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Province du Nahouri : Session extraordinaire du CCTP

Publié le vendredi 30 juillet 2004 à 13h28min

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Le Cadre de concertation technique provincial (CCTP) du Nahouri s’est réuni en session extraordinaire, le mardi 20 juillet à la Maison de la femme. C’est M. Samandinia Tamini, secrétaire général de la province représentant le haut-commissaire qui a présidé la session dont l’ordre du jour portait sur la présentation du Projet d’appui à la concertation et à la gouvernance locale (PACGL) du PNGT2. Des échanges ont aussi concerné la zone pastorale de Guiaro.

Ouvrant les travaux de la session, le SG de la province souligne l’importance de la concertation et surtout de la gestion foncière qui faisait l’objet de la session. De ce fait, il a invité les participants à s’impliquer activement dans les échanges pour sortir des solutions consensuelles.

Outre les membres du CCTP (directeurs et chefs de services, représentants de la société civile), cette session a connu la participation des chefs coutumiers de Guiaro, de déléguées administratifs et des exploitants des villages riverains de la zone pastorale. Les échanges ont permis l’élaboration du plan d’aménagement de la zone pastorale de Guiaro.

L’élaboration de ce plan d’aménagement s’inscrit dans le cadre de l’exécution des activités du PNGT2/Nahouri qui, en collaboration avec le CCTP et la communauté de 6 villages riverains de la zone, ont proposé cette action pour combiner les activités agropastorales tout en valorisant le secteur élevage. Le plan permettra de réorganiser l’utilisation de la zone pastorale par une meilleure gestion des ressources foncières et environnementales en responsabilisant pleinement les communautés locales.

Le plan d’aménagement de la zone pastorale a été présenté par M. Salif Tiemtoré, directeur des aménagements pastoraux et du foncier (DAPF) du ministère des Ressources animales. Il a d’abord fait l’historique des aménagements pastoraux au Burkina qui compte une soixantaine de zones pastorales avec une superficie d’environ 2 millions d’ha.

La zone pastorale de Guiaro a été créée par arrêté conjoint N°2001 - 15 portant délimitation de la zone et signé le 28 mars 2002 par 8 ministres. La zone est aujourd’hui menacée par une expansion rapide et incontrôlée des cultures extensives, une insécurité foncière occasionnant des conflits agriculteurs - éleveurs. On note aussi une forte migration de populations venant du Nord et du Centre du pays à la recherche de terres fertiles et de pâturages ; une pression des nouveaux acteurs de l’agro-business, une exploitation anarchique et une forte dégradation des ressources de la zone.

L’étude diagnostique a révélé que sur la superficie de la zone qui est de 9 500 ha, sont installés, 6 000 exploitants agricoles soit 33% de la population. Ces exploitants occupent 20% de la superficie dont 500 ha par les migrants venus de 13 provinces du Burkina, 600 ha pour les nouveaux acteurs au nombre de 8 seulement et 900 ha pour le reste de la population autochtone. Au regard de cette situation et au vu de la pression continue sur les ressources de la zone, son aménagement était plus qu’urgent.

Selon le directeur des aménagement pastoraux et du foncier, le plan d’aménagement préconise l’affectation de 30% de la superficie aux activités agricoles, contrairement aux dispositions réglementaires qui fixent ce quota à 15% pour une zone pastorale. Cette dérogation tient compte des réalités sur le terrain.

Outre la zonification de l’espace pour répondre au besoin d’exploitation, il sera réalisé un certain nombre d’infrastructures sociocommunautaires pour améliorer les conditions de travail et de vie des populations riveraines et des exploitants.

Un cahier des charges sera rédigé avec la participation des acteurs pour réglementer la gestion de la zone.

Le plan ne prévoit pas un déguerpissement de la zone mais une réorganisation pour une gestion rationnelle et équitable de l’espace conformément à la réglementation et à l’esprit des textes et aux réalités du terrain.

Les populations ont été invitées à surseoir à toute nouvelle attribution dans la zone afin d’éviter des difficultés d’aménagement et de gestion future. M. Tiemtoré a aussi invité les autochtones à s’investir dans l’élevage et à réduire les cultures de rente pour mieux valoriser la zone à vocation pastorale. La combinaison de la gestion des ressources naturelles, élevage, agriculture a été recommandée pour un développement harmonieux et durable.

Le deuxième point des travaux de la session a porté sur la présentation du projet d’appui à la concertation et à la gouvernance locale du PNGT2 par M. Bakary Traoré, chargé de communication au PACGL et un représentant du PNGT2. Les deux communicateurs ont d’abord défini les notions de cadre de concertation et présenté l’état des lieux au Burkina Faso caractérisé par les structures du PNGT du niveau village jusqu’au niveau national dont le fonctionnement dépend toujours de la disponibilité de moyens pour leur animation. On rencontre quelques cadres de concertation pour des projets spécifiques.

L’insuffisance de la concertation et des échanges d’expériences étant à la base des échecs de certaines actions, le gouvernement a initié avec l’appui de partenaires, un projet d’appui à la concertation logé au PNGT2 en vue de dynamiser la concertation afin d’harmoniser les interventions sur le terrain, capitaliser et valoriser les bonnes expériences.

Ce projet couvre l’ensemble des provinces de l’Est et s’exécute en complémentarité avec le PNGT2. Cette présentation a permis de mieux s’informer sur le PACGL mais aussi, a donné l’occasion d’échanger sur les conclusions de l’atelier de Tenkodogo sur les changements intervenus dans le processus de décentralisation.

Léon COPIA
AIB Nahouri

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