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Passoré - Opinion : Enfin, un leader

Publié le lundi 29 mars 2004 à 09h47min

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Le 13 mars 2004 fut une date mémorable qui a vu le tout Passoré vibrer sportivement sous les pédales des cyclistes venus de tous les neuf départements de la province. Jamais Yako n’a connu une telle mobilisation ! Selon les commentaires des anciens, seule l’inauguration de la mosquée de Yako en 1978 a connu un monde légèrement inférieur en nombre.

Le contenu politique de cette journée était intéressant. En effet, certains politiciens en perte de vitesse ont mis le paquet pour empêcher les populations d’acclamer les cyclistes et du même coup, le nouveau leader. Des missions ont été envoyées dans chaque département pour, semble-t-il, empêcher la réussite de la compétition cycliste. Selon leurs dires, si la manifestation programmée réussissait, ce serait alors la descente aux enfers d’une certaine classe politique vomie des populations. Désormais des actes de sabotage allaient se multiplier. Tout cela a contribué à surchauffer la tension dans la province, les jours qui précédaient la date fatidique.

Malgré les provocations, les intimidations, les sabotages, l’équipe mise en place pour l’organisation de la compétition cycliste a travaillé sans désemparer, encouragée chaque jour par les femmes, les vieux, les jeunes auxquels des comptes rendus périodiques ont été faits à chaque étape de l’évolution de la "Roue du Passoré".

Par voie de presse et d’information, tous ceux qui sont avertis avaient la situation sur les actions mises en place par les hommes et femmes fidèles à la nouvelle philosophie en marche dans la province.

Le 13 mars arriva. Dès 7 heures, de tous côtés, de tous les horizons, des femmes et des hommes, jeunes et vieux, occupaient tranquillement les artères de la ville de Yako prévues pour le passage des cyclistes. Les "fils du Passoré", selon un jeune, "sont sortis nombreux pour dire non à certaines personnes malencontreusement hissées au-devant de la scène politique et qui s’interdisent la réussite du Passoré".

C’est vrai, comme un seul homme, Yako était noir de monde. Tous les chefs traditionnels avaient investi la tribune officielle.

Vers 8 heures la mobilisation était totale. Le succès était visible. Les mines étaient radieuses. La fête avait commencé. Tout le monde était là, sauf certains hommes politiques (car, semble-t-il, un doigt menaçant avait été pointé vers quiconque oserait faire le déplacement) et certains jaloux engagés dans la lutte pour le leadership et qui ne supporteraient pas de voir autant de monde derrière le nouvel homme fort de la politique au Passoré.

La fête fut belle, tous les jeunes ont dansé et chanté au rythme de la nouvelle mélodie : celle d’un homme modeste qui aime ses frères et sœurs du Passoré, celle d’un leader qui sait respecter vieux et vieilles, chefs traditionnels et autorités administratives, celle d’un homme qui sait écouter et prendre en compte les suggestions et critiques d’où qu’elles viennent, celle d’un natif du Passoré, calme et réfléchi, enfin la mélodie d’un leader animé par un fervent désir de développer sa chère province.

Kientéga Olivier
Secteur n°1 de Yako

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