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IXes Jeux africains d’alger : Seydina Drabo offre l’argent et beaucoup d’espoir aux Burkinabè

Publié le mardi 24 juillet 2007 à 07h02min

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Hier, les 9es jeux africains ont clos définitivement leurs portes. Et voilà déjà l’heure des pré-bilans. Le Burkina, qui commençait à désespérer, a enfin récolté quelques dividendes de ses multiples efforts.

Dans sa besace, il y a, bien au chaud, une médaille d’argent grâce au taekwondo et une médaille de bronze que lui offre Béatrice Kamboulé en heptathlon. En attendant, il n’y a pas de quoi faire la fine bouche surtout qu’avec Séré Boubacar à la hauteur, et Aïssata Soulama aux 400 m haies, planait le souffle de deux autres médailles.

A une journée de la fin des 9es jeux africains, les grandes tendances se précisent. Il y a d’abord les intouchables telle l’Algérie qui, au niveau des médailles, a fait le plein. Aucun pays ne fait mieux. On retiendra aussi les performances de l’Egypte, du Nigéria et de l’Afrique du Sud. Il y a aussi les spécialistes : Ghana, Tunisie, Ethiopie, Kenya, Cameroun et Sénégal.

Le Burkina, comme pas mal d’autres pays, cherche d’abord à se faire un nom et une place. La chose n’est pas aisée à réaliser. Surtout que des jeux de cette envergure, ça se prépare longtemps en avance et avec un gros budget. Et puis enfin, on ne vient pas avec une délégation squelettique à un rendez-vous continental. Figurez-vous qu’en taekwondo, le Burkina n’avait qu’un seul combattant. S’il avait commis la moindre imperfection, on aurait dit adieu à la médaille d’argent comme ce fut le cas au judo. Les huit combattants de cette discipline ont fait choux blancs.

Bref, le Burkina garde le rang qu’il mérite. En venant à Alger, le pays des Hommes intègres comptait surtout sur le judo, où on alignait des athlètes confirmés comme Nébié Atio Séverine, vice-championne d’Afrique, Hermann Zoungrana, Hanatou Ouélogo et autre Armel Zoungrana . La boxe était également un atout -maître dans les jeux de carte burkinabè. Hélas, les uns après les autres, presque toutes les disciplines se sont effondrées créant un véritable désarroi dans le camp burkinabè.

Fort heureusement, il y aura le déclic qui viendra d’abord du taekwondo. L’unique du groupe, bien isolé à Boumerdès dans la banlieue algéroise, sera le porte-bonheur du Faso. On avait très peu d’occasion pour le voir et le réconforter. La délégation suivait ses exploits à distance. Ainsi, au stade du 5-Juillet, on apprendra qu’il a franchi le premier tour et plus tard en finale. Enfin, il est médaillé d’argent. Il a fait une belle prise. Le sourire renaît surtout qu’entre temps, Béatrice Kamboulé, la nouvelle recrue de l’heptathlon, ne désarmait pas.

Malgré une préparation quelque peu hâtive, elle ajoutera une médaille de bronze dans l’escarcelle du Burkina. Dès ce moment, on pouvait pousser un ouf de soulagement et surtout se remémorer avec beaucoup d’indulgence, les sorties des autres disciplines parties en déroute. On a vu nos cyclistes battus à plate-couture par plus fort qu’eux. On pensera également aux deux du tennis de table, Idrissa Barry et Hubert Mané. D’entrée de jeu, ils sont tombés sur les Egyptiens, les maîtres en la matière. L’escrime balbutiant et faisant d’abord ses premiers pas au Faso, a buté elle aussi face à la Tunisie et après devant l’Egypte.

Depuis, le mercredi 18 juillet, tout l’espoir du Burkina reposait sur l’athlétisme. Le bronze de Béatrice viendra prouver que là, au moins on a misé sur le bon cheval. Les relayeurs du 100 x 4 à défaut de pouvoir se qualifier vont battre le record national. Enfin, Aïssata Soulama et Boubacar Séré pourraient compléter le tableau. Ce sera conforme aux ambitions du moment si cela se réalisait. On ne dérangera certes pas les ténors du moment, mais parmi ceux qui sont venus juste pour participer ou par solidarité et amitié avec l’Algérie, le Burkina sera bien noté.

