C’est aux environs de 9 heures que la commission, forte de sept membres, a fait son apparition sur le site, très vite envahie par une foule de résidants et de curieux. Les membres de l’équipe se concertent un moment, puis le président Moumouni Sanou donne quelques instructions. Il suggère par exemple à la foule de rester à distance afin de ne pas perturber l’opération. Mais la foule fait fi de cette recommandation et ne cesse de les talonner, empêchant les agents recenseurs de faire leur travail correctement.

Ainsi, les premières numérotations commencent non sans difficulté. Les portes de certaines habitations sont fermées et leurs propriétaires introuvables. Des non résidants exigent d’être recensés comme résidants. Il y a aussi le cas des maisons inachevées et celles nouvellement construites. Et c’est justement à ce niveau que réside le vrai problème. En effet, une trentaine de jeunes se sont regroupés et, très menaçants, exigent que soient prises en compte les maisons nouvellement construites. A défaut de quoi, ils ordonnent aux membres de la commission d’interrompre le travail et de déguerpir.

Le ton monte et les esprits s’échauffent. Le maire Sidi Sanou étant en déplacement, son adjoint Christophe Sanou est appelé d’urgence sur les lieux. Il essaie en vain d’amener ce groupe à la raison, mais en vain. Face donc à cette situation, l’adjoint au maire fait suspendre l’opération en attendant qu’une solution consensuelle soit trouvée. Une trentaine de maisons seulement ont pu être recensées depuis le début de l’opération.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya