Avec un matelas de points confortables par rapport au dernier club de Ouagadougou à 13 étapes de l’arrivée, les Electriciens auraient signé des deux mains, si pareille position leur avait été proposée en début de saison.

C’est vrai que leur position de leader est précaire (l’EFO compte trois matchs en retard à deux longueurs de l’AS-SONABEL), c’est vrai également qu’ils ont été défaits par l’Etoile filante dans des conditions quelque peu obscures mais du côté des Electriciens, on s’appuie sur les chiffres sans trop pavoiser. Abnégation, solidarité, ce sont des mots qu’on va continuer d’entendre jusqu’à la fin, assure Gabriel Gnimassou, l’entraîneur.

Dans sa spirale positive, qui a vu l’AS-SONABEL mettre au supplice des formations comme l’ASFA-Y et l’USO, le coach refuse de tirer la couverture sur lui. « C’est un travail d’équipe. Mes associés et moi avions su trouver la bonne formule pour mettre la mécanique en marche », rassure Gnimassou.

Mais cette mécanique a failli se briser à un moment donné, dû à un déficit de communication. « Il y a eu des tiraillements sur le choix des joueurs », confirme Hamidou Kabré, le président de la section football. « On a frôlé la rupture avec nos coachs », soutient Gnoumato Ouattara, président du comité exécutif de l’AS-SONABEL.

Les secrets de la réussite

Certains joueurs reconnaissent que les dirigeants ont failli briser la dynamique du groupe après la défaite de l’équipe face à l’USFA.

« Ils nous ont mis la pression en brandissant l’arme qu’ils ne paieraient pas nos salaires. Le coach a su nous remotiver et on a gagné le match suivant », relate un joueur sous couvert de l’anonymat. Pour Kabré, « c’est normal que l’on mette la pression sur l’équipe lors des matchs nous opposant à nos concurrents directs pour le maintien ». Mais la pression ne saurait être le gage du succès de l’AS-SONABEL.

Les Electriciens tirent leur force de l’expérience de leur coach qui est un ancien joueur. « J’ai un avantage certain car j’ai eu des grands entraîneurs. J’ai acquis davantage d’expérience par la manière dont ils communiquaient », affirme Gabriel Gnimassou. Le coach de l’AS-SONABEL s’est également perfectionné à travers les différents modules de stages qu’a tenus la Direction technique nationale aux entraîneurs de D1 et D2.

Gnimassou a même été retenu pour participer à un autre stage de perfectionnement en Allemagne au mois de mai. Sa complicité avec son « Asso » Ibrahim Traoré « Baya » est ainsi l’un des points focaux du succès de l’AS-SONABEL qui a su relancer des joueurs autrefois vomis tel Lassina Doumbia ou réincarner d’autres comme Gaston Rouamba et lancer dans le grand bain des athlètes à l’image de Sidiki Konaté.

Et la seconde phase ?

Ne pas calculer, ne pas anticiper d’abord. Ne pas trop penser au calendrier car le programme offert à l’AS-SONABEL a de quoi faire tourner la tête. Alors, on serre les dents et on s’attend à une lutte âpre pour ces phases retour qui ne seront pas sans écueils. « Nous sommes déjà avertis avec ce match face à l’EFO » , nous a confié Gaston Doumbia qui ajoute que « quelles que soient les difficultés, il va falloir maintenir le cap ». Rester sur cette même lancée est une idée épousée par Hamidou Kabré qui n’écarte pas la surprise.

« Quand tu vas à la chasse, tu ne dis pas que tu vas tuer un buffle. Tu vas dans l’espoir de pouvoir tuer un lièvre. Mais quand tu te rends compte que tu peux tuer un buffle ou un lion, en ce moment tu ne peux pas le rater ». Ce proverbe émis par Kabré résume l’idée qui se trame derrière la tête de l’AS-SONABEL pour ces phases retour. « Cette saison, nous allons regarder vers le haut. Le football burkinabè se joue sur des détails. Je dis chaque fois à mes joueurs qu’ils ont le même niveau que les autres. Maintenant c’est le mental qui leur manquait.

Aujourd’hui, ils commencent à prendre conscience et ils se disent qu’ils joueront pour le titre. C’est un avantage pour nous » , a soufflé Gabriel Gnimassou. Pour Gnoumato Ouattara, l’AS-SONABEL sera active lors de ce mercato. « Nous savons où se situe notre plaie. C’est la ligne offensive. Nous n’avons pas de joueurs assez percutants. Nous recrutons dans ce secteur ».

Le message que lance l’AS-SONABEL est un signal fort. La nouvelle mesure de la FBF visant à rétrograder la dernière équipe dans le classement des formations de Ouagadougou a aiguisé les appétits des Electriciens. Les autres clubs n’ont qu’à bien se tenir.

Bérenger ILBOUDO

Sidwaya