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Descente de militaires à Nagrin : « Ils tabassaient tous ceux qu’ils croisaient, à l’exception d’une vieille femme qui n’arrivait pas à se lever »

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Publié le lundi 9 janvier 2023 à 22h30min

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Descente de militaires à Nagrin : « Ils tabassaient tous ceux qu’ils croisaient, à l’exception d’une vieille femme qui n’arrivait pas à se lever »

Dans la nuit du 8 janvier 2023, des militaires ont fait irruption dans le quartier Nagrin pour venger leur collègue qui aurait été poignardé le jour précédent dans la boîte de nuit du quartier. Une altercation qui a fait de nombreux dégâts en matériel roulant.

Le quartier Nagrin a reçu la visite de militaires en colère hier lors du match Barcelone contre Atlético Madrid. Sur les lieux, les langues refusent de se délier pour nous expliquer la scène et les motivations. René Simporé, le seul à avoir accepté de se prêter à nos questions parle de la psychose qui anime les habitants de ce quartier populaire de Ouagadougou.

Tout serait parti d’une altercation entre un militaire et un civil dans la boîte de nuit où le militaire aurait été poignardé à cause d’une fille. Pour se venger de celui qui a posé l’acte et qui est resté inconnu, ses collègues ont fait irruption hier et ont tabassé tous les habitants du quartier qu’ils croisaient, à l’exception d’une vieille femme qui n’arrivait pas à se lever, a renseigné cet habitant du quartier.

Boîte de nuit USA California

En entrant dans le quartier, les militaires ont pris le soin de garer leurs motos en bordure du goudron en face de la station OTAM, non loin du cimetière. Ils ont commencé à fouetter avec des ceinturons et des cordelettes tous ceux qu’ils rencontraient depuis l’entrée de la ruelle où se situe ladite boîte de nuit jusqu’à environ 1 km de distance. Dans un bar où René Simporé et des voisins suivaient le match de la Liga espagnole, ils sont entrés et ont commencé à frapper également.

Notre narrateur évoque qu’il suivait le match avec un gendarme et un militaire. Ceux-ci ne faisaient pas partie des bourreaux et étaient aussi surpris de l’invasion des lieux par leurs frères d’armes. S’en est suivi une débandade dans tous les sens. Il y a eu des casses de chaises, de bouteilles et autres sur les lieux. Un des militaires aurait dit à René Simporé : « nous ne pouvons pas être en brousse en train de souffrir et vous vous êtes là à tuer nos collègues ».

Chaises cassées où se suivait le match

Furieuse des coups dont elle faisait l’objet, la population s’est saisie de pneus se trouvant à l’intersection pour incendier les motos des militaires. C’était horrible, nous relate notre témoin qui, tout en refusant d’être photographié, ne cessait de parler des coups dont il a aussi été victime. Il aurait dit aux militaires qui le frappaient qu’il comprendrait si c’était les jeunes uniquement qui étaient ciblés mais des vieux et des enfants, c’était surprenant à son sens.
Aucune perte en vie humaine n’aurait été enregistré mais d’énormes dégâts matériels dont les moyens roulants des militaires et des biens privés.

Inocent ALLOUKOUTOUI
Lefaso.net

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