LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

BAM : La campagne agricole compromise !

Publié le lundi 18 septembre 2006 à 07h16min

PARTAGER :                          

"Ici, la campagne agricole est compromise." C’est l’avis d’un agent de l’agriculture qui a requis l’anonymat. Mougnane Diallo du secteur 6 de Kongoussi ne dit pas le contraire en affirmant que dans leur campement, situé derrière le lac, les plants de mil n’ont même pas la taille d’un bon poulet. Cela a été confirmé par Rigobert Ouédraogo de Pouni.

A Gnénéga (à l’Ouest), village de Korka Barry que nous avons rencontré à Kongoussi ville, la situation n’est pas plus reluisante.

De Darbiti à Nasséré (coté est), c’est encore plus compliqué, selon Seyni, berger de son état. Les inondations enregistrées à la mi-août dans les départements de Bourzanga et Rollo ne sont donc pas caractéristiques de la saison hivernale de cette province.

Pourtant du maïs frais grillé est vendu au marché et dans certaines rues de Kongoussi. Renseignement pris, il ressort que des villages comme Toyendé, et pratiquement tous ceux situés au nord-ouest de Kongoussi, ne se plaignent pas de cet hivernage. Les produits de la saison viennent de ce côté.

C’est la situation de la campagne agricole qui prévalait dans la province du Bam lors de notre dernier passage en fin août 2006. Cette campagne est marquée par des disparités ponctuées de poches de sécheresse et d’inondations par endroits.

Une installation difficile de la saison caractérisée par la mauvaise répartition des pluies dans le temps a tout compromis dès le départ, car les semis n’ont pas réussi. Le pire est que, contrairement aux années passées où les exploitants des bas-fonds arrivaient à s’en tirer à bon compte en cas de faible pluviométrie, cette fois-ci, d’abondantes précipitations sont venues tardivement inonder ces bassins et tous les rivages du lac Bam.

Effectivement, la crue actuelle du lac Bam apparaît comme un trompe-l’oeil. La ville est divisée en deux, et pour rallier les secteurs 6 et 7, il faut emprunter une pirogue si l’on ne veut pas traverser la digue de Tansoba à gué. Mais à quelques mètres de là, le spectacle est désolant. Les berges du lac et les bas-fonds abritent des champs moisissants, étouffés par les eaux.

En altitude, les semis sont encore au sol dans certaines exploitations. Et pourtant, à en croire un technicien d’agriculture en service à Kongoussi, à une certaine période, quel que soit le niveau du cycle végétatif, les plants seront en phase d’épiaison. Ce qui veut dire que cela donnera des "avortons" d’épis. Autant dire que la période de soudure s’annonce dure et longue à Kongoussi et dans le centre-nord du Burkina. Nombreux sont ceux qui ont le regard déjà tourné vers l’exploitation des périmètres irrigués autour du lac Bam, le cordon ombilical de la province.

Or, les bonnes moissons annoncées à renfort de campagne médiatique dans les autres régions du pays risquent de tromper la vigilance sur cette catastrophe locale déjà réelle.

Par Diouldé Diallo

LE Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km