Elus pour cinq ans, les membres consulaires de la CRA de la Boucle du Mouhoun, au nombre de 58, sont les représentants de 115 700 producteurs à travers 3608 délégués élus dans 902 villages et secteurs pour les assemblées consulaires départementales et à travers 282 élus pour 6 assemblées consulaires provinciales. Sur ces 58 membres, 42 ont été élus à titre individuel, 8 pour le collège des femmes et 8 pour le collège des organisations professionnelles agricoles.

A l’images des autres CRA, celle de la Boucle du Mouhoun est un établissement public professionnel dont la particularité est d’être composée exclusivement de membres élus par la profession agricole. Dotée d’une triple mission (représentation et concertation, information et formation, promotion et appui), cette CRA a dit le Ministre Salif Diallo doit "être l’élément-moteur de l’organisation des producteurs pour leur émancipation sociale et économique et constituer un véritable outil de développement aux mains des producteurs". Il l’a par ailleurs, invité à être une force de proposition en matière de développement et à s’investir dans la diversification et l’intensification des productions agricoles au regard des énormes potentialités de la région : première productrice de céréales pour la campagne agricole 2003/2004 avec 687715 tonnes, soit 20% de la production nationale et 219% de couverture en besoin de céréales de la région, grande productrice de coton, d’arachide, de niébé, de fruits et légumes et disposant d’un important cheptel avec d’énormes atouts.

François Traoré, président de la Confédération paysanne du Faso (CPF) s’est réjoui de l’installation de la CRA de la Boucle du Mouhoun, geste par lequel, a-t-il dit, "le gouvernement vient de démontrer sa volonté d’accompagner le monde rural à prendre sa destinée en main". Aussi a-t-il invité les membres de la Chambre à travailler plutôt que de croire que c’est un pouvoir qu’ils viennent d’avoir. Que ce soit le maire de Dédougou, le haut-commissaire de la province du Mouhoun ou le ministre, tous ont marqué leur disponibilité à accompagner et à soutenir cette jeune structure.

Avec les CRA, "la paysannerie souvent marginalisée vient de trouver un puissant moyen d’expression ainsi qu’un excellent outil de travail qui permettrait de valoriser l’expertise rurale et de fédérer toutes les énergies pour atteindre l’indépendance économique", a affirmé Issa Madré, haut-commissaire du Mouhoun. Selon le ministre Salif Diallo, les CRA doivent nouer des relations fortes avec d’autres acteurs et institutions, la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat, notamment (membre associé des CRA) afin de lier le marché à la production.

Urbain KABORE
Sidwaya