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Etalons : Une équipe mal composée

Publié le vendredi 8 septembre 2006 à 07h19min

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La 1re journée des éliminatoires de la CAN 2008 n’a pas souri aux Etalons du Burkina. En effet, le samedi 2 septembre 2006 face aux Taifa Stars de la Tanzanie à Dar-Es-Salam, ils ont dû plier l’échine en perdant sur la marque de 2 buts à 1.

A l’issue des 90 mn de ce face-à-face entre Etalons du Burkina et Taifa Stars de la Tanzanie, le 3e vice-président de la Fédération burkinabè de football (FBF), le Lieutenant-colonel Jean-Baptiste Parkouda déclarait qu’"il était plus difficile de perdre ce match que de le gagner". Au vu de la qualité de l’équipe tanzanienne, nous pouvons être d’accord. Jamais les Etalons n’ont montré qu’ils étaient capables de venir à bout de leur adversaire. Nous pouvons alors nous poser des questions. Est-ce le choix des joueurs qui a été mauvais ou ceux-ci n’étaient-ils pas au mieux de leur forme, traînant des insuffisances physiques, tactiques et techniques ?

Il est difficile de se prononcer sur un certain nombre de choix qui sont le domaine réservé de l’entraîneur, mais nous pouvons relever des faits par rapport à cette 1re sortie de notre équipe nationale dans ces éliminatoires de la CAN Ghana 2008.

Ainsi, la défense burkinabè, qui était aux abois, a beaucoup souffert au cours de cette partie, à l’image de sa paire centrale composée de Harouna Bamogo et Mamadou Tall. Ces deux garçons se marchaient parfois dessus par manque de communication, tout en se créant des frayeurs inutiles, comme ce fut le cas avec l’autogoal et sur bien d’autres actions qui ont failli nous coûter cher.

Associés à cette paire, des défenseurs centraux (Joël Kouassi et Paul Koulibaly) transformés en latéraux, ont joué juste mais avaient souvent le réflexe de défenseur central. Le 2e but tanzanien en est quelque part une illustration, lorsque, sur un mauvais positionnement, l’attaque des Taifa Stars suite à un beau mouvement collectif, trouve le chemin des filets.

Le Burkina a mal joué

La courroie de transmission qu’est le milieu de terrain n’a pas bien fonctionné. L’ex-capitaine des Etalons, Mahamoudou Kéré, a su tenir son poste, mais il était associé au jeune Idrissa Kaboré dont on avait l’impression qu’il avait été jeté en pâture dans cette rencontre. Il a passé son temps à chercher ses repères. Ce secteur ne pouvait qu’être en difficulté face aux assauts répétés des Tanzaniens. Alassane Ouédraogo et Tanguy Barro, commis pour leur apporter du soutien à partir des couloirs, ont joué sur un faux rythme. Ils ne sont jamais arrivés au bout de leurs tentatives, parce que tout simplement leurs jambes ne répondaient pas.

Pour le cas de Tanguy Barro, on sait que jusqu’au match amical face au Maroc, il était à la recherche d’un club. C’est donc un joueur qui était sans compétition. Il en est de même pour l’attaquant Aristide Bancé qui a joué le match du Maroc et s’est retrouvé dès le retour à sur Abidjan par la suite, pour on ne sait quoi. Il a rejoint l’équipe en Tanzanie le jeudi 31 août. Des Etalons, on retiendra que Abdoulaye Cissé et Mahamoudou Kéré ont été au-dessus du lot.

Il faut retenir que le jeu burkinabè a manqué de coordination, de percussion et de précision dans les passes. Certes d’autres joueurs sont entrés mais on n’a pas vu grand-chose. On reconnaît qu’il y avait des blessés tels que Moumouni Dagano, Florent Rouamba, Soumaïla Tassembedo, mais ceux qui ont été alignés devraient être en mesure d’assumer leur responsabilité et s’ils n’ont pas pu, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Le Burkina a mal joué tout simplement et ne méritait pas la victoire à Dar-Es-Salam.

On aura remarqué que dans le groupe Etalons, il y a des joueurs qui ne disent pas la vérité sur l’état de leur forme, évoquent des bobos pour ne pas jouer tel ou tel match. Il y a également des raisons de choix de joueurs et tactiques qui n’arrivent pas au finish à bien fonctionner. La maison Etalons a donc besoin d’être secouée comme du reste l’ensemble du football burkinabè. Que chacun assume ses responsabilités, afin d’éviter des propos du genre "on aurait dû aligner tel joueur", "celui-ci n’est pas en forme et a été appelé", "l’entraîneur n’a pas fait le bon choix". C’est une copie à revoir, des dirigeants à l’encadrement technique, en passant par les joueurs.

Le Sénégal qui arrive à Ouaga en octobre est un gros morceau à avaler, et il est temps de tirer les enseignements de nos faiblesses avant que la maison fissurée ne s’écroule.

