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Lutte contre la pauvreté : L’expérience des radios du Mali

Publié le mercredi 28 décembre 2005 à 06h44min

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Pendant les travaux de la 5e édition du festival Ondes de liberté à Bamako, le rôle de la radio dans la lutte contre la pauvreté a été l’objet de la biennale des radios africaines ayant réuni plus de 250 participants dont 160 radios provenant du seul Mali. Les premiers responsables de la Communication et des Nouvelles technologies du Mali mettent à la disposition des radioteurs 300 fréquences. Les expériences de ces radios dans l’appui des activités de lutte contre la pauvreté ont été consacrées à une communication.

L’implication des radios communautaires dans la lutte contre la pauvreté : cas des radios du Nord Mali » a été présenté par Moulaye Touhami Haïdara de Radio Aadar de Ménaka. La région de Sikasso se caractérise par la densité de son paysage radiophonique. Elle recèle environ 34 stations sur les 160 radios fonctionnelles du pays. Parler des expériences de ces « boîtes à sons » dans la lutte contre la pauvreté revient à s’interroger sur le rôle de ce média en tant qu’outils de développement, explique Daouda Mariko de Radio Kénédougou de Sikasso. Les radios de proximité partagent les mêmes engagements consignés dans leurs cahiers de charges et soutiennent les actions de développement. Elles expliquent et encouragent les initiatives locales, renforcent la participation communautaire. Ses animateurs ont le devoir d’appuyer les valeurs culturelles locales et nationales. Mais quand on parle de pauvreté au Mali fait remarquer Mariko, on a tendance à ne jamais penser au sud du pays. Pourtant, cette région peut subir une crise alimentaire à une certaine période de l’année. La grille des programmes accorde une place de choix aux défis de la bonne gouvernance, les questions liées à la santé, la promotion de la femme, l’éducation et l’alphabétisation. La force de ces radios découle de la participation des auditeurs en direct dans les émissions.

Mieux, dans des soucis de sensibilisation, les synchronisations permettent aux radios d’une même localité de parler d’une même voix à un moment donné de la journée sur un thème précis.

La radio un puissant moyen d’information et de sensibilisation

Tout comme les stations du Sud, les radios du Nord du Mali appuient les programmes de l’Etat et du secteur privé. Le puissant moyen d’information et de sensibilisation qu’est la radio a permis aux structures publiques et associatives d’obtenir les résultats souhaités. Selon Moulaye Touhami Haïdara, ces structures ont facilement atteint leur cible grâce aux radios de proximité en témoigne la Compagnie malienne de développement du textile (CMDT) qui avait perdu du temps à identifier les obstacles à la réussite de ses campagnes cotonnières. Il lui a fallu passer par des jeux et concours radiophoniques pour s’apercevoir que les producteurs manquaient plutôt de formation pour bien produire l’or blanc. Malgré le rôle déterminant des radios de proximité dans le développement local, ces outils de communication manquent généralement d’équipements adéquats, de partenaires véritables dans leurs activités quotidiennes et les moyens sont très faibles.

Rasmané ZONGO à Bamako (rasmane_zongo@yahoo.fr)
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Radio Liberté concourt à la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants

A l’occasion du festival des ondes tenu du 12 au 14 décembre dernier dans la capitale malienne, Sidwaya a rencontré Mme Line Georgette Kongho, journaliste à la Radio Liberté à Brazzaville au Congo. Directrice de l’information et des stages, Mme Kongho explique comment Radio liberté contribue-t-elle à la lutte contre la pauvreté.

Depuis 2002, le gouvernement congolais a pris une option ,irréversible de lutter contre la pauvreté dans la stricte logique des objectifs du millénaire pour le développement. Pour Mme Line Georgette Kongho, la ligne éditoriale de sa radio reste fondée sur les principes de paix, de justice et d’égalité quant on sait que Radio Liberté est née le 9 juin 1997 pendant la guerre civile qu’a connue le Congo. C’est en effet sous le bruit des obus et autres engins lourds, que quelques journalistes, techniciens et autres amis des médias proche du président Dénis Sassou N’guesso ont décidé de créer cet organe de presse pour renforcer sur le plan de l’information, l’action des forces démocratiques et patriotiques.

Actuellement selon la directrice de l’Information et des stages Radio Liberté est loin d’être inféodée au pouvoir. Dans ce contexte, elle est née du fait de la rétention de l’information faite par le régime de l’époque.

« La radio soutient et assure aujourd’hui la promotion des activités qui concourent à la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants, des activités des ONG, de lutte contre le VIH/Sida ». L’une de ses émissions phares intitulée le « café de la presse » a pour objectif de débattre par exemple de la situation des travailleurs, la corruption, la presse et le pouvoir...

Les priorités des autorités congolaises en matière de lutte contre la pauvreté sont consignées dans un document de stratégie pour la réduction de la pauvreté.

Pour Mme Kongho, cet ensemble de stratégies intègre la volonté des autorités de son pays qui s’est matérialisé par la signature en 2003 avec le FMI, d’un programme triennal de facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance dans la perspective de l’accession du Congo à l’initiative PPTE (pays pauvres très endettés). Ces stratégies sont accompagnées par la radio Liberté par des émissions basées sur des thématiques variées.

Ce qui permet à la radio de briser les barrières de l’analphabétisme et de permettre ainsi à tous les citoyens surtout ceux marginalisés à accéder aux informations portant sur leur développement. Les tribunes sont des occasions pour les invités de cette station de présenter au public, les grands axes de la politique de lutte contre la pauvreté.

En retour, indique Mme Line Georgette Kongho, les auditeurs réagissent pour proposer un certain nombre de suggestions pour l’amélioration des stratégies gouvernementales en la matière. Selon le dernier rapport du PNUD, près de 70% de la population congolaise vit en dessous du seuil de pauvreté. Des populations n’ayant pas accès aux soins de qualité, à l’éducation et aux logements adéquats.

Mme Line Georgette Kongho, cette dame battante à la démarche calme, rêve de voir son entreprise devenir un véritable symbole de la liberté de la presse au Congo.

Rasmane ZONGO à Bamako (rasmane_zongo@yahoo.fr)
Sidwaya

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