Supporters des Etalons : les dessous du voyage d’Abidjan
L’Union nationale de soutien aux Etalons (Unse) a animé un point de presse le jeudi 24 septembre 2009 pour faire le bilan du séjour des supporters à Abidjan, à l’occasion de la rencontre qui a opposé, le 5 septembre dernier, les équipes nationales du Burkina et de la Côte d’Ivoire dans le cadre des éliminatoires combinées Can/Coupe du monde 2010.
Venus assister à la conférence de presse organisée par l’Union nationale de soutien aux Etalons (Unse) pour éclairer l’opinion nationale et internationale sur les conditions du voyage des supporters qu’elle a convoyés pour vivre le match qui a opposé les Eléphants de Côte d’Ivoire aux Etalons du Burkina, le 5 septembre dernier, les hommes de médias sont repartis avec plus d’interrogations que de réponses. Le président de l’Unse, Raymond Georges Marshall avait pourtant donné le ton en affirmant qu’au sortir de cette rencontre aucun doute ne devrait subsister encore dans l’esprit des uns et des autres. C’était visiblement sans compter avec la détermination de certains supporters qui ont assisté à la conférence, à dire tout ce qu’ils ont dans le ventre. Sentant sans doute venir les choses, le secrétaire à la communication de l’Unse refuse dans un premier temps de donner la parole aux non journalistes. Mais le président Marshall a fini par le convaincre, après un échange de propos pas très courtois avec le supporter, appelé « Rck » par les habitués des stades burkinabè.
Cet incident clos, l’Unse est assaillie de questions. Les hommes de medias se focalisent dans un premier temps sur les conditions de voyage, d’hébergement et l’état des cars de transport. Georges Raymond Marshall finit par admettre que l’Unse avait cru à la bonne foi des sociétés de transport. Mais en lieu et place des cars de 70 places loués ce sont des cars de 52 places qui leur ont été apportés le jour du départ. Il fallait donc avoir recours aux présidents d’honneur et aux parrains de l’Unse pour gérer la situation. L’Unse a rappelé que 603 supporters, dont 50 de Bobo Dioulasso, ont été inscrits et ont payé chacun 15 000F CFA. Le montant de ces inscriptions est de 9 045 000F CFA. A cela s’ajoutent les contributions de donateurs qui s’élèvent à 3 510 000F CFA. L’Unse a dit avoir ainsi mobilisé 12 555 000F CFA, avec un solde positif de 2 750 000F CFA après le voyage, selon le trésorier de la structure. Le voyage prévu pour 8h, le jeudi 3 septembre, sera reporté par deux fois, le temps de trouver des cars en mesure de convoyer les 724 supporters. 13 cars ont pu être mobilisés, alors que l’Unse en avait prévu seulement. Sur les 13 cars, deux tomberont en panne au cours du voyage. Le président de l’Unse affirme que les cars ont été réparés par sa structure alors que tous les frais de location avaient été versés.
Pour les conditions d’hébergement, Georges Raymond Marshall explique que c’est la partie ivoirienne qui n’a pas été très compréhensive. Le site initialement choisi, selon l’Unse, à savoir l’institut des sports d’Abidjan où devaient dormir les supporters était un acquis. Mais les Ivoiriens auraient exigé que l’Unse paye avant de l’occuper. Vu que le voyage a pris du retard et que le trésorier était de la délégation, il fallait attendre l’arrivée de ce dernier à Abidjan pour régler les frais d’hébergement. Cette explication est battue en bêche par Idrissa Ouédraogo de l’agence conseil en communication et marketing de la Fédération burkinabè de football. Ce dernier qui devait livrer 1000 Tee-shirts à l’Unse dit avoir été dans l’impossibilité de le faire parce qu’il aurait remis une partie de l’argent destiné à la commande à l’Unse aux fins de payer l’hébergement. Ce qu’il dit avoir fait par patriotisme, car entre trouver un logis pour ses compatriotes et perdre un marché, il a opté pour le premier choix. Le rédacteur en chef du journal « Le Supporter » de l’Unse, Salif Kaboré, a enfoncé le clou en affirmant que le président du Faso aurait contribué à hauteur de 13 millions de francs CFA, pour le voyage des supporters. Le président de l’Unse réplique qu’il n’a jamais vu, ni entendu parler de cet argent. Salif Kaboré reste catégorique sur ses propos.
Des supporters comme « maman Asfa » et « Maman Uso » deux femmes qui supportent les équipes nationales de football du Burkina depuis les années 1980, ont toutes tiré à boulets rouges sur l’Union de soutien. En bon encaisseur comme seuls savent le faire les boxeurs, les conférenciers d’un jour ont reconnu qu’il y a eu des difficultés certes, mais qu’ils avaient gagné en maturité et en expérience. Une chose est certaine, beaucoup de zones d’ombre subsistent encore autour de ce voyage qui s’est soldé en plus par une déculottée des Etalons 5-0 face aux Eléphants.
Joël Zoundi (stagiaire)
Fasozine