LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Fermeture des abattoirs frigorifiques : Les bouchers disent non

Publié le lundi 5 juillet 2004 à 08h16min

PARTAGER :                          

L’Union des associations des bouchers et charcutiers du
Burkina (UNABOC) a tenu une assemblée générale pour
protester contre la réintégration de tous les bouchers à l’abattoir
frigorifique de Ouagadougou. Elle demande le maintien et
l’aménagement des abattoirs périphériques de la ville, et
s’engage à travailler pour rembourser les 2 milliards 700
millions de dettes contractées pour la reconstruction de leur
"maison-mère". C’était le vendredi 2 juillet dernier, à l’abattoir
Salankoloto de Ouagadougou.

"Nous avons convoqué cette assemblée générale pour une
concertation au sujet de l’annonce de la fermeture des abattoirs
périphériques de Ouaga et de la réintégration des bouchers à
l’abattoir frigorifique Central de Kossodo.

Cette concertation vise
à soumettre une doléance auprès de nos autorités, à savoir le
maintien et l’aménagement de nos sites dans le cadre de la
décentralisation, parce que la ville est devenue grande et afin
que nous puissions travailler dans de bonnes conditions
d’hygiène". C’est en ces termes que Issiaka Bélem, Secrétaire
général de l’Union des associations des bouchers et
charcutiers du Burkina (UNABOC) a justifié la tenue de cette
assemblée générale. Ont pris part à cette Assemblée les
abattoirs périphériques de Boulmiougou, de Signoghin et de
Kilwin.

Les présidents de l’UNABOC de ces différents sites ont
évoqué entre autres problèmes la longue distance à parcourir et
la nette amélioration de leur condition de vie dans ces quartiers
périphériques. "Parcourir 25 km pour aller égorger un mouton,
voyez-vous, ça nous coûte très cher, c’est pourquoi nous crions
à la décentralisation des choses", a dit un boucher. Pour
certains, depuis qu’ils se sont installés dans les quartiers
périphériques, il y a maintenant 8 ans, leurs conditions de vie se
sont nettement améliorées. Retourner au bercail c’est tout
reprendre à zéro.

Pour supporter le coût de la reconstruction de
l’abattoir central de Kossodo, il est prévu de payer 4200 F
comme taxe pour le gros bétail. "Même si c’est 5000 F par tête
de bétail, nous sommes prêts à payer cette taxe, pourvu qu’on
nous laisse travailler dans de bonnes conditions dans les
abattoirs où nous sommes déjà installés", a indiqué Issiaka
Bélem.

Pour Marcel Kaboré, ami des bouchers, son inquiétude
avec ce qui se passe, c’est qu’il y a déjà beaucoup de
chômeurs. "Tous les jeunes qui sont là sont tous des petits
bouchers. C’est en exerçant ce métier qu’ils arrivent à survivre.
L’Etat affirme qu’il lutte contre le banditisme. S’il veut des
voleurs, qu’il ferme ces abattoirs et il en aura 100 en un mois",
a-t-il déclaré.

Par Hamadi BARO (Collaborateur)
Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique