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Centre national de presse Norbert-Zongo : Une quarantaine de journalistes formés aux lois sur la presse

Publié le jeudi 23 février 2006 à 07h22min

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Le Centre national de presse Norbert-Zongo a organisé les 20 et 21 février à Ouagadougou un séminaire de sensibilisation sur les « textes de loi en matière de presse » au profit de journalistes burkinabè. Cette session s’inscrit dans la mise en œuvre du plan d’action 2005-2010 du centre. Elle est soutenue par les ambassades de la France, du Danemark, des Pays Bas.

Une quarantaine de journalistes étaient à l’école des dispositions légales sur la presse les 20 et 21 février derniers. L’objectif de cette formation, initiée par le comité de pilotage de Centre national de presse Norbert-Zongo, était de permettre aux hommes de médias une meilleure appropriation de la loi sur la presse au Burkina Faso. Pour baliser le terrain, les séminaristes ont bénéficié d’une communication sur les sources du droit à l’information. A ce sujet, M. Abdoul Karim Songo( juriste) est parti des textes internationaux consacrant la liberté d’opinion et donc, de presse. Il s’agit notamment de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et des peuples à son article 19, du Pacte international relatif aux droits civil et politique (article 19 également) et de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples (article 9). La faiblesse de l’ensemble de ces textes, selon M. Songo, réside dans leur caractère « non contraignant ». Néanmoins, poursuit le communicateur, les textes ont le mérite d’avoir jeté les bases de la liberté d’opinion, reconnue par la constitution burkinabè. En outre, il a passé en revue le contenu de la loi en matière de presse au Burkina Faso, le code de l’information de 1993. M. Abdoul Karim Songo a surtout questionné les aspects relatifs à la création et à la gestion des entreprises de presse, au statut du journaliste et au contrôle du droit de l’information. Il a relevé les avancées significatives et les insuffisances en matière de liberté de presse dans le code de l’information.

M. Sango sera appuyé dans son diagnostic par un autre juriste, M. Sibiri Eric Kam, président de la Ligue de défense de la liberté de presse (LDLP). Sibiri E. Kam a fait pour sa part des comparaisons entre les différents textes sur la presse au Burkina Faso depuis 1959 et ceux d’autres pays voisins.

Les délits de la presse burkinabè

Le Conseil supérieur de la communication (CSC), instance de régulation des médias, était également de la formation. Son représentant, le Dr Victor Sanou, a fait l’état des lieux des délits de presse au plan national. D’entrée de jeu, M. Sanou a précisé les deux(2) conditions nécessaires à l’existence d’un délit de presse : la publicité et l’intention de nuire. Des délits passibles de condamnations civiles et pénales. Après ces précisions, il a retenu les délits de diffamation et d’injures comme les plus récurrents devant les juridictions burkinabè. Toutefois, il a signalé dans la presse nationale des atteintes graves au droit à l’image. Des exploitations abusives de l’image face auxquelles le conseil a fait des recommandations à maintes reprises, explique Victor Sanou.

L’inobservation du principe de la présomption d’innocence par des journalistes, constitue par ailleurs un des regrets du CSC. Faisant un rapport entre la pluralité de la presse burkinabè et la fréquence des délits, le représentant de CSC a estimé que la situation n’est pas alarmante. Néanmoins il a invité les journalistes au respect des règles d’éthique et de déontologie, à même d’aider à éviter les délits.

Le premier communicateur, M. Abdoul Karim Sango et les séminaristes sont allés plus loin dans les recommandations en vue d’une amélioration des conditions de travail des journalistes. L’adoption d’une convention collective a été fortement souhaitée par le séminaire. Il a aussi été demandé l’élaboration d’une loi spécifique qui garantisse réellement l’accès aux sources d’information par les journalistes. La subvention de l’Etat à la presse privée, gagerait à être reformulée et légiférée ont estimé les séminaristes.

Selon eux, pour la subvention de l’Etat, les journaux d’opinion doivent en bénéficier plus que les autres. Ils ont recommandé en outre la dépénalisation des délits de presse, le renforcement des mécanismes d’autorégulation et l’érection du CSC en véritable institution par une loi organique...

Les conclusions vont servir d’instrument de plaidoyer au centre de presse pour les reformes éventuelles au profit de la presse au Burkina Faso.

La tenue de ce séminaire a été saluée par le ministre de la Justice représenté à l’ouverture des travaux par le conseiller technique Jean Jacques Ouédraogo.

Koumia Alassane KARAMA

Sidwaya

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