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Région des Cascades : Bissiri Sirima parle des projets du MCA

Publié le vendredi 28 décembre 2007 à 13h20min

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Bissiri Joseph Sirima

Le Millenium challenge account (MCA) et le Millenium challenge corporation (MCC) représentent-ils la même structure ? De quoi s’agit-il exactement ? La question mérite d’être posée, puisque très souvent, lors de certaines cérémonies dans nos régions situées loin de Ouagadougou la capitale, chacun utilise un des termes à la place de l’autre sans se soucier de leur exactitude.

C’est ainsi que monsieur Sirima est à tort ou à raison nommé dans les préséances coordonnateur du MCA pour les uns et coordonnateur du MCC pour les autres. A l’occasion de la fête nationale, le coordonnateur du MCA, Bissiri Joseph Sirima était à Niangoloko. Nous l’avons approché pour qu’il situe nos lecteurs sur la question. Dans cet entretien, il nous parle également des propositions de projets du MCA pour le Burkina et particulièrement pour la région des Cascades.

"Le Pays" : pouvez-vous vous présenter amplement pour nos lecteurs ?

Bissiri Joseph Sirima : Je suis Sirima Bissiri Joseph, le coordonnateur national du Millenium challenge account. Je suis originaire de Niangoloko qui est mon village natal. Un village dans lequel mon père a été chef de canton pendant plus de treize ans jusqu’à ce que des décisions politiques soient prises pour suspendre la chefferie traditionnelle dans la zone sud de notre pays.

Si je ne me trompe, vous êtes coordonnateur du MCA au Burkina. On a souvent entendu certains vous nommer coordonnateur du MCC. Ces deux termes désignent-ils la même institution ?

Le MCC, c’est l’institution qui a été créée par le président Georges Bush, à la suite de la rencontre de Monterrey, au cours de l’année 2002 et où on a posé le problème de l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement des pays. En 2002 donc, la rencontre de Monterrey a demandé aux pays développés de prendre des initiatives vigoureuses. Chaque pays s’est engagé, ainsi que les Américains, à travers leur président et ils ont décidé de mettre en place une institution qui est le Millenium challenge corporation (MCC) avec pour objectif principal de relever les défis du millénaire. Cette institution a été dotée d’un fonds qui s’appelle le MCA qui est un fonds pour aider à relever les défis du millénaire. Donc, la différence entre les deux termes MCA et MCC est que le premier est une arme, un bras ou si vous voulez un outil du second, c’est-à-dire le MCC qui est l’institution.

A quelle étape du MCA se trouve le Burkina Faso ?

Notre pays a traversé très rapidement certaines étapes. La première était de mettre en place des structures qui devaient montrer que le pays a véritablement pris au sérieux son éligibilité. Vous savez que pour bénéficier des fonds du MCA, il faut remplir certaines conditions, les critères sont au nombre de dix-neuf. Ces critères parlent entre autres de bonne gouvernance, de transparence, et même d’environnement économique propice. Ils parlent également des aspects santé et éducation, surtout en faveur de la jeune fille. Notre pays ayant été éligible s’est vu demander de mettre en place une structure qu’est le MCA et de nommer un coordonnateur que je suis. Les moyens nécessaires ont été mis à la disposition de la structure par le gouvernement pour qu’elle puisse travailler. Nous avons déjà fait les propositions de projets à la structure mère et nous sommes passés à l’étape de la "Do diligence". Elle consistera pour les Américains à évaluer les propositions que nous avons faites à travers des bureaux d’études. Nous projetons terminer la "Do diligence" autour du mois de mars 2008.

Qu’est-ce qui sera fait concrètement dans la région des Cascades au compte du MCA ?

Lorsque nous avons présenté les projets aux Américains, ils ont émis des réserves quant au projet de Samandeni. Alors, nous avons approché le ministère de l’Agriculture qui nous a proposé des aménagements à faire dans la région des Cascades. Donc, nous allons faire 1500 hectares de prévu, puisque la "Do diligence" n’est pas finie. Il y aura de la sylviculture. Un marché de bétail est prévu à Niangoloko en raison de la proximité de cette ville avec la Côte d’Ivoire. Toujours au titre de la région des Cascades, une route est proposée pour être bitumée ; c’est la route de Mangodara-Banfora et Banfora-Sindou. Une route est proposée pour être en terre moderne ; c’est celle qui va de Mangodara à Soubakianièdougou en passant par Folonzo, Ouangolo, Niangoloko et qui va rencontrer la route Banfora-Sindou à partir de Toumousséni.

Votre village natal a abrité la commémoration de la fête nationale. Quels sont vos sentiments ?

D’abord, je pense que c’est une considération qui a été faite au village tout entier. C’est vrai que Niangoloko, si on peut le dire ainsi, est considéré comme la deuxième grande ville de la région. Donc à ce titre on peut penser que c’est normal qu’elle abrite la fête nationale mais ce n’est pas évident. Pour moi, c’est une considération qui est faite au village, à ses responsables et aux autorités administratives, politiques et coutumières. A ce niveau, je voulais profiter de cette aubaine qui m’est offerte pour remercier les autorités de notre pays pour avoir proposé notre village pour abriter les manifestations prestigieuses entrant dans le 47 anniversaire de l’indépendance de notre pays. Cela était pour nous un défi, et je pense que nous l’avons réussi. C’est l’occasion pour moi de remercier tout le comité d’organisation qui nous a permis de vivre une si belle fête. Il est vrai que je n’en étais pas membre mais je profite de vos colonnes pour demander l’indulgence de tous ceux qui sont venus à Niangoloko pour les imperfections qui ont été constatées.

Un dernier mot ?

Mon dernier mot est une invite aux autorités politiques, religieuses, coutumières pour que chacun prenne en main la destinée de sa région. C’est une aubaine, vous savez ! On ne dit pas de cultiver un régionalisme plat ; il faut que chaque région travaille à relever les défis du développement car il y a beaucoup de choses à faire et l’administration seule ne pourra rien faire. Nous devons nous donner la main et contribuer au développement de nos régions. C’est à ce prix que le Burkina Faso prospérera.

Propos recueillis par Mamoudou Traoré

Le Pays

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