Par Antoine BATTIONO


Brèves de Dar-Es-Salam

* 6 journalistes burkinabè pour le match

Les Etalons du Burkina sont arrivés à Dar-Es-Salam le jeudi 31 août 2006 à 17h30 (heure locale), soit 14h30 TU. Près de 3 heures auparavant est arrivée de Ouagadougou la délégation conduite par le directeur général des Sports du ministère des Sports et des Loisirs, Alexandre Yougbaré, et qui comprenait 6 hommes de média des Editions "Le Pays", des Editions Sidwaya , de la TNB et de la RNB. On notait également 3 membres de l’Union nationale des supporters des Etalons (le président, le 1er vice-président et le président d’honneur chargé de l’animation, Noufou Ouédraogo) et un arbitre. Cette délégation a failli rater de justesse l’avion à Abidjan (pour une raison de retard) qui devait la conduire à Dar-Es-Salam via Nairobi.

* Les Etalons refusent l’hôtel proposé par les Tanzaniens

A leur arrivée à Dar-Es Salam, les joueurs de l’équipe du Burkina ont refusé d’être hébergés à l’hôtel réservé par la Fédération tanzanienne de football (FTF), parce que certaines commodités pouvant permettre à des sportifs d’être dans un bon environnement faisaient défaut. Finalement, c’est dans un autre hôtel, meilleur que le précédent, qu’ils ont été logés, mais aux frais de la délégation burkinabè.

* Des joueurs présents en Tanzanie mais indisponibles

Sur les 22 Etalons présents en Tanzanie, 4 ne devraient pas figurer sur la liste officielle du match (puisqu’il faut 18 joueurs). Ce sont alors le 3e gardien de but, Siaka Coulibaly, le défenseur Boureima Ouattara, qui sort de près de 9 mois de blessure suivi de rééducation, les milieux Madi Panandetiguiri, victime d’une blessure à l’entraînement à Dar-Es-Salam, et Jonathan Pitroipa, blessé lors du match amical en Ouganda.

* Les Tanzaniens sont des férus de foot

A 4 heures du match, Burkina-Tanzanie soit 12h (heure locale), 9h TU, le Tanzania national stadium de Dar-Es-Salam avait commencé à faire le plein, et, 2 heures avant, il n’y avait plus de place. Pendant tout ce temps, un orchestre tanzanien, le Msondo Ngoma, distillait de la musique au rythme congolais, accompagné de superbes danseuses tanzaniennes au style également congolais. A un moment, un homme donné fit son apparition sur la pelouse, et, très applaudi, il a déversé des produits dans les deux buts. Allez-y comprendre.

* Le président tanzanien figurait parmi les supporters

A 1h30 de la rencontre, les membres du Parlement tanzanien ont effectué leur entrée dans le stade, dans un car, avec chacun un drapeau en main, puis ce fut au tour d’un opposant politique, dans une voiture 4X4, et bien d’autres personnalités, et, enfin, le président de la république, Jakaya Kikwete, habillé en survêtement aux couleurs nationales. Ils ont tous fait un tour de la piste d’athlétisme, très applaudis par le public. Au moment du cérémonial protocolaire, tout le stade a chanté l’hymne national qui ressemble à celui de l’Afrique du Sud.

* Aucune notion de l’organisation en Tanzanie

Une véritable pagaille indescriptible a régné au stade. Il n’y avait pas d’accréditation ni feuilles de match pour la presse, et, pour avoir accès au stade, nous avons dû faire des pieds et des mains. A l’intérieur, il fallait se débrouiller pour se trouver une place, et nous avons dû nous installer dans la main courante où il y avait un autre désordre. On ne pouvait dénombrer les forces de sécurité dont certaines, avec des chiens policiers, d’autres à cheval, ne s’intéressaient plus trop à la sécurité, lorsque l’équipe tanzanienne menait au score. A la mi-temps du match, le public a eu droit à une exhibition de motards.

* Tanzanie : une presse très riche

On dénombre dans la presse tanzanienne environ 15 quotidiens, dont 10 édités en langue nationale Swahili (1re langue officielle), et 5 en anglais. A Dar-Es-Salam, on compte 10 chaînes de télévision en langues swahili et anglaise, et une télévision par région.

* Saboteur est en Europe

Si au lendemain du match, les joueurs burkinabè ont regagné chacun son club en Europe et au Burkina, l’entraîneur national, Malo Idrissa Traoré dit Saboteur, n’est pas rentré à Ouagadougou. Saboteur a continué en Europe, où, dit-on, il a choisi de prospecter à la recherche de joueurs qui pourraient rendre service aux Etalons.

* Coupure d’électricité : le quotidien des Tanzaniens

Le délestage est monnaie courante à Dar-Es-Salam. En effet, c’est une situation qui se vit un jour sur deux, et dès qu’il y a une coupure d’électricité, ce sont les groupes électrogènes qui assurent la relève. Au centre-ville, chaque service, magasin ou boutique a son groupe placé dehors, et vous comprenez le bruit ou le vrombissement que cela fait lorsqu’on est dans les rues de Dar-Es-Salam.

Rassemblé par Antoine BATTIONO

Le Pays

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