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ONATEL : L’Etat redistribue la manne

Publié le jeudi 1er mars 2007 à 07h51min

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La loi rectificative du Budget 2007 a été adoptée le 27 février 2007. Il s’agissait pour le gouvernement de dire ce qu’il allait faire de 144 milliards reçus de la privatisation de l’ONATEL.

L’Assemblée nationale a voté la loi rectificative du budget 2007, le 27 février 2007.

Par 76 voix sur 99 votants, les députés ont adopté le nouveau budget qui s’élève désormais à plus de 974 milliards contre 818 334 milliards. Ce sont les recettes extraordinaires de la privatisation partielle de l’ONATEL qui sont à l’origine de cette loi de finance rectificative. Les dépenses de l’Etat pour 2007 ont été revues et corrigées au montant global de 994,141 milliards environ soit un besoin de financement de 20,126 milliards de francs CFA.

La vente des 51% du capital a rapporté à l’Etat environ 144 milliards de francs CFA.

Le groupe parlementaire "Justice et démocratie" et le PDP/PS et apparenté RDEB ont fait une explication de vote contre le projet de loi.

Le groupe PDP/PS a estimé que ces recettes exceptionnelles devraient plutôt servir à l’acquisition d’autres biens productifs à tout le moins à des retombées économiques et sociales en termes de création d’emplois, d’apports de techniques nouvelles. Le groupe dit ne pas comprendre en outre que ces ressources servent à financer des dépenses de souveraineté et des dépenses normalement prises en compte par des ressources stables et non exceptionnelles. De plus, le groupe PDP/PS" se dit " sceptique" quant à l’utilisation efficiente, au cours de l’année 2007, des crédits ouverts au titre des investissements exécutés par l’Etat." Ce groupe dit ne pas comprendre que dans le même temps l’Etat fasse appel à l’aide extérieure pour faire face à la méningite.

Quant au groupe "Justice et démocratie, il a dit s’attendre à ce que le gouvernement corrige les insuffisances du projet de budget 2007 en injectant les nouvelles ressources au niveau de la recherche scientifique, de l’enseignement supérieur et de la transfusion sanguine. Pour ce groupe, le gouvernement aurait dû utiliser ces recettes pour conforter le développement économique et les investissements porteurs tels que l’éducation, la santé, la microfinance, l’amélioration du réseau routier, etc.

Inquiétudes de députés

En outre, ce groupe taxe d’"électoralistes" les propositions du gouvernement contenues dans le projet de loi. Il s’agit entre autres, de l’anticipation sur les dépenses de personnel ou d’arriérés d’avancements pour plus de 19 milliards, des investissements improvisés au niveau du ministère des Postes et des Techniques de l’information et de la communication dont les dépenses de transfert courant sont passées de 800 millions à 8 milliards de francs CFA.

Ces deux lectures ne sont pas partagées par le parti au pouvoir CDP. Celui-ci estime que le projet du gouvernement cadre avec les objectifs du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP).

Les grandes tendances du budget révisé se présentent comme suit ; les recettes sont en augmentation de plus de 155 milliards ; les dépenses , elles, font un bond de 69 milliards de francs CFA.

Le besoin de financement qui était de 106, 800 milliards a été ramené à 20 milliards de francs CFA soit une baisse de 81,16%.

L’épargne budgétaire quant à elle fait un bond de 384,15 %. Elle est passée de 27,596 milliards à 133,611 milliards de francs CFA.

La privatisation de l’ONATEL est une manne pour le gouvernement parce que les prévisions de la dernière opération tablaient sur 15 milliards de francs CFA.

Un certain nombre de députés s’est inquiété de l’inexistence d’un cadre de suivi des engagements du repreneur, notamment sur le fait qu’il n’y aurait pas de licenciements. Le ministre Jean-Baptiste Compaoré a soutenu avec précaution que dans l’immédiat non, mais que le gouvernement ne pourrait pas garantir qu’il n’y en aura pas du tout à l’avenir. Il a cependant assuré que le cahier des charges est assez contraignant pour le repreneur.

Une partie de la recette et l’apport de l’Union européenne ont été consacrés au secteur du coton. L’Etat s’est engagé à garantir pour 50 milliards de francs CFA les financements de la Sofitex pour permettre l’achat du coton aux producteurs.

Des députés ont critiqué l’augmentation des dépenses au niveau de l’armée. Celles-ci sont passées à 8 milliards toute chose qui légitimerait leur action violente du mois de décembre.

Sur toutes ces questions, le ministre des Finances a souligné que l’Etat avait le souci d’une utilisation judicieuse de ces ressources et qu’il aurait voulu satisfaire tous les secteurs.

L’adoption de la loi rectificative du budget 2007 a été suivie par la clôture de la session extraordinaire qui a vu l’adoption de trois ordonnances de financement.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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