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Bogandé : Une exciseuse et ses complices arrêtées

Publié le jeudi 27 mai 2004 à 06h34min

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La gendarmerie de Bogandé a arrêté le jeudi 13 mai 2004 à Kodjéna, un village situé à une cinquantaine de kilomètres à l’Est de Bogandé, une exciseuse et ses complices qui ont commis l’acte sur deux fillettes.

En effet, le jeudi 13 mai 2004, la brigade territoriale de la gendarmerie de Bogandé et la direction provinciale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale de la Gnagna ont été informées d’un cas d’excision qui venait de se produire à Kodjéna.

Les deux filles de monsieur Lankoandé Koamba dit Issa, âgées de 3 et 4 ans venaient de subir lamentablement l’ablation de leur clitoris sous la volonté manifeste de leurs géniteurs.

De l’aveu des parents des victimes, il ressort que cette pratique est liée à des facteurs sociologiques et culturels. L’un des alibis avancés reste sans conteste le fait qu’une fille non excisée sera infidèle à sa majorité. Les questions de santé sexuelle sont également avancées pour pousser les parents à faire exciser leurs filles.

Le caractère clandestin de la pratique de l’excision tant dans les villes que dans les campagnes ne favorise pas une efficacité de la stratégie de lutte adoptée par le Comité national de lutte contre la pratique de l’excision et ses démembrements dans les provinces.

La lutte acharnée contre la pratique de l’excision dans notre pays a atteint des résultats satisfaisants. Mais cette pratique ancestrale demeure une réalité dans la province de la Gnagna.

Certes, en une décennie de lutte, des résultats probants sont enrégistrés. Mais cet acte qui vient d’être posé interroge sans aucun doute notre conscience à tous : qu’avons-nous fait pour empêcher tous ces gens qui continuent toujours d’infliger à leur progéniture de tel châtiment et que devrions-nous faire en lieu et place de ce qui a été fait ?

Nous ne devrons pas nous contenter de considérer la non perméabilité de la pratique, mais rechercher des voies et moyens pour son éradication dans la province de la Gnagna.

Pourquoi après tant d’années de lutte caractérisée par des sessions de sensibilisations et de formations, la pratique persiste ? Cet état de fait démontre que dans la province de la Gnagna les problèmes de population se posent avec acuité. Les pesanteurs culturelles ne favorisent pas l’accélération des changements qualitatifs des comportements des communautés rurales.

Le phénomène de l’excision constitue un des pans des problèmes de population, identifiés par le programme provincial d’action en matière de population et de l’ensemble des acteurs. Mais les efforts méritent d’être davantage redoublés.

Face à la persistance de cette pratique déshonorante dans la province de la Gnagna sur nos jeunes filles et qui affecte négativement sur la santé de la reproduction. Il serait important d’intensifier les actions de sensibilisation des populations.

Et c’est à juste titre que beaucoup ont le regard tourné vers des partenaires comme l’UNFPA en premier chef, qui devrait permettre d’accentuer la lutte pour la résolution des questions de population, notamment l’excision dans la province de la Gnagna.

D’ores et déjà, les leaders d’opinion et les partenaires ont pris l’engagement de faire reculer la pratique dans la province de la Gnagna.

Moussa LANKOANDE

AIB/Gnagna

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