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Lancement des 10 000 logements sociaux : Tertius Zongo prévient les spéculateurs de maisons

Publié le mercredi 25 juillet 2007 à 08h39min

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Le lancement des travaux par le Premier ministre

Le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme a lancé, hier mardi 24 juillet 2007 à Ouagadougou, l’opération 10 000 logements sociaux et économiques au Burkina Faso (dont 154 prévus dans la capitale) sous la présidence du Premier ministre Tertius Zongo. Celui-ci a aussitôt mis en garde contre toutes spéculations autour de ces villas destinées aux Burkinabè à faibles revenus.

D’ici quelques mois, ceux qui ont peu de moyens financiers auront des villas flambant neuf au secteur n°19 de Ouagadougou dans l’arrondissement de Boulmiougou. Le Premier ministre Tertius Zongo a, en effet, procédé hier, mardi au lancement de l’opération 10 000 logements sociaux et économiques.

Ils sont destinés aux Burkinabè à faibles revenus inférieur ou égal à 100 000 F CFA en vue de leur permettre d’exercer un droit fondamental : l’accès à un logement décent. En tout, Ouagadougou va bénéficier de 154 villas. Après la première phase d’exécution du programme de logements économiques ayant vu le jour en 2004 qui a permis de réaliser une cité “les toits verts” à Ouaga 2000 d’un coût estimé à 3,5 milliards de F CFA.

Le présent projet de 154 logements sociaux, lancé ce mardi est évalué à 1, 026 milliard financé par l’Etat à travers le Centre de gestion des cités (CEGECI) et la Banque de l’Habitat du Burkina Faso à près de 87%. 144 logements vont être construits en matériaux normés et 10 autres dits tests en matériaux locaux de construction, a précisé le directeur général du CEGECI, Bruno Djiguimdé.

Toutes les villas construites sur le modèle type F3 sont extensibles en F5. Chaque villa comprend deux chambres, un salon doté d’une toilette, une terrasse couverte, une cuisine et une clôture munie d’un portail. Les logements sont bâtis sur des parcelles viabilisées variant entre 240 et 300 m2.

Dans l’ensemble, la cité va s’étendre sur un domaine de 38,12 hectares. Grâce à une exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et des frais d’enregistrement, le prix moyen de revient d’une villa à son acquéreur coûte à 5,4 millions de F CFA.

C’est pourquoi, le Premier ministre répondant à la presse a prévenu que ce lourd sacrifice de l’Etat au profit de ceux qui sont “économiquement faibles pour se construire un loyer” ne doit pas être exploité par d’autres Burkinabè à des fins spéculatives. Tertius Zongo a insisté sur le fait que ceux qui prendront ces maisons devront être conscients d’une chose : “dormir dedans”. “Ils ne prendront pas ces maisons pour ensuite les sous-louer à d’autres”, a-t-il averti.

Il faut dire que l’urbanisation qui est un des bouleversements démographiques majeurs du XXIe siècle s’accompagne d’une insuffisance d’infrastructures et services sociaux de base (logement, eau, électricité, hôpitaux, etc). A Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, on évalue à 8 000 et 6 000 unités les besoins annuels en logements. Pour le ministre de l’Habitat et l’urbanisme , Vincent T. Dabilgou, parmi les grands défis de l’urbanisation figure la production de logements décents et accessibles aux différentes couches de la population urbaine notamment celle à faibles revenus.

En fait, plus de 54 000 salariés de l’Etat et 102 000 employés du secteur privé ayant au moins 15 ans de service n’ont pas toujours leur première habitation propre, a martelé M. Dabilgou. “Pour redonner une meilleure vision à l’habitat, il faut combiner stratégie et action opérationnelle”, a-t-il ajouté.

S. Nadoun COULIBALY


Les impressions de Tertius Zongo

“Je ne peux que me réjouir de cette cérémonie étant entendu que le logement fait partie des préoccupations les plus importantes et surtout le logement social. C’est un droit d’être logé. Mais pour l’exercer, il faut que la puissance publique s’implique. La pauvreté n’est pas seulement quand on n’a pas l’argent, c’est aussi quand on est incapable d’exercer son droit.

Il est anormal qu’il y ait des Burkinabè qui ne peuvent exercer leur droit. C’est pourquoi, il faut combattre vigoureusement cet état de fait en tendant vers une équité et donner la chance à tous. Je veux que le public comprenne que le gouvernement pour faire exercer ce droit accepte faire un transfert de ressources par la fiscalité.

Les acquéreurs de ces maisons ne paieront pas la TVA. Quand il y a croissance, et qu’on ne voit pas ses effets, cela est paradoxal. Transférer ces droits à des Burkinabè à faibles revenus pour qu’ils ne paient pas ces impôts, c’est leur retribuer une partie de la richesse créée.

C’est cela l’équité qui veut que la richesse aille aussi vers ceux ayant peu de moyens. Nous devrons faire attention aux spéculateurs qui ont des maisons et qui voudront passer par des manœuvres pour obtenir un local ici. Les maisons sont destinées à ceux qui n’en ont pas. Ils doivent être conscients d’une chose, ceux qui prendront ces maisons vont y dormir. Ils ne les prendront pas pour ensuite les sous-louer à d’autres et dormir tranquillement dans leur maison au centre ville. L’Etat ne peut pas consentir des sacrifices pour des gens qui sont économiquement faibles pour disposer de loyers et d’autres vont les utiliser aux fins de spéculations”.

Propos recueillis par S.N.C.

Sidwaya

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