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Université du coton de Bobo : Les premières rencontres de formation cette année

Publié le vendredi 11 avril 2008 à 11h12min

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Voici quelques informations rapportées par le président de l’Union nationale des producteurs de coton burkinabè (UNPCB) et de l’Association des producteurs de coton africains (AProCA), François Traoré, de retour des 6es journées de l’Association africaine du coton (ACA) tenues à Lusaka en Zambie.

Du 13 au 15 mars, j’étais aux 6es journées de l’Association africaine du coton. La présence d’une délégation de l’AProCA à cette rencontre de Lusaka s’imposait car notre organisation est membre de l’ACA. Une association qui a comme objectif la protection du secteur coton des pratiques commerciales anti compétitives.

Il est intéressant pour nous producteurs de coton d’être à l’ACA car nous avons ainsi l’opportunité d’échanger avec des représentants de divers regroupements (sociétés cotonnières, négociants, entreprises de transformation, de transport, etc) qui peuvent donner des informations détaillées, et de premier ordre sur le secteur du coton.

AProCA a été de ceux qui ont donné des communications à ces 6e journées. Sur la demande de l’ACA, elle a donné la vision des producteurs sur le processus de privatisation/libéralisation.

Dans notre communication, nous avons fait savoir qu’il faut une préparation et un accompagnement constant des producteurs. De plus, si le processus vise la sauvegarde de la filière, il faut nécessairement la professionnalisation de tous les acteurs, la prise en compte de l’opinion de tous et une bonne collaboration avec l’Etat car cela est très important pour réussir un changement qui concerne toute la nation.

Nous voulons un niveau d’implication des producteurs à la hauteur de celui des pays du Nord. Par exemple, les pays qui ont moins de 3% d’agriculteurs tiennent compte de l’opinion de ces acteurs de base et prennent soin d’eux. Ici, en Afrique, nous sommes plus de 80% à investir dans la terre et on envisage de nous laisser dans les mains de privés, dont certains résolvent leurs problèmes par la fermeture d’usines et le chômage des employés.

Nous avons rappelé les principes de l’université du coton et avons annoncé que ses premières rencontres de formation se tiendront au cours de cette année 2008. L’appui de l’ACA et de groupes de partenaires est souhaité car il s’agit là d’un outil de formation des acteurs de la filière cotonnière de l’Afrique.

Cours du coton : tendance en hausse, inquiétude présente

Durant la rencontre en Zambie, dans les communications officielles comme dans les conversations, le sujet le plus abordé a été celui du cours du coton. Tout le monde trouve que le prix du coton sur le marché mondial a augmenté.

Certains disent que c’est le cours élevé des denrées qui a tiré celui du coton. D’autres l’expliquent par la réduction des superficies de coton aux USA.

Mais ce qui m’a touché, c’est que les commentaires sur l’avenir du coton n’allaient toujours pas dans le sens positif alors qu’en cas de mauvaises périodes, les gens persistent dans les commentaires négatifs.

Lorsque les prix baissent, il y a des gens pour dire que cela va continuer de baisser et lorsque les prix remontent, personne ne veut voir en cela un signe durable.

Certains spécialistes disent que le cours des fibres synthétiques n’a pas augmenté alors que le prix du pétrole a triplé. Si le prix de l’engrais venant du pétrole a doublé, cette analyse me paraît étrange.

Pour ce qui est du dossier coton à l’OMC, on a l’impression qu’il évolue vers une coalition Europe/USA plutôt que vers une vraie solution. On constate aussi que les conseils pour la privatisation/libéralisation que les grandes institutions nous donnent ne sont pas dits de l’autre côté de l’océan alors que les institutions sont mondiales.

Je pense que c’est le moment pour les institutions qui luttent contre la pauvreté de nous apporter leur appui.

On écoute leurs conseils. Lorsqu’ils disent de fixer un prix réel, c’est-à-dire conforme au cours mondial, nous le faisons. Mais cette solution ne résout pas le problème, nos filières continuent de s’enfoncer. Alors que plus on s’enfonce, plus ces institutions auront beaucoup d’argent à dépenser pour nous relever.

Je pense que vu la situation actuelle, elles doivent nous écouter. On veut nous-mêmes orienter nos filières, c’est le moment idéal surtout que les cours remontent.

Bobo Dioulasso, le 28 mars 2008

François B. TRAORE

Docteur honoris causa

Président de l’AProCA

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