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Association burkinabè d’assistance et de secours populaire : « Notre objectif est d’aider les populations en difficulté », Pr Seni Kouanda

Publié le lundi 22 avril 2024 à 22h05min

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Association burkinabè d’assistance et de secours populaire : « Notre objectif est d’aider les populations en difficulté », Pr Seni Kouanda

Pr Seni Kouanda est le président de l’Association burkinabè d’assistance et de secours populaire. Une association qui apporte de l’assistance aux populations qui vivent des situations difficiles. Lefaso.net est allé à la rencontre du président de ladite association pour comprendre son rôle et ce qu’elle fait sur le terrain. Lisez plutôt !

Lefaso.net : Comment est née votre association ?

Seni Kouanda : Notre association a été créée en 2007 par un certain nombre de personnes qui ont estimé qu’il était très important qu’il y ait une solidarité populaire. Comme vous le savez, quand il y a des situations difficiles dans notre contexte en général, c’est la famille proche qui apporte le secours ou l’assistance à la personne qui a besoin d’aide. C’est ce que nous appelons la solidarité africaine. Cela est à l’échelle individuelle et à l’échelle des ménages. Ces personnes ont estimé que c’est nécessaire d’organiser cette solidarité au-delà de la solidarité individuelle au niveau des ménages ou des familles.

Quels sont les objectifs recherchés à travers cette association ?

On a une solidarité africaine qui existe mais qu’il faut organiser. On observe qu’à l’échelle d’un pays, quand il y a des problèmes, ceux qui interviennent le plus souvent ce sont des ONG ou des associations internationales, alors que nous avons aussi la possibilité de nous organiser malgré la modicité de nos moyens.

Si chacun met 1 000, 5 000, 10 000 francs ; si nous sommes des milliers, des millions, cela devient beaucoup d’argent et on peut organiser cette solidarité. L’objectif de notre association, c’est d’apporter l’assistance aux populations qui sont dans des situations difficiles et deuxièmement apporter le secours populaire. C’est vraiment aider les populations dans les difficultés en apportant bien-sûr notre contribution, si modeste soit-elle.

Que peut-on dire de l’évolution de l’association ?

On peut dire que l’évolution de l’association est en rapport avec l’évolution de la situation nationale. Notre pays fait face depuis pratiquement huit ans à des attaques de groupes armés terroristes, avec comme conséquence non seulement des milliers de morts mais aussi des millions de personnes qui sont déplacées internes. Elles n’ont plus de ressources. Elles ont perdu leurs terres et n’ont plus de quoi cultiver. Comme vous le constatez, il y a l’État qui intervient à travers le ministère en charge des questions humanitaires et aussi des ONG internationales qui interviennent essentiellement auprès des personnes déplacées internes.

En plus de cela, on constate également qu’il y a des familles d’accueil des personnes déplacées, à l’échelle individuelle. Nous aussi avons voulu apporter notre contribution à l’endroit des personnes déplacées. On a pu intervenir notamment dans la région du Centre-Nord où nous avons pu intervenir avec l’appui de la Coordination des syndicats du ministère de l’Économie et des Finances, qui avait pu mobiliser 150 millions de francs.

Nous avons pu intervenir dans le domaine de la sécurité alimentaire, dans le domaine de l’eau, l’hygiène et assainissement et aussi de la formation professionnelle. Au niveau de la sécurité alimentaire, nous avons pu assister plus de 1 000 ménages à Kaya et à Kongoussi avec des vivres comme le riz, le maïs, le soumbala, du poisson sec et aussi de la farine pour les enfants. Sur le plan de l’eau et de l’assainissement, nous avons pu faire deux forages motorisés : un à Kongoussi et un à Kaya.

Nous avons aussi pu former plus de 100 femmes dans le domaine de la fabrication du savon liquide, la fabrication du savon solide et du soumbala.
Depuis quelques mois, nous avons recommencé la distribution des vivres à Kaya, Boulsa, Fada, Bogandé et également à Ouagadougou. Cette fois-ci, on fait bénéficier à près de 500 ménages cette distribution de vivres.

Lorsqu’il y a eu le Covid-19, nous avons fait une distribution de masques, nous avons fait la sensibilisation au niveau des zones non-loties dans la ville de Ouagadougou.
L’association s’agrandit parce que, de plus en plus, il y a des sections au niveau des régions.
Actuellement, on a la section dans le Centre-Ouest, les Hauts-Bassins, la section de l’Est, la section du Centre-Nord. C’est une évolution assez satisfaisante, même s’il y a beaucoup de choses qui restent à faire, notamment dans le contexte actuel où il y a beaucoup de besoins.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Il y a beaucoup de difficultés. La première difficulté, c’est la mobilisation des ressources parce que dans le contexte actuel, c’est très difficile pour tout le monde et on va leur demander encore de contribuer et d’essayer d’aider les autres. Ensuite, le travail est bénévole et on doit apporter de nous-mêmes. Troisièmement, il faut être disponible pour essayer de trouver du temps pour le consacrer aux autres. C’est vraiment un grand défi pour nous. Notre plus grand défi de nos jours, c’est de passer à des appuis qui peuvent aider les populations à se prendre en charge elles-mêmes.

Quelles sont vos perspectives ?

Nous voulons avoir des sections dans toutes les régions du Burkina, parce que les personnes déplacées internes sont partout. Ensuite, nous souhaitons pouvoir mobiliser davantage de ressources. Nous souhaitons que notre peuple puisse contribution pour que nous puissions apporter une meilleure contribution aux personnes déplacées internes. Notre objectif, c’est de pouvoir aider les déplacés internes pour qu’ils se passent de l’aide.

Quel message avez-vous à lancer ?

Je dis à notre peuple que la situation est difficile pour chacun et chacune de nous, mais elle l’est encore plus pour des personnes qui ont été obligées de quitter leurs villages. Nous devons tout faire pour aider ces populations. Nous devons avoir cette solidarité entre nous. Si nous n’en sommes pas capables, cela va être très difficile. Aidons-nous les uns les autres.

Interview réalisée par Carine Daramkoum
Crédit photo : Auguste Paré
Lefaso.net

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