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Football : Le grand chantier de l’attaque

Publié le vendredi 26 mai 2006 à 06h46min

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Pour sceller la convention de coopération entre les deux fédérations burkinabè et ivoirienne, un match amical international a opposé samedi dernier au stade du 4-Août les Etalons Juniors aux Eléphanteaux.
Après 90 minutes d’un match de niveau technique acceptable, les deux équipes se sont quittées dos-à-dos, 0-0.

Les formations des moins de 20 ans qui étaient face à face préparent les futures éliminatoires de la CAN juniors 2007. Une occasion donc pour elles, par-delà le caractère amical, de jauger leurs atouts et faiblesses à quelques mois du début de la compétition.

On sait aussi, à cause de l’histoire et de la géographie, la rivalité légendaire qui a toujours existé entre les deux nations, rivalité exacerbée par certaines confrontations mémorables, dont la plus récente est la demi-finale de la CAN Juniors 2003, organisée par le Burkina Faso.

La défaite des nôtres à l’issue de la cruelle épreuve des tirs au but restera encore longtemps comme une plaie indélébile. Nul ne saura dire si cette terrible privation de la finale a eu une incidence sur l’entame de match des Etalons juniors. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont démarré pied au plancher, avec la volonté de faire assez rapidement la différence.

En première période, elle aura ainsi à maintes reprises, l’opportunité de scorer, mais par maladresse et plus certainement par manque de culot et d’esprit de percussion, le portier ivoirien Vincent De Paul ANGBAN sera peu sollicité, bien que le ballon ait voyagé très souvent devant sa cage.

Le tout en football n’est pas d’avoir le monopole du ballon et de mener des actions bien élaborées ou amorcées. Le tout, la vraie finalité est de peser sur la défense adverse et de finir par la mettre hors de position. Tous les rares cas où cela s’est matérialisé, il n’y avait personne pour conclure dans la zone critique ivoirienne.

Vrai problème à résoudre

La version 2006-2007 des Etalons Juniors est de loin la meilleure qu’il nous a été donné de voir, depuis que la formation à la base a fait son apparition dans le paysage footbalistique par le truchement de Planète Champion. L’équipe recèle aussi bien dans la formation de départ choisie par le duo Sidiki DIARRA-Gualbert KABORE qu’au niveau des suppléants de garçons de valeur.

Mais il y a un gros bémol à propos de cette cuvée, l’absence d’un tueur des surfaces et plus préoccupant la difficulté qu’elle a eu à créer le surnombre. Comment pouvait-elle espérer scorer lorsque le seul centre-avant Issaka OUEDRAOGO se retrouvait bien isolé au cœur d’une défense ivoirienne sachant se regrouper comme il faut et quand il le faut.

L’option de deux ailiers-milieux avec à droite Yaya FOFANA et à gauche Issouf OUATTARA a montré beaucoup de limites et, n’a été menaçante pour les Eléphanteaux que dans la configuration où les latéraux venaient créer le dédoublement. Ce ne fut donc que dans les rares cas où Adama SABO et Oumar SANOGO ont pu appeler dans le dos des défenseurs adverses que de bonnes situations se sont présentées.

Alors les deux entraîneurs, sachant lire le jeu de par leur expérience d’anciens internationaux ont revu leur plan dans les trente dernières minutes. En choisissant de lancer Dramane NIKIEMA, un talent brut que ce joueur, puis un peu plus tard Moctar OUEDRAOGO, connu pour sa hargne, sa combativité et sa soif de « buter », la défense de Côte d’Ivoire a frôlé la correctionnelle à maintes reprises.
Si cela n’a pas été couronné, il faut le mettre au débit d’un Moctar OUEDRAOGO qui voulant jouer à fond chaque situation de jeu en arrive à trop se disperser et pour finir à fatiguer.

Il lui faut apprendre à mieux canaliser son énergie et à sentir les situations où il doit y aller « franco » et celles où il doit s’économiser. Avec une prise en main de staff d’encadrement, il peut y arriver et ainsi mieux exploiter son envie de tout casser.

Le chantier de l’attaque constitue après cette sortie, le souci premier de cette équipe nantie de bons éléments. Elle tient en Boubacar OUEDRAOGO, le futur grand gardien que le pays attend depuis un certain Ibrahim DIARRA. Sinon, nous pouvons citer Assamy OUEDRAOGO, le capitaine, un stoppeur qui éclabousse la D1 de son talent sans limites. Derrière ces deux futurs géants, en tout cas, on ose y croire, nous avons Aimé Charles KABORE, métronome comme notre football n’en dispose plus, Adama GUIRA, qui en milieu défensif rappelle un certain Alassane GUIRE, Adama SABO et Dramane NIKIEMA.

Avec autant d’atouts, comment ne pas espérer la naissance d’une formation qui nous vaudra autant de satisfaction que la formation cadette de 2003, celle 3e au championnat du monde de la catégorie à Trinidad et Tobago.

Quand on sait que le trio stelliste, Saïdou SANDAOGO - Jean-Noël LINGANI - Hervé OUSSALE, leader lorsque tout ce beau monde était en cadets n’était pas de la partie, en raison de leur tendance à prendre la grosse tête, on se dit qu’avec cette génération, tout est possible.

Le mal qu’on peut lui souhaiter, c’est que ces trois garçons piqués au vif reviennent les pieds sur terre. Alors la constellation de talents peut faire mal. Mais qu’elle sache que tout cela est conditionné au travail, rien qu’au travail.

Par Idriss SEMDE

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