Au classement général par pays, à une journée de la fin de ces 9es jeux, l’Algérie avec 68 médailles d’or, 55 d’argent et 71 de bronze, totalise 194 médailles et se place en deuxième du classement. Elle talonne l’Egypte : 68 médailles d’or, 58 d’argent et 61 en bronze.
Pour sa part, le Burkina est 25e avec ses deux médailles. 35 pays sur 52 présents, on a été classé parce qu’ayant au moins une médaille.

Marcel BELEM,
Envoyé spécial à Alger


Les jeux en bref

Où est passé notre Ditanyè ?

Alger 2007 a battu tous les records de participation : 52 pays étaient là. Il a fallu donc trouver des séquences de temps pour attribuer au fur et à mesure les médailles. Le comité d’organisation a jugé opportun de ne remettre les médailles aux méritants qu’entre deux départs. C’était une solution, mais elle donnait le désagrément de déconcentrer les athlètes en piste.

Certains spectateurs n’étaient pas non plus très gâtés. Prenez par exemple les Burkinabè. A tout moment, il fallait se lever et se rasseoir. Ils écoutaient à longueur de journée, les hymnes des autres pays. Comme si le Ditanyè n’était pas à Alger. Heureusement, samedi 21 juillet, l’annonce de la médaille d’argent du jeune Drabo a dégelé l’atmosphère. Tout le monde s’est rué dessus et avec raison .


Où est le point fort du Burkina ?

Dans les courses de vitesse, le Ghana et le Nigeria sont de véritables météores, donc intouchables. Dans l’eau, l’Afrique du Sud est intraitable. Dans le tennis de table et sports d’arme (escrime, tir à l’arc, épée, sabre, tir au fusil...), le Maghreb est dans son jardin. L’Algérie, quant à elle, fait chaque fois le plein dans le sport pour personnes handicapées. Dans tout cela, dans quel recoin se trouve le Burkina ? A défaut de pouvoir tout préparer avec soin, n’est-il pas préférable pour nous, de mettre l’accent là où on a le plus de chance ?


Chaleureuse population algéroise

A la faveur de ces jeux africains, l’occasion a été donnée aux différentes nationalités de l’Afrique de mieux connaître et apprécier le peuple algérien. Bien que rattachée à sa civilisation arabo-bèrbère, donc islamique et malgré quelques failles organisationnelles, les Algériens montrent un visage de courtoisie et de sympathie envers leurs hôtes venus des quatre coins du continent. Que ce soit dans les stades ou dans les rues de la capitale, les Algériens souhaitent la bienvenue à tous les participants qu’ils rencontrent.

Un petit groupe de Burkinabè s’est vu invité par M. Bélaid Ayadi, un gendarme à la retraite et sa femme à suivre la télévision dans leur salon. Ce vieux couple était très heureux d’échanger avec les Burkinabè puisqu’il a de bons souvenirs de quelques africains subsahariens parmi lesquels une Burkinabè qui a longtemps travaillé chez lui.

L’expression de cette gentillesse est manifeste chez les chauffeurs algériens (Ahmoud, Lotfil et Samir) qui conduisent les responsables de la délégation et la presse burkinabè. Malgré souvent la grande fatigue, ils se sont toujours montrés prêts à rendre service.


Quand le handisport propulse l’Algérie dans le classement des médailles

A mi-parcours, le pays hôte, l’Algérie se retrouvait en tête du classement des médailles avec plus de quarante-cinq (45) médailles devant l’Afrique du Sud. La raison de cette ascension était liée à la vingtaine de médailles que le pays de Abdelaziz Boutéflika a récoltée durant les deux jours de compétition du handisport au stade du 5-Juillet. Cette discipline qui comporte plusieurs épreuves était à sa toute première expérimentation à ces jeux. Et bien sûr le pays organisateur a choisi les épreuves où il possède le plus de chance de réussite. Ce qui se réalisa à son grand bonheur.

Sylvain N. O. ZINGUE et Marcel BELEM à Alger

Sidwaya

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