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SOTRACO : Travailleurs et responsables à coûteaux tirés

Publié le lundi 25 septembre 2006 à 05h55min

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La direction générale de la Société de transport en commun de Ouagadougou (SOTRACO) a organisé une assemblée générale (AG) extraordinaire dans la nuit du vendredi 22 septembre 2006.

L’assemblée générale (AG) nocturne (de 22h à 0h 30) organisée par la direction générale de la Société de transport en commun de Ouagadougou (SOTRACO) dans la nuit du 22 septembre a duré plus de 2 (deux) heures. Présidée par le nouveau président du conseil d’administration (PCA), Saga Joseph Ouédraogo, l’AG a porté essentiellement sur les nouvelles orientations devant régir la vie de la société. Ces nouvelles mesures selon le nouveau PCA, doivent permettre à la SOTRACO en pleine crise, due à l’insuffisance tarifaire, de mieux se comporter.

Il s’agit, a-t-il expliqué, « d’accroître les recettes par la réhabilitation progressive des autobus immobilisés, l’achat de 100 bus, l’augmentation du capital de la société et réunir l’ensemble du personnel pour donner les grandes décisions prises par le conseil et répondre à d’inventuelles questions ». Le délégué du personnel, Luc Mano, sous les ovations du personnel, quant à lui, a invité la directrice générale à plus de transparence et surtout, à l’amélioration de la communication qui n’a pas toujours existé dans les échanges entre le personnel et la directeur générale, du fait d’une méfiance réciproque.

A l’endroit de ses collègues de travail M. Mano leur a demandé la persévérance afin qu’ensemble ils contribuent à relever la SOTRACO et asseoir une entreprise véritablement compétitive. La tenue de l’AG à 22 heures revêt un caractère primordial car tout le personnel et la DG de la SOTRACO sont tous descendus du travail. Mieux, les deux parties doivent mettre à profit ce temps pour imaginer des solutions de sortie crise de la société qui n’a que trop duré.

Le conducteur Abdoul Wahab Ouédraogo, au nom de ses collègues, a relevé que la SOTRACO gagnerait à revenir sur la tarification des tickets à 100 F au lieu de 150 F, l’unité si la société veut être rentable. Aussi, M. Ouédraogo a souhaité sous les acclamations nourries de ses collègues, que la directrice générale puisse revoir sa copie par rapport au traitement inégal des conducteurs.

Les débats ont été houleux au point que certains responsables ont été traités de « calomniateurs » auprès de la directrice générale de la SOTRACO, Mme Honorine Damiba. Prenant la parole pour apaiser l’atmosphère, Mme Damiba a soutenu que la SOTRACO souffre d’un déficit financier dû à la faiblesse des tarifs, imputable à l’absence d’affluence de la clientèle et à l’immobilisme de certains bus.

S’agissant des problèmes de mauvaise gestion dont souffrirait la SOTRACO, le nouveau PCA est ferme : « Nous estimons de notre point de vue qu’il n’y a pas de mauvaise gestion à la SOTRACO. Il peut y avoir des insuffisances dans la gestion quotidienne mais pas susceptibles d’altérer la situation financière de la société. Sinon les différents actionnaires se seraient désengagés depuis belle lurette ».

Et Mme Damiba de renchérir : « Les problèmes de découvertes de vol de carburant, de surfacturations et de malversations sont infondés et inconnus à notre niveau, contrairement aux supputations extérieures ». Par ailleurs, la crise de la SOTRACO est d’autant plus grave qu’elle risque un deuxième arrêt dès le 25 septembre 2006 si la société et ses partenaires ne font rien pour empêcher cette donne.

Selon le secrétaire général du ministère des Transport, Mathieu Bouda, suite au premier arrêt des activités de la SOTRACO le 23 août dernier, la société a bénéficié, grâce à l’appui de l’Etat, d’un déblocage de carburant auprès de la société Pétrolière du Faso, Petrofa, pour une durée d’un mois (24/8/6 au 24/9/6) afin de remettre les bus en circulation. L’échéance est presqu’à terme sans que la SOTRACO n’ait épongé son crédit vis-à-vis de son fournisseur, qui n’entend plus reconduire cet accord.

C’est pourquoi l’Etat doit travailler d’arrache-pied à renégocier une nouvelle offre de carburant, avec Petrofa, afin que les bus de la SOTRACO restent encore en circulation au-delà de la rentrée scolaire 2006-2007. Selon le délégué du personnel Luc Mano, la présente AG est très importante car « c’est la première fois que les employés de la SOTRACO sont en tête-à-tête avec leurs administrateurs ».

Abdoul Rasmane ZONGO (Stagiaire)

Sidwaya

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