"Une image parle mieux que mille mots". Cette affirmation n’est pas une assertion pour la plupart des lecteurs qui adorent les belles illustrations. Timpousga Kaboré alias Timpous, Pascal Ouédradrogo dit Ledon, Paul Kaboré dit Kab’s et Joël Salo définissent la caricature comme une technique de dessin qui consiste à déformer ou à exagérer les traits d’un personnage, en mettant l’accent sur un de ses aspects physiques. Pour Kab’s, le rôle de caricaturiste est de critiquer ou de déformer d’une certaine manière sans toutefois déformer la réalité en exagérant sur certains aspects pour faire prendre conscience de l’importance de l’événement et pour amuser les lecteurs.

Ledon, auteur de Bila et de Camême, justifie l’importance du dessin et de la caricature comme des supports de communication appropriés pour les organes de presse. L’art qui intègre le dessin et la caricature demande un certain nombre de prédispositions pour le pratiquant. "Quelle qu’en soit la formation reçue, si vous n’êtes pas prédisposé à le faire, il vous sera difficile de réussir totalement dans ce domaine. La formation est certe importante mais une des conditions "Sine qua none" est d’avoir un don pour mieux pratiquer l’art", affirme Kab’s. L’artiste qui vit dans la société, est inspiré par tous les faits et gestes qui se passent autour de lui.

C’est tout naturellement dans l’environnement qu’il puise ses créations. Pour le caricaturiste où le dessinateur de presse, ses sources d’inspiration varient en fonction des situations du moment ou sur l’actualité, comme par exemple "La vie chère". Timpous quant à lui pose le problème du dessin de presse, dont la parution est récente au Burkina Faso. Ailleurs, le dessinateur de presse est considéré au même titre que le journaliste- reporter qui se rend sur le lieu pour vivre et rapporter l’événement. Soumis au respect des règles déontologiques du métier de journaliste, les dessinateurs ou les caricaturistes respectent également les lignes éditoriales des journaux et ne peuvent pas traiter les sujets aussi sensibles comme (le sexe, la religion etc ...) Il y a des principes moraux à prendre en compte, pour ne pas tomber sous le coup de la diffamation.

"Rir’Actu" va faire la promotion de la caricature et de la B.D au Burkina Faso

Le Burkina Faso, foisonne de jeunes et talentueux dessinateurs au niveau de la presse locale, tout comme dans les ateliers d’arts plastiques. L’idée de regroupement de certains de ces talents a conduit l’équipe "Timpous", Ledon, "Kab’s, "Salo" et le jeune "Grigo" a créer un journal humoristique dénommé "RIR’ACTU" pour donner un cadre de travail à tous ceux qui souhaitent professionnaliser le métier de dessinateur. Le nouveau "canard" qui sera bientôt mis sur le marché, va également contribuer à la mise en place d’une association de dessinateurs qui va travailler à l’organisation d’un grand festival de bande dessinée. Pour ce faire, cette initiative qui est la première du genre, vise à créer dans un futur proche, une structure d’encadrement au profit des jeunes. "A l’instar de certains pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Gabon et le Cameroun, une structure de regroupement devrait être mise à jour pour la promotion du dessin de presse et de la caricature", soutient Timpous.

Cependant, Kab’s affirme que l’exemple du journal "Gbich" en Côte d’Ivoire les a beaucoup inspiré pour créer "Rire Actu". Pour Joël Salo, le dessinateur de "Bendré", la nécessité de mettre en place ce regroupement de dessinateurs professionnels va crédibiliser le métier. L’équipe rédactionnelle de "Rir’Actu" prévoit dans un premier temps, un journal de 12 pages de grand format en couleur, dont le contenu sera à dominante dessins et caricatures et l’actualité traitée sans forme humoristique avec beaucoup de professionnalisme.
Il sera un mensuel qui évoluera vers un hebdomadaire, affirme Kab’s qui lance un appel aux annonceurs pour faire passer leurs messages.

Privat OUEDRAOGO

Sidwaya