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Journée internationale de la femme à Washington DC : Une communication édifiante pontuée de témoignages émouvants.

Publié le lundi 16 mars 2009 à 00h56min

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La mobilisation était de taille à l’occasion de la célébration de la Journée de la Femme le 8 mars 2009. Outre la Région de Washington, des délégations de la Représentation Permanente du Burkina à New York, et de l’Association burkinabè de la Région de New York(ABNY) ont répondu présents, ainsi que la Présidente des Maliennes de Washington.
Aux côtés du couple Yonli, il y avait l’Epouse de l’Ambassadeur de la République de Centrafrique aux Etats-Unis.

En souhaitant la bienvenue à la Résidence, l’hôte des lieux, l’épouse de l’Ambassadeur Paramanga Ernest Yonli a salué la mobilisation de ses compatriotes en cette Journée historique. Madame Kadidiatou Yonli a relevé que la célébration du 8 Mars rappelle et magnifie l’importance du rôle de la femme dans le devenir de toute société. Evoquant le thème retenu cette année par le Burkina Faso, elle a rappelé quelques points saillants du forum national des femmes burkinabè à Ouagadougou en Novembre 2008, qui sont entre autres :
- l’appel à l’ensemble des acteurs de la promotion de la femme à transcender les pesanteurs sociologiques pour arriver à une culture du respect des droits des femmes ;
- l’appel aux autorités politiques et locales à prendre en compte l’approche genre dans l’élaboration et l’exécution des budgets.
Elle a conclut en exhortant les femmes et les hommes à intensifier leurs efforts et à s’engager pour la concrétisation de meilleures conditions de vie des femmes.

C’est une compatriote, Madame Alice Ouedraogo qui a livré la communication en powerpoint sur le thème de la Journée. Spécialiste en développement du secteur privé, elle travaille depuis une quizaine d’années à la Société Financière Internationale (SFI) à la Banque Mondiale.
Mère de deux enfants, c’est une passionnée de l’éducation et des Petites et Moyennes Entreprises qui, à son avis, revêtent un caractère sacré pour le développement d’un pays. Au titre de la Banque Mondiale, Madame Ouédraogo a résidé au Ghana et au Sénégal d’où elle coordonnait les activités d’assistance technique de la SFI dans la Sous-Région . Bien que n’étant pas spécialiste en Genre, elle a travaillé à améliorer le sort des femmes entrepreneurs en Afrique de l’Ouest.

Durant deux heures, elle a parlé du développement des Petites et Moyennes Entreprises et du secteur privé concernant les femmes, tout en définissant quatre priorités pour l’amélioration des conditions de vie des femmes :
- Education
- Agriculture
- Accès au Financement
- Tradition.
D’emblée, elle a relevé que la situation de la femme au Burkina n’est pas pire ou meilleure que celle des autres pays africains ou d’ailleurs. Selon des études de la Banque Mondiale, dans le monde entier les plus pauvres sont les femmes.

Dans le domaine de l’éducation l’Institution financière a établit que 64% des 867 millions d’adultes qui ne savent pas lire aujourd’hui sont des femmes. Citant l’exemple du Burkina elle a noté avec satisfaction les efforts du gouvernement pour l’amélioration du taux de scolarisation ces dernières années et souhaité la prise en compte de l’éducation primaire pour tous défini dans les Objectifs du Milénaire pour le Développement.
Dans le domaine de l’agriculture, il n’est nul besoin de signaler ici que les femmes africaines fournissent la majeure partie de la production alimentaire ; elles constituent en moyenne 60% de la main d’oeuvre agricole dira Alice Ouédraogo. Elles sont présentes dans la transformation, le stockage, le transport des aliments, mais hélas note-t-elle, ce secteur aujourd’hui est en pleine souffrance , les agriculteurs continuant de s’appauvrir. Que faut-il faire ? Réponse : Améliorer et diversifier.

L’Accès au financement, a retenu l’attention de l’assistance et a suscité beaucoup de commentaires et de contributions.
Au niveau des banques, Madame Alice Ouédraogo a expliqué que beaucoup de femmes n’ont pas de comptes bancaires. Savez-vous que le taux de bancarisation dans l’espace UEMOA est faible et se trouve entre 3 et 7% alors qu’il avoisine 99% dans les pays développés ? C’est pourquoi il a été demandé aux banques dans nos pays d’avoir une approche genre pour encourager les femmes à avoir accès aux comptes bancaires.
Enfin sur la Tradition, on sait qu’en Afrique la femme joue un rôle de transmission des valeurs en tant que gardienne de la mémoire historique, des valeurs culturelles et morales de sa société.

Pour ce faire, il est important que les femmes prennent plus de place dans les prises de décisions dans le foyer, la communauté, le gouvernement, l’Assemblée nationale dans nos pays et ailleurs en Afrique. En conclusion, la conférencière a relevé que le développement humain vise la dignité en créant un environnement dans lequel les individus(homme et femme) peuvent developper pleinement leur potentiel et mener une vie productive et créative en accord avec leurs besoins et leurs intérêts..
Invité à cette tribune, l’Ambassadeur Paramanga Ernest Yonli a d’abord salué la qualité de la communication qui a permis d’approfondir le thème de la Journée du 8 Mars.

Il a souligné que la volonté politique par rapport à la question de la femme a toujours existé au Burkina Faso mais ce qui manque, ce sont les moyens de transformer cette volonté en actes concrets. Si l’Ambassadeur s’est félicité des efforts du gouvernement dans le domaine de l’éducation (60% en 2007), il a déploré le manque d’organisation des producteurs du beurre de karité pour satisfaire la demande mondiale, avant d’interpeller les femmes à aider leurs soeurs du Burkina à parfaire leurs actions de production, de transformation et d’exportation. <> Il a terminé en lançant un appel à la solidarité et à une prise de conscience collective pour le plein épanouissement de la femme burkinabè.

H. Barry/Ambassade du Burkina Faso
à Washington DC.

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