Les cadets éthiopiens avaient séduit à Ouagadougou au match aller à telle enseigne que les Burkinabé ne croyaient plus à la possibilité des Etalons cadets de venir faire du succès à Addis Abeba. En ces Etalons même les dirigeants y croyaient peu . Un haut dignitaire déclarait aux enfants à leur départ à la base aérienne de Ouagadougou :
’’ C’est l’honneur du pays que vous allez défendre .Battez-vous et même si vous allez perdre que l’écart ne soit pas trop grand’’ .

L’incertitude n’était donc pas voilée surtout quand on sait qu’ils allaient évoluer sur une terre qui leur était presque hostile au regard de l’altitude. C’était sans compter avec les remontrances du coach Piouhiri Wébonga et le mental de fer des Etalons .Au démarrage de la partie les deux équipes jouent la prudence .Une situation qui trompe un peu le scénario que prévoyaient les Etalons qui se disaient d’entrée de jeu que les Wallyas iraient vite en attaque .

Un peu décontractés Mahamadi et ses camarades se laisseront surprendre sur une balle anodine. Le capitaine Mengesha Habetamu sur cette balle réussit une surperbe talonnade au cour de la défense et trompe le portier Adama Sawadogo. Dès lors, les deux équipes étaient à égalité .Il n’était plus question pour les Burkinabé d’attendre l’adversaire et de procéder par des contre comme ils le prévoyaient avec la légère avance au départ du jeu .On s’organise donc dans son camp pour riposter. Toutefois l’état de la pelouse (creux, bosses) aggravait la difficulté des Etalons .

On peine donc à maîtriser la balle et surtout à se retrouver dans les passes . En face, les Ethiopiens sont plus que jamais remuants . Très vivaces et plus collectifs , ils multiplient les raids dans le camp des Etalons .Mazea Wesenu ,Samuel Acbachew et Mengesha Habetamu mettent constamment la flamme sur le flanc gauche. La maladresse de l’attaque éthiopienne offre au Burkina son salut mais il a fallu aussi compter avec la vigilance de Adama Sawadogo revenu à son meilleur niveau après l’ouverture du score.

Alors qu’on s’acheminait vers la pause, (45’) le capitaine Mengesha, lancé au cour de la défense des Etalons, est arrêté par Mamadou Thiombiano. Pénalty, estime l’arbitre qui n’a pourtant pas vu de réaction de son 1er juge de touche qui était à côté de l’action. Shemsu Abdella se charge de l’exécution de cette balle et inscrit le deuxième but des Walyas.

La ténacité des Etalons

Alors qu’on croyait tout perdu en cette première mi-temps, les Etalons cadets reviennent plus rassurants sur la pelouse.

Ils parviennent à asseoir un jeu où les différents compartiments se retrouvent. Mais les Walyas, plus décomplexés par leurs deux réalisations, sont plus présents et continuent de s’acharner sur les buts de Adama Sawadogo.

Il est vrai qu’à 2 buts à 0, les Ethiopiens sont qualifiés pour le tour suivant des éliminatoires, mais la prudence leur dictait de s’accorder plus de chance en inscrivant un 3e but. Pendant donc que les Ethiopiens rivalisaient de malchances et de maladresses à la finition, les garçons de Piouhiri Wébonga cherchaient la faille dans le camp adversaire. A défaut d’y parvenir balle au pied, on passe alors par des frappes de loin. C’est au cours de ce scénario que Oumar Sidibé cloue le bec à toute l’assistance éthiopienne qui, déjà, jubilait, la qualification étant en poche. Le missile des 25 m à la 67e de Oumar Sidibé surprend le portier Chonare Tesnesgene. Il s’élance mais il ne peut qu’accompagner, du regard, la balle au fond de ses filets.

La peur venait donc de changer de camp. Il fallait à tout prix marquer, côté éthiopien pour espérer poursuivre les éliminatoires. Ils jettent donc tout leur dévolu en attaque et touche par deux fois la barre transversale burkinabè. Comble de malchance, les Walyas qui jouaient haut, se laissent surprendre sur une contre-attaque menée par le capitaine burkinabè visiblement épuisé, Cheick Abdoul Karanga est servi. Ce dernier met sur orbite Issoumaïla Lengani qui met au vent son ange gardien. Son tir est imparable et cloue le gardien qui ne bouge pas sur cette action.

La joie des supporters à la première mi-temps se transforme en cauchemar et on vide les gradiens. Qui l’aurait parié. Très peu, surtout qu’à la pause, les Etalons étaient menés. A noter que le déclic de ce match est survenu avec le remplacement effectué par Piouhiri Wébonga dès le début de la seconde mi-temps.

B. Léopold YE,
Envoyé spécial à Addis-Abeba

Sidwaya