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Mohamed K. Maré, maire de Gonoussougou : "Je ne suis pas contre le CDP mais..."

Publié le mercredi 11 juillet 2007 à 07h50min

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Marié et père de deux enfants, le tout-premier maire de la commune rurale de Gon-Boussougou dans la province du Zoundnéogo se nomme Mahomed K. Maré. Agent de bureau élu sous la bannière du CDP, le bourgmestre a, lors des législatives du 6 mai 2007, fait un revirement au RPC avec une quarantaine de conseillers.

Dans l’interview qu’il nous a accordée, le maire donne les raisons de son adhésion au parti du Coq et dévoile ses ambitions pour sa commune.

Le Pays : Pouvez-vous nous présenter votre commune ?

Mohamed K. Maré Maire Gon-Boussougou : La commune de Gon- Boussougou est l’une des sept communes de la province du Zoundweogo, située à 45 Km de Manga, chef-lieu de la province sur l’axe Manga-Zabré. Elle compte environ 47 802 habitants sur une superficie de 755 km2 . La commune est limitée au nord par les communes de Gogo et de Boussouma (Boulgou), au sud par la commune de Zecco (Nahouri), à l’est par les communes de Zabré, Zonsé et Bagré (Boulgou) et à l’ouest par le Parc national Tambi Kaboré (Pô). La population est composée de Bissas (ethnie majoritaire), de Mossis, de Peulhs, de Gourounsis et de Haoussas qui vivent en parfaite harmonie. Les principales activités sont l’agriculture, l’élevage et la pêche.

Quelle est la configuration de votre conseil municipal ?

Le conseil municipal compte 57 conseillers dont 2 pour le CDP, 41 pour le RPC et 14 pour l’UPR. Nous comptons 18 femmes dans le conseil. Le bureau du conseil municipal est composé de 5 membres dont 3 hommes et 2 femmes.

Quelles sont vos grandes orientations de développement ?

Le plan quinquennal de développement de la commune prévoit la réalisation d’infrastructures socio-éducatives, sanitaires, routières afin de répondre aux préoccupations des populations. Il y a aussi l’érection du CSPS de Gon-Boussougou en CMA, l’octroi d’une ambulance au CSPS, le désenclavement de certains villages de la commune. L’électrification de la ville de Gon-Boussougou est aussi envisagée.

Quelles sont vos priorités immédiates ?

Ce que le conseil municipal souhaite faire dans l’immédiat avec le concours de tous y compris les responsables provinciaux, régionaux et nationaux, c’est l’accès à l’eau potable. Les populations de la commune souffrent énormément du manque d’eau potable. Ensuite nous allons agir dans le domaine de la santé et du désenclavement. Vous constatez qu’avec la saison hivernale les routes sont quasi impraticables.

De quels atouts disposez-vous pour la réalisation de ces priorités ?

La commune de Gon-Boussougou regorge de nombreux atouts dont l’exploitation pourrait lui permettre d’amorcer un réel développement. Parmi ces potentialités je citerai les deux marchés de poisson, l’abattoir. Il y a aussi les taxes sur les charrettes et sur les agrégats. En plus de cela il y a des sites touristiques que nous devons mettre en valeur afin d’en tirer profit. Il s’agit du refuge des hippopotames, la mare des caïmans de Eounmakita.

Après les élections municipales, vous avez été élu conseiller puis maire sous la bannière CDP. Aujourd’hui vous avez rejoint le RPC. Peut-on savoir ce qui s’est passé ?

Il ne s’est rien passé. Je ne suis pas contre le CDP. Mais ce qui s’est passé est dû au comportement des responsables du CDP au niveau de Gon-Boussougou. C’est moi qui fus le secrétaire général du CDP à Gon-Boussougou. Mais à ma grande surprise ils ont constitué un bureau parallèle à mon insu. Je n’étais pas informé. Au départ c’était des rumeurs qui me parvenaient. Mais après vérification j’ai constaté effectivement qu’il y a un nouveau secrétaire général de la sous-section CDP à Gon-Boussougou. Ce bureau tient des rencontres à Gon-Boussougou et à Manga sans m’informer.

Pour ces responsables, j’ai des liens étroits avec le député Léonard Massimbo du RPC, ce qui leur a fait croire que j’avais un penchant pour le RPC, alors que ce n’était par le cas. C’est tout cela qui m’a poussé à aller au RPC.

Quelle a été la réaction des autres conseillers CDP après votre ralliement au RPC ?

Avant de prendre ma décision pour rejoindre le RPC, j’ai d’abord consulté des gens et des responsables de l’ancien bureau de la sous-section CDP. J’ai aussi rencontré les conseillers CDP qui m’ont donné leur accord en disant qu’ils sont prêts à me suivre là où je vais. Aujourd’hui ils sont tous avec moi au RPC.

Vos impressions sur les législatives du mai 2007 à Gon-Boussougou ?

La campagne n’a pas été facile surtout de mon côté quand on sait que j’ai quitté le parti au pouvoir pour rejoindre un parti de l’opposition. Cela a été d’autant plus difficile que les nouveaux responsables du CDP sont de la même famille que moi. Pour ce qui concerne le vote, cela s’est bien déroulé. Il n’y a pas eu d’incident ni de fraude ici. Les résultats ont donné un poste de député au RPC dans le Zoundweogo et je suis convaincu d’avoir fait un bon choix en rejoignant le RPC.

Quelle appréciation faites-vous de la communalisation intégrale ?

C’est une appréciation positive. La communalisation étant la politique par laquelle l’Etat transfère à une collectivité une autonomie en vue de lui permettre de prendre en main son propre développement par l’implication effective des populations à la base.

C’est une bonne chose en ce sens qu’elle permet aux collectivités locales de s’administrer librement et de gérer leurs propres affaires. Elle permet aussi à la communauté de définir ses besoins et priorités.

Pour conclure...

Je remercie les militants qui nous ont fait confiance en votant massivement le RPC lors des législatives du 6 mai dernier. J’exhorte les fils et filles de la commune à se donner la main afin de faire de Gon Boussougou une commune moderne. Je remercie le journal "Le Pays". Longue vie au RPC.

Propos recueillis à Gon-Boussougou
par Steven Bayala,
(Collaborateur)

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