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Flambée du prix des hydrocarbures : Une raison pour économiser l’énergie

Publié le vendredi 24 août 2007 à 07h22min

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La question de la Maîtrise de l’énergie (MDE) est un sujet récurrent dans les colonnes des journaux. Cela est la preuve de l’intérêt que l’opinion
et la presse accordent à la nécessité d’économiser l’énergie qui est de plus en plus rare.

En France, un décret a été pris, qui fixe désormais la consigne de climatisation à 26 degrés Celsius, dans le but de réaliser des économies sur la climatisation des locaux administratifs.

Au regard des avantages financiers qu’une telle recommandation pourrait générer pour l’Etat français, on est en droit de dire que cela constitue un bel exemple pour nos pays dont la situation énergétique n’est pas des plus reluisantes.

Au Burkina Faso, pays sans littoral, des études ont révélé que la production de l’électricité est à 70 % d’origine thermique c’est-à-dire une production à base d’hydrocarbures. Cela signifie qu’une mauvaise utilisation de l’électricité produite entraîne une forte consommation d’hydrocarbures au niveau des centrales de la SONABEL et donc, contribue à polluer davantage notre environnement. L’autre réalité, c’est qu’une mauvaise utilisation entraîne forcement une augmentation du montant de la facture d’électricité. A ce sujet, on constate qu’au sein des ménages, des efforts sont faits par chaque membre, à commencer par le chef de famille, afin d’éviter toute consommation inutile de l’électricité. « Pas de lampes inutilement allumées » : tel est le slogan le plus entendu dans les domiciles.

A l’opposé, la situation est tout autre dans l’Administration publique. En effet, les comportements les plus à blâmer sont rencontrés dans les bâtiments publics où certains agents sont malheureusement fiers de dire que « c’est l’Etat qui paie ». Cela est déplorable voire condamnable. Il y a tout de même un minimum à éviter ; ce qu’on n’ose pas faire chez soi, on devrait éviter de le faire au bureau. Tenez ! À longueur de journée (et même de week end), des climatiseurs et des lampes restent allumés dans certains bureaux de l’Administration. Il vous suffit de faire un tour dans la zone des ministères à la tombée de la nuit et vous vous rendrez compte que la question de l’économie de l’énergie n’est vraiment pas un souci pour beaucoup. Pourtant, un climatiseur qui fonctionne à toutes les heures de service quel que soit le temps qu’il fait dehors, occasionne à l’Etat une facture annuelle moyenne de 400 000 francs FCA et de surcroît, voit sa durée de vie raccourcie. Etendez ce petit calcul sur le parc de climatiseurs de l’Administration !

L’autre remarque que l’on peut faire, c’est la manière dont les climatiseurs sont utilisés dans les bureaux. De plus en plus, les climatiseurs fonctionnent comme des lampes dans la plupart de nos bureaux. Dès que l’on ouvre son bureau, après avoir allumé les lampes, on met systématiquement le climatiseur en marche et celui- ci est tout de suite réglé à la plus basse température (18°C), quel que soit le temps qu’il fait à l’extérieur. Lorsque le bureau est bien refroidi et que les usagers ont froid, le réflexe n’est pas à l’arrêt de la climatisation. Non ! Il se trouve des agents qui ouvrent portes et fenêtres afin d’évacuer l’air frais. Et le comble, c’est que l’air chaud qui s’introduit doit encore être refroidi par ce « pauvre » climatiseur qui ploie déjà sous le fardeau de la poussière, preuve d’une absence d’entretien. Quel gâchis ! alors qu’une simple élévation de la température de consigne de 1°C seulement, génère en moyenne 3% d’économie d’énergie.

Il est donc temps que tous, nous prenions conscience de l’absolue nécessité d’utiliser de façon rationnelle et efficace l’électricité dans les bâtiments de l’ Administration publique. A ce propos, le Ministère en charge de l’énergie a déjà donné le ton en créant en son sein une Cellule de Gestion de l’Energie. Celle-ci est chargée de la mise en oeuvre d’actions d’efficacité énergétique qui devraient permettre une réduction considérable du montant de la facture d’électricité de l’Etat, qui, pour 2006, a franchi la barre de dix (10) milliards de Francs CFA.

Au programme d’activités de cette Cellule, on note la réalisation d’audits énergétiques de certains bâtiments administratifs, l’achat et l’installation de nouveaux équipements d’éclairage et de climatisation à haut rendement énergétique, la mise en place d’un programme de suivi, de contrôle et de gestion de la facturation électrique des bâtiments publics et, enfin, la sensibilisation pour un changement de comportement des agents publics.

Cette initiative du Ministère des Mines, des Carrières et de l’Energie est à saluer. Il ne reste plus qu’à souhaiter que tous les acteurs (responsables administratifs, agents de l’Etat et autres usagers) adhèrent à ce programme de Maîtrise de l’Energie qui, sans doute, permettra d’économiser de l’argent à d’autres fins : construction d’écoles, de dispensaires et pourquoi pas, une subvention du prix des hydrocarbures ! ?

Cellule de Gestion de l’Energie

Références :
 Sidwaya n° 5923 du jeudi 14 juin 2007, rubrique « Brèves économiques » ;
 Sidwaya n° 5924 du vendredi 15 juin 2007, rubrique « Les Pouls de la cité » ;
 Observateur Paalga du lundi 09 juillet 2007, rubrique « Billets craquants »

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