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Gomme arabique : Sortir enfin la filière de sa léthargie

Publié le vendredi 1er août 2008 à 12h20min

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Le ministère de l’Environnement et du Cadre de vie (MECV) a organisé, le jeudi 31 juillet 2008 à Ouagadougou, un atelier national de réflexion et d’échange sur la promotion et la valorisation de la gomme arabique au Burkina Faso. L’objectif de la rencontre, qui a réuni tous les acteurs de la filière, était de coordonner leurs actions pour sortir le secteur de sa léthargie actuelle.

Le lancement en 1996 de la campagne de promotion de l’Acacia senegal revêtait un immense espoir pour l’amélioration des conditions de vie des populations rurales et pour la lutte contre la désertification. Douze années après sa mise en œuvre, la filière gomme arabique reste toujours plongée dans un certain engourdissement. Cette campagne a pourtant enregistré des acquis notables que le secrétaire général du MECV, Alain Edouard Traoré, n’a pas manqué de relever dans son discours introductif de l’atelier.

Il s’agit notamment du développement de plantations de gommiers et de l’émergence d’opérateurs privés spécialisés dans la commercialisation de la gomme arabique ; de la réalisation de travaux de recherche dans le domaine de l’amélioration de la qualité des gommes ; de l’élaboration en 2007 par le MECV du plan décennal de développement de la filière gomme arabique (2006 - 2015) avec l’appui de la FAO.

En dépit de leurs effets positifs avérés sur la récupération des terres dégradées et des avantages financiers escomptés de la vente des gommes, a déploré Alain Edouard Traoré, « l’impact de l’utilisation des acacias gommiers sur le développement socio-économique et la lutte contre la pauvreté demeurent marginaux ». Car, a-t-il expliqué, plusieurs contraintes minent le secteur.

Ce sont, à titre illustratif : l’absence d’un cadre organisationnel spécifique et la faiblesse des organisations existantes ; les problèmes liés à la commercialisation des gommes ; l’insuffisance de moyens financiers et les difficultés d’accès au crédit de campagne pour accompagner les efforts d’investissement des opérateurs économiques engagés dans la promotion de la filière.

D’où l’intérêt et la pertinence du présent atelier organisé par le MECV, en partenariat avec le Mécanisme mondial de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification et le Réseau des gommes et des résines naturelles d’Afrique avec l’appui d’autres partenaires comme le PNUD et le Centre international de recherche forestière. Cette rencontre va permettre de réfléchir sur la problématique de l’Acacia senegal et de proposer des stratégies de mobilisation des ressources financières nécessaires à sa véritable promotion.

Les participants, outre ceux issus du département de tutelle, proviennent des ministères de l’Economie et des Finances ; du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat, et de celui des Enseignements secondaire, supérieure et de la Recherche scientifique ; ainsi que les partenaires techniques et financiers nationaux et internationaux.

L’objectif spécifique est, selon Alain Edouard Traoré, « d’analyser les activités en cours sur le développement de la filière des gommes et résines au niveau national, les acquis et les principaux points de blocage ; et d’élaborer une feuille de route pour la mobilisation des fonds destinés à la mise en œuvre du Plan décennal de développement de la filière gomme arabique ».

Visiblement soucieux de tirer la filière gomme arabique de son assoupissement, le SG du MECV a interpellé les participants sur l’urgence de la conjugaison de leurs actions. Car, précise-t-il : « La réalité actuelle de la gomme arabique n’est pas inhérente à l’incapacité des populations sur le terrain, mais plutôt au manque d’esprit d’ouverture et d’unité de la part des acteurs, traduit par une certaine concurrence des projets intervenants dans le secteur ».

Aussi les a-t-il exhortés à une conduite sereine des débats afin d’aboutir à des solutions efficaces à même de motiver l’investissement des partenaires financiers. Au terme de la journée de réflexion, les participants devront analyser toutes les opportunités existantes et formuler des propositions concrètes capables de sortir la filière de sa présente somnolence.

Hamidou Ouédraogo

Hyacinthe Sanou (stagiaire)

L’Observateur

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