Au moment où nous tracions ces lignes, nous ne savions toujours pas si des pertes en vie humaine ont été enregistrées. Les va-et-vient incessants des sapeurs-pompiers nous faisaient craindre le pire surtout qu’en certains endroits, des maisons se sont effondrées comme des châteaux de cartes.

Dans des cours où l’accès était quasi impossible, on apercevait de loin des vêtements, des valises, des matelas, des ustensiles de cuisine et bien d’autres objets importants flotter sur les eaux qui ne cessaient de se déverser comme une vague maritime.

Au marché de Léguéma où nous nous sommes également rendu, le spectacle était tout simplement désolant avec ces vendeuses de fruits et de légumes qui ont assisté impuissantes à l’évacuation d’une partie de leur marchandise par les eaux.

Les rues et les caniveaux complètement engloutis par les eaux avaient rendu difficile la circulation où les risques d’accident étaient évidents. Et c’est la raison pour laquelle de nombreux travailleurs restés coincés dans leur bureau ont dû patienter pendant longtemps avant de rejoindre leur domicile.

Dans certains secteurs, on a assisté au ballet incessant des sapeurs-pompiers qui étaient constamment sollicités soit pour sauver des vies en danger, soit pour perforer les murs de clôture pour permettre l’évacuation des eaux.

Et le moins que l’on puisse dire est que cette pluie aura fait plus de mal que de bien dans une ville qui était pratiquement sous les eaux avec les récentes pluies quotidiennes à longueur de journée. C’est du reste ce qui a causé l’effondrement des maisons déjà fragilisées par les dernières tornades.

Une malheureuse situation qui sera préjudiciable à de nombreuses familles, contraintes qu’elles étaient de passer la nuit à la belle étoile. Du coup, cette soirée cauchemardesque pose le problème d’évacuation des eaux pluviales à Bobo Dioulasso où les rares caniveaux n’existent que de nom, parce que transformés en dépotoir d’ordures.

Toute chose qui interpelle les autorités communales à agir afin de prévenir d’éventuelles catastrophes.

Jonas A. Kaboré

L’Observateur Paalga