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Côte d’Ivoire : Dacoury Tabley promet d’œuvrer au retour des Burkinabé et Maliens chassés de leurs plantations

Publié le vendredi 31 août 2007 à 07h46min

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Dacoury-Tabley, Sidiki Konaté et Djibril Bassolé

Les visages graves, les lèvres sèches pour les uns, ils sont aujourd’hui 3300 familles à être parquéés encore dans le camp de Nicla, dans le département de Guiglo.

Ils sont de tous âges, vieillards, adultes, femmes et enfants qui vivent à la limite de la pauvreté, sous des tentes de fortune, dans une promiscuité rebutante et dont la survie dépend depuis plus de quatre ans des organismes internationaux comme le HCR et l’OIM.

Ces déplacés internes au statut particulier ont reçu la visite du ministre de la Solidarité et des victimes de guerre, M. Louis André Dacoury Tabley, le 18 août dernier, lors de son séjour d’explication des accords de Ouagadougou dans la capitale du Moyen Cavally.

Ces locataires des tentes de Nicla, explique M. Tia Michel, chef du bureau de l’OIM de Douékué, sont au nombre de 3300 à ce jour qui attendent encore que les conditions soient réunies pour regagner leurs plantations dans leurs localités d’origine. Notamment à Bloléquin. « Nous avons déjà aidé 9000 de ces déplacés à retourner dans les villages. A Toulepleu, on ne parle plus aujourd’hui de déplacés de guerre mais plutôt de consolidation de la cohésion sociale », a-t-il indiqué.

A la suite du chef du bureau OIM, M. Sawadogo Jean-Pierre et Mme Ouédraogo Alizeta respectivement porte-parole des hommes et des femmes du site, ont exprimé toute leur gratitude au ministre de la Solidarité et des victimes de guerre pour avoir pensé à eux. « Nous avons beaucoup souffert et depuis quatre ans que nous sommes entassés ici. Nous n’exerçons aucune activité. Notre seul souhait, c’est de pouvoir nous prendre en charge en retournant dans nos plantations », ont-ils clamé d’une seule voix.

La complainte de ces infortunés, réduits à la dépendance par les nombreux conflits fonciers qui ont secoué cette région de la Côte d’Ivoire, a visiblement ému le premier responsable des victimes de guerre de Côte d’Ivoire. « Je suis venu vous traduire le ‘’yako’’ du gouvernement. Je mesure votre souffrance et comprends votre impatience à regagner vos zones d’activités. Soyez patients, les choses vont s’arranger », a réagi le ministre Dacoury qui dit noter par ailleurs avec satisfaction que 9000 déplacés de ce site aient pu retourner chez eux grâce aux soins de l’OIM.

« Je prends l’engagement d’œuvrer en synergie avec les élus locaux et les autorités coutumière de la région afin que vous puissiez retourner le plus tôt possible dans vos plantations. » a-t-il promis.

Pour le premier responsable de la Solidarité des victimes de guerre de Côte d’Ivoire, la meilleure façon d’éviter qu’il y ait des déplacés ou des victimes à gérer, c’est d’agir sur les causes. C’est pourquoi il tient au volet solidarité de son département. Car, dit-il, sans la solidarité on ne saurait parler de cohésion nationale.

Faut-il le rappeler, le département de Guiglo, situé à 516 km d’Abidjan a constitué au temps fort de la crise militaro-politique que traverse le pays, un
pôle d’attraction des déplacés de guerre du fait des conflits fonciers que la guerre a exacerbés.

Alexandre Lebel Ilboudo,
Correspondant en Côte d’Ivoire
Lefaso.net

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