA. pour le Président Béchir “cette visite permettra de faire un tour d’horizon des questions entre le Soudan et le Burkina”.

En prenant la parole, le président Blaise Compaoré a remercié son hôte pour la qualité de l’accueil réservé à lui et à la délégation qui l’accompagne. Toute chose qui selon lui, est la marque des bonnes relations qui existent entre le Burkina Faso et le Soudan.
« Je suis venu à Khartoum pour vous dire toute notre admiration pour les acquis que vous avez réalisés », a dit le chef de l’état burkinabè qui a « félicité le gouvernement et le peuple soudanais pour leur grand courage ». Il a souhaité « paix et réconciliation au Soudan pour la stabilité et le développement durable ».

Blaise Compaoré a en outre, accordé une série d’audiences à des personnalités. Ainsi du colonel Adama Hébié, de la Mission des Nations unies au président du parlement soudanais, Ahmed Ibrahim Al Tahir en passant par le médiateur conjoint ONU-UA et certains de ses collaborateurs et enfin, l’assistant du président soudanais, le docteur Nafie Ali Nafie. Une journée chargée pour le président du Faso, avant son départ de Khartoum précédé d’un dernier entretien entre les deux hommes d’Etat au salon d’honneur de l’aéroport international de Khartoum.
Toutes ces personnalités soudanaises ont salué l’action du président Blaise Compaoré dans la recherche de la paix dans leur pays. Ils ont également dit leur reconnaissance à Blaise Compaoré pour avoir permis à Djibrill Bassolet d’assumer le rôle de médiateur conjoint ONU-UA.

Le président du parlement soudanais, Ahmed Ibrahim Al Tahir, a souligné que le « soudan fait confiance à Blaise Compaoré dans ses efforts de médiation ».
Quant aux perspectives de coopération entre nos deux pays, elles s’annoncent sous de bonnes auspices car, selon l’assistant du président Omar Al Béchir, le docteur Nafie Ali Nafie, le soudan est disposé à partager son expérience en agriculture avec le Burkina Faso. Et au plan partisan, il a évoqué avec le président Compaoré « les relations de partenariat entre le Congrès national au Soudan (parti au pouvoir) et le Congrès pour la démocratie et le progrès au Burkina ».
Blaise Compaoré a regagné Ouagadougou samedi en début d’après-midi, où il a été éccueilli à sa descente d’avion par le Premir ministre, Tertius Zongo.

Jean Philippe TOUGOUMA ; envoyé spécial au Nigéria et au Soudan


Bilan du sommet d’Abuja fait par Blaise Compaoré

Quelle est la stratégie que les chefs d’Etat membres du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine ont adoptée face à la crise du Darfour qui perdure ?

L’Union africaine assume les toutes premières responsabilités en matière de développement et de sécurité du continent. C’est donc à ce titre que nous nous sommes réunis autour d’un document produit par un groupe de personnalités de haut niveau mandaté par le conseil pour faire le diagnostic le plus complet de cette crise du Darfour, mais surtout nous permettre de discuter des voies d’accélération de résolution de cette crise. Nous avons échangé à la fois sur la complexité de cette situation du Darfour dans le Soudan, mais aussi des défis qui sont importants pour le Soudan. Avec les interférences extérieures au Soudan, tout cela donne une situation au Darfour qui n’est pas si simple. Le Soudan en termes de géographie, en termes de diversité de langue, de religion, de culture, de peuplement, de race est déjà un melting pot important.

Cela donne également la complexité des analyses que l’on peut faire des caractéristiques qui affectent naturellement ce pays. Lorsqu’en même temps, il y a les problèmes d’unité politique, les problèmes de transition politique, des problèmes liés au développement qui n’est pas toujours équitable sur cet espace. Il y a beaucoup d’engagement à la fois au niveau africain au nombre des efforts qui sont déployés, mais aussi une solidarité internationale très forte. Ce que nous avons retenu, c’est qu’il faut maintenir ces acquis, saluer les efforts qui ont fait qu’au Darfour, il n’y a plus de guerre, même s’il y a encore une forme de violence différente des guerres que nous avons connues il y a quelque temps. Mais en même temps, nous nous devons de voir comment coordonner davantage entre l’Union africaine et les Nations unies. De façon globale, la question du Darfour doit être traitée avec beaucoup plus d’efficacité pour que la normalisation permette de soutenir les efforts qui sont actuellement entrepris. Avec cette nouvelle mobilisation africaine au Darfour, nous espérons recueillir des résultats.

Qu’est-ce qui a été décidé pour le Niger et la Guinée qui figuraient à l’ordre du jour de la rencontre d’Abuja ?

Le Conseil s’est penché sur les situations dans ces deux pays en termes de possibilité de déstabilisation de la région ouest-africaine. Le conseil a salué les efforts de la CEDEAO dans ces deux pays et a apporté tout son soutien aux initiatives en cours prises par la CEDEAO. Le conseil restera toujours saisi par rapport à la question du Niger et de la Guinée.

J.P.T.

Sidwaya

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