Pfizer, le n°1 mondial de la pharmacie doit s’expliquer sur l’expérimentation menée, en 1996, au Nigeria sur une centaine d’enfants touchés par la redoutable épidémie de méningite qui sévissait alors en Afrique. Cette fois, la plainte émane de l’Etat de Kano, le plus grand du pays.

De sources concordantes, les auditions devraient commencer le 26 juin à Kano même, la ville où les enfants étaient hospitalisés à l’époque. Ce procès permet d’aborder les questions liées à l’expérimentation dans un pays en voie de développement. Les parents des victimes ont-ils donné leur consentement, comme l’assure Pfizer ?

Le vaccin était-il destiné, ultérieurement, aux pays africains ?

Le géant Américain de la pharmacie a-t-il respecté les normes d’éthique sanitaire en vigueur au Nigeria ?

Ces questions fondamentales méritent des réponses claires. Au regard de cette odieuse réalité, le gouvernement nigérian réclame sept milliards de dollars de dommages pour des essais d’un antibiotique de Pfizer, la Trovafloxacine. De tout ceci, ce qu’il faut retenir c’est le courage du gouvernement nigérian.

Face à la démission légendaire et historique de nos Etats, le Nigeria vient de poser un acte fort, plein de dignité, en rompant avec la tradition de l’impunité perpétrée en tout temps et en tout lieu dans les pays du Sud. Cette action du Nigeria doit être perçu comme un cas d’école pour les pays sous-développés. Elle est salutaire, digne, responsable et symbolique. Soulignons du reste que les meilleurs médicaments du Nord ne circulent pas en Afrique mais seulement dans l’hémisphére Nord.

Le continent noir est une poubelle dit-on. Les pays sous-développés ne devraient plus être un champ d’expérimentation pour les pays du nord. Rappelons que la vie humaine, même celle d’un Noir, est sacrée. C’est pourquoi les pays africains doivent résolument soutenir le Nigéria afin qu’il puisse remporter cette bataille.

Par Issiaka KABORE (Stagiaire)

Le Pays