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Médecine traditionnelle dans la Léraba : Un centre pour les tradipraticiens à Sindou

Publié le lundi 15 mai 2006 à 07h18min

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Les tradipraticiens de la Léraba disposent désormais d’un centre de médecine et pharmacopée traditionnelles. Financé à hauteur de 5 millions par un projet d’appui à la médecine traditionnelle, il a été inauguré le 13 mai 2006 à Sindou en présence d’autorités administratives, politiques, religieuses et coutumières de la région.

Ce centre est le fruit du partenariat qui lie les tradipraticiens de la Léraba au projet Phava depuis 1999. « Lorsque nous avons commencé le projet, nous avons constaté que les tradipraticiens de la Léraba étaient motivés, solidaires et bien organisés. Le fait qu’ils travaillent en étroite collaboration avec les autorités de la médecine moderne nous a beaucoup encouragé à travailler dans cette région et à implanter ce centre de médecine traditionnelle », a affirmé le coordonnateur du projet Phava au Burkina, Marc Olivier.

La particularité du centre de médecine et pharmacopées traditionnelles de Sindou est qu’il est situé au sein d’un hôpital de référence d’un district sanitaire et géré par les tradipraticiens eux-mêmes.

Cela a amené le Dr Sylvain Zéba, représentant de la directrice régionale de la Santé des Cascades à déclarer : « A ma connaissance, Sindou est le premier district sanitaire de ce pays à matérialiser la collaboration entre le secteur sanitaire moderne et le secteur sanitaire traditionnel par cette collaboration. » Une collaboration qui vient d’ailleurs accroître la couverture sanitaire et améliorer la prise en charge des patients de l’aire du district sanitaire de Sindou.

Elle s’inscrit également dans la politique sanitaire nationale et le plan national de développement sanitaire 2001-2010. C’est pourquoi le Docteur Zéba et le parrain Mélégué Traoré ont invité les tradipraticiens à faire bon usage du centre « dans un esprit de complémentarité avec les professionnels de santé ». L’équipe cadre du district sanitaire de Sindou a été exhortée à poursuivre l’accompagnement des tradipraticiens de santé et à renforcer la collaboration avec ceux-ci.

Présent à Sindou pour l’occasion, le Pr Jean-Baptiste Nikiéma, directeur de la promotion de la médecine et pharmacopées traditionnelles s’est dit particulièrement heureux de l’érection de ce centre. Et de confier : « Nous sommes très contents de voir que des projets s’investissent pour faire en sorte que la médecine traditionnelle puisse travailler au grand jour et que les gens puissent venir librement consulter dans un cadre de collaboration avec la médecine moderne ».

Les tradipraticiens, par la voix du président de leur association dans la Léraba, Ladji Famato Ouattara, ont exprimé leur joie et leur reconnaissance au projet Phava. « Avec ce centre, nous sommes désormais officiellement impliqués, à côté de la médecine moderne, dans le circuit de la prise en charge des malades », a-t-il affirmé.

En termes de perspectives, le coordinateur du projet Phava souhaite la poursuite de la collaboration qui existe à Sindou entre la médecine moderne et la médecine traditionnelle.

Il a exprimé sa conviction que le centre de Sindou va devenir une structure de référence dans la mesure où les patients pourront venir de toute la province de la Léraba pour consulter des tradipraticiens ou partir du côté de l’hôpital.

Pour le Pr Jean-Baptiste Nikiéma, le centre offrira beaucoup d’opportunités aux tradipraticiens.

« Ils peuvent améliorer leurs recettes, mieux les présenter, se former et échanger sur les pathologies, les méthodes de fabrication des médicaments », précise-t-il. Il faut noter que le projet Phava est financé par le ministère français des Affaires étrangères. Il a pour objectif de professionnaliser les tradipraticiens afin d’améliorer la qualité des soins et de permettre leur intégration dans le système de santé comme le souhaite le gouvernement du Burkina. Selon des données statistiques, 80% de la population a recours à cette médecine traditionnelle.

Urbain KABORE

Sidwaya

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