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Mimi Diallo-Glez, alias Kadi Jolie

Publié le mardi 27 juillet 2004 à 18h56min

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Son visage est désormais familier à de nombreux habitants du continent. Grâce au succès de la série télévisée Kadi Jolie, du cinéaste burkinabè Idrissa Ouédraogo, abondamment diffusée sur Canal France international et reprise sur les télévisions d’Afrique francophone, Aminata Diallo-Glez ne passe plus inaperçue dans les capitales africaines.

À Niamey, à Abidjan comme à Ouagadougou, celle qu’on appelle affectueusement Mimi est vite reconnue des téléspectateurs. Demande d’autographe par-ci, compliments par-là, les fans de la série à succès ne s’embarrassent pas de détails ; ils ne cherchent pas à connaître le nom, dans le civil, de cette jeune et sympathique comédienne de 32 ans. On préfère tout simplement parler de Kadi Jolie.

D’autant que, ni la beauté ni le charme ne manquent à cette jeune Peule, originaire de la région de Dori, dans le nord du Burkina. « Ce nom me colle un peu trop à la peau ", s’en plaint quelquefois Mimi, qui reconnaît cependant que ce personnage, auquel elle est tant assimilée aujourd’hui, lui a ouvert énormément de portes.

Refusant d’être derrière la caméra, Mimi, qui a décroché, en 1996, un diplôme de maquilleuse à l’Atelier international de Paris, s’est lancée rapidement dans le métier de comédienne.

Ce fut chose aisée, puisque cette ancienne actrice de théâtre, qui est aussi conteuse,
avait déjà tenu auparavant des rôles dans deux films burkinabè : Puuk nini (moyen métrage), de Fanta Régina Nacro, et Le Pardon (court métrage), de Antoine Yougbaré.

Mimi Diallo est du genre à toucher à tous les métiers, à ceux, notamment, qui ont trait à l’art du spectacle. Dès le lancement de Kadi Jolie, en 1999, elle s’est aventurée dans la production de films, en créant sa propre société, Jovial’ Productions, basée à Ouagadougou. « Quand c’est moi qui produis, je suis libre de décider si je joue ou pas dans un film ", déclare-t-elle.

Si, en l’espace de cinq ans, elle est parvenue à financer plusieurs longs métrages, et s’apprête à lancer sa propre série télévisée, grâce à une subvention du ministère français de la Coopération, elle s’est d’abord fait connaître par l’initiation, dans la capitale burkinabè, d’ateliers internationaux de théâtre (Afro-comédie) et l’organisation d’un festival dénommé Fêt’arts. Cette « fête des artistes ", qui se veut un mélange de tous les genres (musique, théâtre, chorégraphie.. .), vient de célébrer, du 17 au 20 mars dernier, sa troisième édition avec, à l’affiche, des chanteurs de renom tels la Sénégalaise Coumba Gawlo Seck, la Malienne Babani Koné ou le Burkinabè Amadou Balaké.

Fêt’arts 2004 a aussi accueilli un groupe de chorégraphes venus de France et une pièce, Le Discours sur le colonialisme, interprétée par une troupe belge. Certes, Ali Farka Touré, qui était annoncé, n’est pas venu, mais ce bon plateau confirme néanmoins le succès de Fêt’arts, le dernier-né des nombreux festivals que compte le Pays des hommes intègres.

Bien que ce succès soit déjà incontestable aux yeux des observateurs du show-biz burkinabè, Mimi Diallo admet qu’elle a encore du pain sur la planche, avant de faire de ce rendez-vous annuel une vraie rencontre internationale, brassant des artistes du continent et du monde. « À trois semaines de l’événement, je n’avais pas bouclé les financements. Donc, ce festival doit encore gagner en maturité. Mais, on s’accroche ", confie la jeune actrice-productrice.

Alpha Barry
Afrique Magazine (avril 2004)

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