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Inondations à Niofila : Des sinistrés attendent une aide alimentaire

Publié le vendredi 31 août 2007 à 07h14min

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Dans la nuit du 27 au 28 août 2007 Niofila dans la Léraba a été inondé suite aux grandes pluies enrégistrées dans la région. De nombreux sinistres sont à déplorer.

Après l’inondation du village de Kouèrè dans la Comoé qui a eu lieu dans la nuit du 21 au 22 août 2007, c’est Niofila dans la Léraba qui a enregistrée à son tour une inondation sans précédent dans la nuit du 27 au 28 août 2007. En attendant les décomptes qui se poursuivent, on dénombre déjà plus d’un millier de personnes sans abri.

Le gouverneur de la région, Youssouf Roamba s’est rendu sur les lieux du sinistre mercredi, en compagnie d’un certain nombres de services déconcentrés et des ONG dont Aide à l’enfance canada (AEC) et des membres du COPROSUR de la Léraba. Le village de Niofila dans la commune rurale de Douna et dans la province de la Léraba est connu pour sa plaine rizicole. En effet, Niofila est situé au Nord de Douna à 5 km et à l’est de Sindou chef-lieu de la province à 5 km également.

Le barrage de Niofila a une capacité de 50 millions de m3, qui sert à irriguer la plaine rizicole aménagée qui a d’ailleurs reçu, courant ce mois d’août même, la visite du ministre délégué de l’Agriculture. Suite aux pluies diluviennes tombées dans la localité ces dernier jours (dernière décade d’août, 377 mm en six jours), le barrage a reçu une importante quantité d’eau.

C’est la dernière pluie tombée dans la nuit du 27 au 28 août 2007 aux environs de 3 heures du matin qui a été de trop pour le barrage. Selon les premiers témoins dont le directeur de l’école de Niofila et le secrétaire général de la mairie de Douna, l’eau est venue du côté du déversoir du barrage. Ne pouvant plus être contenue dans son lit habituel, l’eau a donc pris une direction tous azumuts dont celles des concessions et des champs. Le village de Niofila qui longe la lisière du barrage a été le plus touché.

Plusieurs habitations se sont effondrées, les stocks alimentaires et des biens mobiliers ont été emportés ou détruits par l’eau. Sur le terrain, des sinistrés affirment n’avoir pas encore mangé depuis le 28 août. La population et l’équipe du Comité provincial de secours d’urgence et de réhabilitation (COPROSUR) se sont mobilisées pour apporter les premiers secours. Pour l’instant, le COPROSUR qui ne répond pas du tout aux attentes des victimes par faute de moyens, n’a pas encore dressé un bilan exhaustif des sinistres qui ne cessent de s’alourdir. Mais ce qui est intéressant, c’est que l’eau semble progressivement retrouver son calme. Les villages frappés par ce sinistre sont essentiellement Niofila, Douna, Malon, Wolonkoto, Monsonna et Sindou.

Trois sites d’accueil sans couchette ont reçu les sinistrés ; il s’agit de l’école primaire publique de Niofila, l’église catholique et l’église protestante de Niofila. Pour le site d’accueil de l’école primaire, on a enregistré à la date du mercredi 29 août, 969 personnes sinistrées dont 73 familles. Plus de la moitié des sinistrés sont des enfants. Selon le directeur régional de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Etienne Guingané, les chiffres ont très vite grimpés sur les sites.

Parlant de difficultés par rapport à la situation, le COPROSUR en connaît énormément. " Les services techniques n’ont pas les premiers éléments qui se résument aux vivres et au matériel de couchage pour répondre aux besoins spécifiques des gens ” a déclaré M. Guingané. Le gouverneur de la région, Youssouf Roamba a pu constater les dégâts et toucher du doigt la “ précarité terrible ” dans laquelle vivent les sinistrés.

Il leur a fait part de la compassion et du soutien du gouvernement. Il a promis aux sinistrés et aux responsables du village de rendre compte afin que des dispositions utiles soient prises dans de meilleurs délais. Le gouverneur sur le champs a donné des instructions afin que les sinistrés puissent recevoir des soins de santé. Les victimes de cette inondation vivent dans des conditions difficiles. Au-delà de la nourriture dont le besoin se fait pressant, ils n’ont pas accès à l’eau potable, car l’école ne dispose pas de forage. Aussi, la latrine de l’école s’est enlisée complètement avec l’effet de l’inondation.

En attendant des lendemains meilleurs, le désespoir se lit sur tous les visages de ces enfants, de ces femmes et hommes qui n’ont pas de quoi manger pour rompre leur jeûne entamé depuis le 28 août 2007.

Mamadou YERE
(AIB Banfora)


Vu sur le périple

Impossible de quitter Banfora pour se rendre directement à Douna ou Sindou, dans un véhicule tout terrain. Il nous a fallu braver environ 150 km pour rejoindre Niofila, alors que le trajet normal est d’environ 18 km. Le trajet parcouru a été Bafora- Laferme-Soubakaniédougou-Dakoro-Niankorodougou-Loumana-Sindou et Niofila. Difficile calvaire durant ce trajet.

Il est même impossible de quitter Sindou pour rejoindre Douna, à une distance de 7 km. Le grand pont construit par la SONABEL pour accéder à sa centrale, a été emporté par les eaux. Le trafic routier est au point mort entre Banfora et ces différentes localités car toutes les routes sont envahies par l’eau.

Sidwaya

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