Eliminatoires CAN 2008 : Les Etalons humiliés à Dakar
La 6e journée des éliminatoires de la CAN 2008 a permis aux Lions de la Teranga d’empocher le seul ticket qualificatif dans le groupe 7 où le Burkina est resté bon dernier.
Le 8 septembre 2007 dans la cuvette du stade Léopold Sédar Senghor, les Burkinabè ont été largement battus par El Hadj Diouf et les siens (5-1) après une palpitante première mi-temps au cours de laquelle Madi Panendetigueri et ses camarades ont éprouvé la pléiade des stars sénégalaises avant de se noyer en 10 mn dans la mer de Dakar. Naufrage , désillusion et humiliation.
« La victoire ou le cimetière ! » . Tel était le slogan avant-match des Sénégalais qui ont envahi les 60 000 places du stade Léopold Sédar Senghor le 8 septembre dernier. Une cuvette d’enfer pour des visiteurs imperturbables qui ont tutoyé les grandes vedettes sénégalaises du monde. Même le but de Guirane à la 22e mn n’a pas séduit les Etalons. Sur ce but , Arouna Bamogo qui venait de commettre la faute devait s’en vouloir. C’est même à partir de cette « provocation » sénégalaise que Jonathan Pitroipa a failli rétablir la parité à la 25e mn. Frayeur et stupeur dans les gradins.
Les Lions manquent de rugissement devant ces Etalons qui voulaient se faire plaisir malgré le fait qu’une victoire ne les amenerait nulle part. La pression burkinabè s’intensifie jusqu’à l’obtention de ce coup franc à la 35e mn. Le sociétaire d’Auxerre, Alain Sibiri Traoré , comme à l’école de foot , réduit le talent du portier des Lions du Sénégal , Tony Sylva au néant. Un but magistral qui plonge les 60 000 spectateurs dans un deuil indescriptible. Dès lors , ce même public commence à huer ses stars. La colère s’annonce. Le danger plane sur le stade.
La sécurité prend position . Pendant ce temps, Wilfried Sanou , Jonathan Pitroipa et Alain Sibiri Traoré font l’objet d’anti-jeu sur la pelouse. Ferdinand Coly et les autres n’avaient plus à cœur que de « détruire » ces « insolents » gamins. Le petit fillet de Madi Panendetigueri, après le beau travail de Wilfied Sanou, à la 42è mn , ravive la colère des supporters. Fin des 45 premières minutes. Les Lions regagnent les vestiaires sous les « hou hou » des supporters. : 1-1
La déconvenue
De retour des vestiaires, Ferdinand Coly touche le genou de Sibiri Alain Traoré qui ne fera que 5mn sur la pelouse. Il était bon pour le banc de touche. C’est le cœur serré qu’il abandonne ses camarades. Aristide Bancé qui l’a remplacé n’avait pas sa lumière. Il n’a pas piqué la moindre balle et constituait par conséquence un déficit dans l’effectif.. Arouna Bamogo écope d’un carton jaune à la 51e mn. Mamadou Niang cède sa place à Henri Camara ( fortement réclamé par le public).
Au même moment , le coach des Lions lance Ousmane N’doye à la place de Pape Bouba Diop. C’est face à ce choix sénégalais que Didier Notheaux remplace Arouna Bamogo par Amadou Coulibaly. Puis , Charles Kaboré cède sa place par Joel Kouassi.. Le Sénégal renforce son attaque , le Burkina affaiblit sa défense. A ne rien comprendre. Le bon coaching de Henri Kasperzack délivre tout un Sénégal grippé. La succession des erreurs du portier Mohamed Kaboré redonne espoir au Sénégal. Le sociétaire de l’ASEC d’Abidjan repousse une balle difficile à la 62e mn que le Sénégal ne peut accompagner au fond. Ouf, peuvent s’exclamer les Etalons..
A la 67e mn , El Hadji Diouf met le feu dans la défense burkinabè qui se sacrifie pour expédier le ballon en corner. A la 71e mn , Mohamed Kaboré relache à nouveau le ballon shooté des 25 mètres. Cette fois , le nouvel entrant ne lui fait aucun cadeau et catapulte la boule ronde dans les cages du portier burkinabè. Délire. Cris. Danse. Extase dans un stade hagard. Le bonheur retrouvé, l’humiliation annoncée. Henri Camara s’en charge . En effet, après une belle combinaison à quatre (Diouf-N’Doye-Diomansi-Henri), le Sénégal inscrit un important 3e but. Le public avait donc raison de le réclamer. Comme pour confirmer qu’il avait sa place sur le terrain et non sur le banc de touche, Henri Camara signe son doublé 7mn plus tard et assomme les jeunes Etalons qui viennent de prendre l’eau. Le capitaine Diouf qui voulait tant marquer voit son objectif se réaliser en clôturant le festival de buts à la 90e mn. Score final : 5 à 1.Tels des gamins , les Lions ont dansé , chanté, crié.
Les Etalons ont exagéré. Le score ne réflète aucunément la physionomie de ce match. Comment expliquer ce naufrage en 10mn. L’inexpérience ? La jeunesse ? Un mauvais coaching ? Il reste que l’arbitre algérien n’a pas été très honnête sur certaines actions comme ce pénalty qu’il aurait dû siffler à la 25e mn lorque Pierre Koulibaly a été fauché dans la zone rouge. Les Etalons ont aussi gâché de belles occasions qui auraient pu changer ce score .Tout compte fait, ils ont inquiété des Lions qui avaient envie de se qualifier. Ce beau groupe ne méritait pas ce score. Il y a longtemps que les Etalons ont enregistré un tel naufrage. Didier Notheaux venu en pompier n’a pu apporter le secours escompté. Trois matches, trois défaites, 9 buts encaissés, 2 buts marqués. Un bilan « pas terrible » comme il le reconnaît lui-même.
Vu et entendu à Dakar
Didier Notheaux perd ses 100 000 F CFA
A l’issue de la cuisante défaite des Etalons , l’entraineur Didier Notheaux s’est rendu en boîte pour certainement se défouler. Malheureusement pour lui, la somme de 100 000 F CFA que venait de lui remettre Ferdinand Nikiema du Comité transitoire de la FBF comme avance sur ses frais a été dérobée. C’est tout malheureux qu’il est revenu le signifier au représentant de la FBF.
*Grève des Lions
A 48h du match , les joueurs sénégalais ont boudé l’entrainement pour des primes impayées. Devant cette menace, le ministère des Sports a immédiatement régler cette somme qui remontait à 42 millions de FCFA. Et la presse sénégalaise de se demander : « A-t-on affaire à des joueurs patriotes ou à des mercenaires ? ». A cela s’est ajoutée la prime de qualification pour la CAN qui s’élève à 5 millions de FCFA par joueur.
* 50 000 FCFA pour une place
Pour ce match , le prix du ticket pour la loge officielle était de 50 000 FCFA et les places n’ont pas suffi.
Par Alexandre Le Grand ROUAMBA ( Envoyé spécial à Dakar)
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