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Situation à l’Université de Ouagadougou : Les premiers responsables expliquent

Publié le jeudi 19 juin 2008 à 16h06min

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Pr Jean Koulidiati

Mercredi 18 juin 2008, le lendemain de échauffourées entre les étudiants et les forces de l’ordre, le président de l’Université de Ouagadougou, Jean Koulidiaty, le vice-président, Gustave Kabré, le président de l’Université de Ouaga II, Karifa Bayo et le directeur de l’Office du Bac ont animé une conférence de presse sur la situation académique et pédagogique à l’Université de Ouagadougou et l’organisation du Baccalauréat, session 2008.

Actualité oblige, la conférence de presse du président de l’Université de Ouagadougou (UO), prévue sur la situation académique et pédagogique de ladite Université et l’organisation du Baccalauréat 2008, a été élargie au climat délétère qu’a connu l’Université de Ouagadougou, le mardi 17 juin 2008. D’entrée de jeu, le président de l’Université de Ouagadougou Jean Koulidiaty, a fait le point des revendications des étudiants des deux Unités de formation et de recherche (UFR) : Sciences exactes et appliquées (SEA) et Sciences de la vie et de la terre (SVT). En effet, elles se classent en volet infrastructurel, social et académique.

Au plan infrastructurel, des étudiants demandent la construction de plus d’amphis, l’agrandissement ou la construction de laboratoires d’enseignement et la construction de bibliothèques. Et le président en réponse à cette revendication, a indiqué que l’Université a pris comme priorité la construction d’un complexe amphithéâtre d’un total de 2 500 places, composé d’un amphi de 500 places, de 800 et de 1 200 places. "Toutes les études ont été réalisées. Le financement d’environ 950 millions est pratiquement acquis. J’ai même présenté les plans architecturaux aux représentants des étudiants", affirme le président de l’Université de Ouagadougou à la presse. Aussi, a-t-il ajouté, que la 2e priorité dans le domaine des infrastructures est la construction d’un bâtiment R+2 pouvant héberger des laboratoires d’enseignement des UFR SVT, SEA et SDS.

La deuxième revendication des étudiants porte sur l’octroi de bourses à tous les étudiants inscrits en 3e cycle et la prise en charge de la moitié du coût des Doctorats. Les bourses, les aides et prêts relèvent, selon M. Koulidiaty, du CIOSPB et du FONER.
Du reste, et sur instruction du gouvernement poursuit-il, une étude a été menée afin de voir comment venir en appui à la prise en charge des frais de laboratoire sans compter les étudiants de l’UFR Sciences de la santé (UFR/SDS), il y a à l’Université de Ouagadougou, 750 doctorants (boursiers, non boursiers et salariés). Pour le premier responsable de l’UO, il pourrait être possible, à défaut de bourses que le FONER puisse inclure les prêts pour le financement des études doctorales. En attendant précise-t-il, les étudiants titulaires d’un DEA, DSS qui veulent être vacataires ou moniteurs à l’UO ont été autorisés. De même, des étudiants en thèse ont été nommés comme enseignants à temps plein et après leurs soutenances de thèse, ils seront nommés assistants.

La dernière revendication concerne le volet académique et pédagogique. Les étudiants, selon le président de l’Université de Ouagadougou (UO), exigent la mise en place d’une instance dans laquelle, à côté de leur professeurs et enseignants, ils pourraient modifier l’arrêté du conseil scientifique et des transferts (dérogation : redoubler la même classe plus de deux fois ; transfert : changement de filière d’étude). L’arrêté du conseil scientifique fixe la moyenne de 8/20 pour la dérogation, avec une exception en SEA (7/20) et SDS (9,5/20). "Nous avons un des premiers responsables des étudiants qui est en licence depuis 2001, 7 ans dans la même classe. Il y a des étudiants qui ont passé 5 ans en 2ème année, dans la même classe", situe le président Koulidiati. Avant d’ajouter que 3 000 dérogations ont été accordées cette année aux étudiants. Pour lui, il a invité les délégués des étudiants à lui fournir la liste des étudiants qu’ils estiment pouvoir bénéficier de la dérogation afin qu’il les rétablisse dans leur faveur. "La dérogation est une faveur et non un droit".

