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PRESIDENTIELLE AU GABON : L’alternance est-elle possible ?

Publié le mercredi 26 août 2009 à 01h03min

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Ali Ben Bongo

S’il y a bien une chose dont la classe politique gabonaise doit se féliciter au stade actuel de la transition, c’est sans nul doute le calme, quoique relatif, dans lequel se déroule la campagne en vue de l’élection présidentielle. Après l’épisode des plaintes liées à l’interdiction faite à certains candidats ex-ministres de voyager avec leurs passeports de membres du gouvernement, la démission, un peu tardive soit-elle, de Ali Bongo, candidat du Parti démocratique du Gabon (PDG), de son poste de ministre de la Défense est apparue comme une volonté manifeste de la présidente intérimaire de réunir les conditions nécessaires à la tenue normale du scrutin.

Même si Rose Rogombé n’ a pas réagi favorablement à la demande du report de l’échéance du 30 août 2009 formulée par des partis de l’opposition, qui trouvent le temps imparti insuffisant pour établir des listes et des cartes d’électeur fiables.

Les longues attentes pour le retrait des cartes, ainsi que des soupçons de fraudes déjà exprimés, prouvent en effet que des imperfections, il n’en manque pas. Ajouté à cela l’inégalité des forces en présence, le parti au pouvoir écrasant ses concurrents grâce à ses grands moyens matériels et financiers qu’il déploie à chacune de ses sorties, il y a de quoi douter de la possibilité d’une alternance politique au Gabon. Etant donné l’absence de structure crédible de sondage en Afrique, il faut attendre la proclamation des résultats et la publication des rapports d’éventuels observateurs indépendants pour apprécier l’opération. La pérennité des partis au pouvoir passe tellement pour une règle en Afrique, qu’il faut désormais faire preuve de plus de réalisme en espérant au moins un changement au sein des partis. Le pays de feu Omar Bongo devra sans doute attendre encore longtemps pour expérimenter cette alternative, car le PDG a raté sa chance de rompre avec le règne des Bongo, depuis la tentative ratée de certains dirigeants de ce mégaparti d’opérer la mutation souhaitable.

Et en plus d’être des transfuges du pouvoir gabonais - et donc mal placés pour relever ses erreurs en vue d’en tirer quelque dividende électoral - les principaux opposants actuels semblent se complaire dans leur statut de candidat indépendant, minimisant ainsi l’évidence selon laquelle l’union fait la force. Bruno Ben Moubamba, autre candidat indépendant, en guise de protestation contre le non-report du processus électoral, a entamé depuis l’ouverture de la campagne le 15 août, une grève de la faim qui lui a même valu une hospitalisation. Autant de choses qui montrent, si besoin, le manque de clairvoyance de bien des opposants africains qui n’arrivent pas à dépasser leurs individualités pour constituer un front uni pour une cause commune. Ce n’est point le candidat du PDG qui s’en offusquerait, lui qui n’a d’ailleurs jamais fait mystère de son assurance d’être élu.

Par Honoré OUEDRAOGO

Le Pays

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