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USY : Fin de saison en queue de poisson

Publié le mercredi 4 octobre 2006 à 06h30min

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Alors que les supporters n’ont pas encore fini de savourer la montée de leur équipe en D1, l’encadrement et les dirigeants de l’Union sportive du Yatenga (USY) sont à couteaux tirés. Pourtant, il est déjà l’heure de méditer sur la conduite à tenir en D1.

La date du dimanche de 17 septembre 2006 restera pendant longtemps gravée dans la mémoire des supporters de l’Union sportive du Yatenga (USY). En effet, ce jour-là, au stade provincial du Yatenga, l’ USY s’est qualifiée en première division de football, suite à sa victoire 1-0 sur Canon du sud, un club Ouagalais pour qui l’intérêt de gagner cette dernière journée du carré d’as n’était pas moindre. Ainsi, après une décennie entière de galère en D2, l’USY retrouve l’élite, à l’issue d’une saison 2005-2006 très rude.

Disons, à juste titre, que ce succès n’aurait été possible n’eût été la perspicacité du président du club Abdoulaye Sawadogo, dit Zamko, qui avait eu la clairvoyance qu’il fallait d’abord construire une bonne équipe. Il fait d’abord appel à un sélectionneur de renom, le malien Kassen Massati Bamba, lequel du reste a conduit l’an passé le BPFC de Koudougou, réputé être la bête noire de l’USY depuis que celle-ci évolue en D2.

Et Zamko fait également d’une pierre deux coups car en dérobant le sélectionneur ainsi que les meilleurs joueurs de club adverse, il le déstabilisait du coup et l’USY a ainsi les roues libres pour sa montée D1. C’est vrai aussi qu’on a toujours décrié ce sempiternel remue-ménage chaque saison à l’USY, mais heureusement, cette fois-ci, avec des garçons très expérimentés de la haute compétition, les choses ont bien marché.

Des talents comme Diomagan Fofana, Omar Kida, tous des transfuges du RCK, l’impérial gardien de but, Yabré Rachid (USCO), Séri Boiso et Drissa Ouédraogo de l’EFO, Brahima Békolo du Santos FC, Kassem Bamba n’en demandaient pas mieux. La machine en branle donc, l’USY démonte par dix fois ses adversaires, sur les 14 matches joués dont nul et trois défaites. Cependant, une chose est de monter en D1, une autre est de s’y maintenir. Alors, pour sa première saison, l’USY devra jouer le maintien. Seulement pourra-t-elle y parvenir ? Les dirigeants eux, sont en tout cas conscients qu’il va falloir renforcer l’équipe.

Quoique cela soit nécessaire, ils ne doivent pas non plus perdre de vue qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Maintenant, l’USY a besoin d’un noyau, d’une âme, autour du même entraîneur, ne serait-ce que pour deux saisons. Pourtant, les malentendus auxquels nous avons assisté ces derniers jours portent à croire que l’euphorie sera très éphémère. L’idylle entre l’entraîneur et les dirigeants est finie, et ce, depuis samedi dernier où le technicien a plié bagages et quitté Ouahigouya.

L’argent, cet intrus qui divise toujours le meilleurs amis du monde. En effet, ayant senti la grogne des joueurs qui préparaient un sit-in pour réclamer leur salaire et une prime que leur aurait promise le ministre Bouriema Badini, les patrons du club, pour déjouer le coup, n’ont trouvé autre solution que de remercier l’entraîneur qu’ils suspectent donc d’en être l’instigateur. Ainsi, le retour de Kasseni Bamba est incertain, sinon impossible.

Quant aux joueurs, héros de la saison, ils n’ont plus qu’à espérer que les dirigeants reviennent à de meilleurs sentiments. D’ailleurs, qu’est-ce que cela pourrait bien changer s’il faut qu’un autre sélectionneur soit engagé pour tenir l’équipe l’année prochaine ? Car, inévitablement, celui-ci voudra lui aussi faire sa propre sélection. C’est donc dire que le sort des joueurs actuels n’est pas encore certain.

En définitive, la leçon qu’on peut tirer aujourd’hui est qu’aucun amour n’est possible entre un entraîneur de football et l’USY, en témoigne d’ailleurs l’expérience de Laurent Kifré la saison précédente. Il va de soi aussi que l’USY n’aura jamais d’équipe type, donc pas de style de football, encore moins de lauriers en D1. Si deux saisons ont suffi au président Zamko pour hisser le club à ce niveau, espérons qu’il sache toujours manoeuvrer son navire.

Par Lassina SANOU

Le Pays

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