Le savoir au secours du coton africain
Au cours du XXIVe Sommet Afrique-France, le Burkina Faso a été retenu pour abriter l’université du coton. C’est une décision noble et un choix mérité. Le pays des Hommes intègres est en tête des pays producteurs de coton en Afrique avec 800 000 tonnes de coton graine.
Le coton représente pour ce pays environ 60% des recettes d’exportation et contribue avec ses externalités (activités d’égrenage, de transport...) pour plus de 25% à la formation du PIB.
Il fait vivre plus de deux millions de producteurs soit 20% de la population burkinabè. Mais la chute des prix aux producteurs et les difficultés rencontrées par les trois sociétés cotonnières (SOFITEX, SOCOMA, Faso coton) cumulent un déficit de 40 milliards de F CFA. L’Etat a donc décidé l’adoption en cours de la culture du coton Bt.
Mais le débat sur la culture du coton OGM fait des gorges chaudes. Pour certains, le coton OGM n’est pas le bienvenu au Burkina. Raisons avancées, il contribue à la dégradation des sols, et comme tout produit OGM, il est nocif à la santé. Ils évoquent aussi la non-maîtrise des différentes variétés de coton BT au risque de cultiver n’importe quoi.
Face à cette stigmatisation, l’Etat à d’autres réponses contradictoires. Le coton Bt est le plus vendu sur le marché mondial et le Burkina n’a d’autres choix que de le cultiver s’il ne veut pas cumuler encore plus de déficit. Aussi, la culture du tournesol... en vue de faire du biocarburant permettra de faire tourner des unités de transformation à moindre coût.Du côté de l’Etat et de certaines organisations paysannes, le choix du coton Bt par le Burkina permet plutôt de récupérer la terre et non la dégrader. Le coton Bt n’est donc pas en contradiction avec le thème de la 11e journée du paysan tenu au pays du “gapal” et du “tchobal” (spécialité culinaire à base de lait de Dori).
En tous les cas, la volonté de l’Etat à faire du coton s’apparente à ce que les anglais qualifieraient de “No choice” (pas de choix à faire). Dans le contexte actuel, il faut cultiver le coton Bt pour tenir la route sur le marché mondial. N’est-ce pas une raison suffisante pour que ceux qui se contentent de condamner apportent des solutions de rechange ?
Eux, tout comme l’Etat visent le bien-être des populations et c’est en cela qu’à défaut d’un débat national sur le coton, chacun doit apporter sa part de contribution à travers des propositions concrètes. Même si le choix de la culture du coton BT est laissé aux producteurs, si les uns se réfugient dans leur position d’anti-OGM et les autres d’expliquer leurs programmes de développement, la bataille pour le coton au Burkina Faso risque de se faire en rangs dispersés.
Pourtant la création d’une université de coton au Faso augure un espoir du point de vue formation, technologie... Il faut donc une synergie d’actions autour de la filière coton.
Hamadou TOURE
Sidwaya
Vos commentaires
1. Le 22 février 2007 à 09:09 En réponse à : > Le savoir au secours du coton africain
L’experience du CotonOGM en Inde par exemple montre qu’il n’apporte rien au paysant... pire : les paysant se retrouvent endettés vis a vis de la multinationale monsanto...
Le coton OGM fait le malheur des paysants en Inde, et des gens nous disent que c’est bon pour le Burkina.
De plus comme on le sait, la technilogie OGM n’est pas du tout maitrisée. On ne connait pas du tout les conséquences de l’introduction de plantes modifiées dans la nature a long terme. (Il a fallut 30 ans d’utilisation de la nivaquine avant de se rendre compte que ca rend aveugle...)
Les scientifiques et les homme politiques jouent aux apprentis sorciers. Si a cours terme, un cotoc qui fabrique en interne de l’insecticide peut augmenter la production, on se sait pas ce qu’a long terme va devenit cet insecticide dans la nature... pour les plantes a cote, pour la terre, le insectes qui ne nuisent pas au coton, pour les moutons etc etc...