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Championnat national de D2 : Quand la fédé s’en moque

Publié le jeudi 9 octobre 2008 à 00h49min

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Le président de la FBFLe championnat national de D2 devait aborder dimanche dernier sa phase retours. Les rencontres programmées à cet effet n’ont malheureusement pu se dérouler, car les équipes de Bobo ont tout simplement opté pour le boycott. La raison invoquée pour expliquer cela, est qu’elles ne disposent plus de ressources financières pour assurer les charges inhérentes à la compétition. Une décision qui ne semble nullement émouvoir les instances dirigeantes du football national.

Ceux qui ont appris la nouvelle du boycott par voie de presse, notamment dans la Lettre pour Laye de l’Observateur paalga du vendredi 03 septembre 2008 sont restés à l’écoute, attendant certainement une sortie médiatique des responsables de la Fédération pour apporter des éclaircissements ou même des solutions à ce blocage des rencontres de la D2.

Mais ils seront déçus de constater que durant tout le week-end, c’était le silence total sur l’avenue Kwamé-Krumah (où siège la Fédération burkinabè de football). Comme si cette compétition pour la montée en D1 n’avait nullement d’importance dans le programme d’activités de la Fédération.

Un coup dur pour les différentes formations qui se sont engagées dans ce tournoi, lesquelles s’interrogent désormais sur la place qu’elles occupent dans le gotha du football national. Dans la lettre de suspension de leur participation aux matchs retours de la superdivision, adressée au secrétaire général de la FBF, les présidents des clubs de D2 de la ville de Bobo expliquent « qu’après des efforts fournis depuis le début de ce championnat sans soutien, nos clubs se trouvent aujourd’hui incapables de continuer ce championnat, sans le règlement de la deuxième tranche de la subvention de la saison écoulée, de la totalité de celle de cette année et les frais de déplacements de la superdivision actuelle ».

Des revendications somme toute légitimes et qui interviennent donc après d’énormes sacrifices consentis par ces équipes. Lesquelles ont accepté de jouer toutes les rencontres de la phase aller sans le moindre kopeck. Faut-il alors penser que le championnat de D2 ne préoccupe guère les instances dirigeantes du sport-roi au Burkina ? Rien n’est moins sûr, mais de telles situations sont de nature à mettre en péril notre football, déjà mal en point.

Et l’impression qui se dégage est que, pour de nombreux observateurs, la FBF n’a d’yeux que pour les Etalons seniors, qui bénéficient des soins les plus appropriés avec, à la clé, des primes par millions et par joueurs. Alors que c’est toujours la réticence quand il s’agit des clubs de D2 et de D1, pourtant pourvoyeurs de joueurs à l’équipe nationale. Les clubs ne demandent pourtant que le strict minimum pour assurer la pérennité du sport-roi au Burkina.

A l’évidence, c’est à l’aune les clubs que se mesurent la valeur et surtout le niveau réel du football dans un pays. Il n’y a qu’à voir le carré d’as actuel de la champions ligue africaine, avec des équipes comme le National du Caire, Coton Sport de Garoua ou encore Eyimba pour comprendre que la suprématie de pays comme l’Egypte, le Cameroun ou le Nigeria sur le football africain n’est nullement un fait du hasard.

Les Etalons, qui n’ont jamais connu la gloire sur l’échiquier continental, ont plutôt besoin d’une base solide. La suprématie passe nécessairement par des clubs bien structurés évoluant dans un environnement propice à l’excellence, où chaque compétition vaut son pesant d’or. Et c’est à la Fédération de jouer le jeu, en élaborant un plan de travail méthodique à court, moyen et long terme tout en prenant en compte les différentes catégories.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga

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