Et il n’a pas eu de liste tout simplement parce qu’à son avis les prétendus étudiants ne remplissent pas les directives du conseil scientifique. Pourquoi la marche des étudiants a été interdite ? Vous refusez le dialogue ? dit-on. A ces questions, le président de l’Université dit n’être pas fermé au dialogue. Et que toutes les rencontres avec les étudiants étaient à son initiative. La marche pour lui était interdite parce que sans objet dans la mesure où le dialogue n’était pas interrompu entre lui et les délégués des étudiants. En plus des gendarmes et la police, y avait-il des militaires ? Non ! rétorque le premier responsable de l’UO. Le bilan des échauffourées entre forces de l’ordre et étudiants donné par les conférenciers, fait état de 14 gendarmes molestés et blessés dont une fracture à la mâchoire. Ce dernier se trouve en traitement dans une salle d’opération. Du côté des étudiants, 62 manifestants ont été interpellés par les forces de l’ordre. Parmi ceux-ci, un élève et 11 du secteur informel. Pour les soins, le président de l’UO affirme avoir signé une prise en charge pour tous les blessés sans exception dont une dizaine d’étudiants à l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Etes-vous responsables de cette dégradation ?
Ouvert au dialogue et pour avoir initié toutes les rencontres, le président Jean Koulidiati estime qu’il n’est nullement responsable et que les étudiants ont été mis en garde.

L’université continue de fonctionner

Le conseil scientifique et celui de la formation et de la vie universitaire ont réaménagé le calendrier universitaire afin de mieux assurer les enseignements. Théoriquement, la fin des cours, des évaluations, étaient prévues pour le 28 juin 2008. Après avoir fait le point, les deux conseils ont ramené la fin des cours, et des évaluation au 14 juillet 2008. Dans certaines UFR, les cours pourront aller jusqu’au 14 juillet et la session de juin s’effectuera à partir de 16 septembre 2008.

36 017 candidats au Bac 2008

En outre, les échanges ont porté également sur le point de l’organisation du Baccalauréat 2008. Premier diplôme universitaire, le Bac 2008 se déroulera du 20 juin au 8 juillet dans l’espace UEMOA. Cela, pour éviter qu’un seul candidat dans la même année passe cet examen dans plusieurs pays de l’UEMOA. En effet, la session 2008 du Baccalauréat a enregistré un total de 36 017 candidats contre 36 742 en 2007 d’où une régression de 2,01%.
Les candidats sont composés de 13034 filles représentant 36,19% de l’effectif contre 22 983 garçons soit 63,81%. Il sont répartis dans 149 jury logés dans 65 centres. Pour raccourcir les distances, Kombissiri, Kongoussi et Yako, ont été érigés en centre. Ouagadougou reste le plus gros centre avec 17 640 candidats et Dori est le plus petit centre avec 317 candidats.
La série "D" a le plus grand effectif soit 14 454 candidats contre la série "A3" avec 4 candidats. Le budget général pour la réalisation du Bac 2008 s’élève à un milliard soixante quatre millions cent dix mille cinq cent quatre vingt quinze mille francs (1 064 110 595 F CFA.

Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 20 juin 2008 à 13:33, par Bema En réponse à : Correction des epreuves de BAC

    Bonjour,
    J’ai besoin de deux informations relatives à l’organisation du BAC :
    - est-ce que la même copie est corrigée par plusieurs correcteurs et après ont fait une moyenne à l’occasion d’une commision d’harmonisation ?
    - est-ce que la correction en province est moins sévère qu’en ville comme le disent certains ?
    Merci !

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