Burkina Faso : Le Syndicat national des professeurs d’école exige le reclassement des instituteurs adjoints certifiés et instituteurs certifiés dans les catégories B1 et A3
C’était au cours d’une conférence de presse animée ce jeudi 25 août 2022, par le secrétaire général du Syndicat national des professeurs d’école (SYNAPEC), Adama Dabilgou. Il avait à ses côtés ses proches collaborateurs. Ils ont voulu cette rencontre pour porter à la connaissance du peuple burkinabè la « traversée du désert » des acteurs clés de l’éducation nationale du Burkina Faso.
Selon le secrétaire général (SG) Adama Dabilgou, après la naissance du syndicat national des professeurs d’école (SYNAPEC), les travailleurs du monde éducatif sont restés dans le coma de l’injustice sans bénéficier d’aucun traitement en lien avec le mal qui ronge leurs organes vitaux. « Le statut des enseignants fut appliqué de manière arbitraire. C’est ainsi que nous avons réalisé avec peine quatre années sans que le moindre concours professionnel ne soit lancé à notre profit. Les issues de sorties sont désormais fermées. Certains collègues ont répondu à l’appel de leurs ancêtres sans pouvoir être bénéficiaires de ce qui leur revenait après service rendu à la nation. D’autres ont été frappés par la limite d’âge sans qu’aucune lueur d’espoir ne tourne en leur faveur », a relevé M. Dabilgou lors de cette conférence de presse qui avait l’allure d’une assemblée générale, tant la salle de conférence prévue pour abriter l’événement a refusé du monde en cette matinée du jeudi 25 août 2022.
- Selon le secrétaire général Adama Dabilgou, le SYNAPEC a vu le jour dans un contexte de nécessité et vise à défendre les intérêts moraux et matériels des travailleurs
Avec l’arrivée du ministre de l’éducation nationale, Lionel Bilgo, la relecture du statut particulier du personnel de l’éducation et de la recherche a été accordée. Les enseignants pensaient être au bout de leur peine. Mais la réalité est tout autre. Lors de la séance de relecture, douze syndicats dont le SYNAPEC ont été exclus à la demande de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) car n’étant pas affiliée à elle, foi du SG. « Sans une véritable surprise, le rapport de la relecture est tombé et des vertiges se sont emparés de nos visages. Les ex inspecteurs principaux et conseillers pédagogiques itinérants qui avaient bénéficié d’une période moratoire de trois ans pour composer le concours de l’inspectorat à 55 ans, ont encore bénéficié d’une période moratoire supplémentaire de trois ans avec la possibilité de composer à 57 ans. Quant à nous, les laissés pour compte, composer à 48 ans constitue une atteinte grave à la loi 081 », poursuit le conférencier d’un matin.
- Le jeune syndicat tend la main à toutes les structures syndicales afin que la synergie les luttes puisse aboutir au meilleur résultat possible
Rejetant ce statut mal négocié, les membres du SYNAPEC ont clamé avec la dernière énergie qu’ils ne permettront à jamais la dégradation de la valeur de leurs certificats, eux qui ont subi avec succès un examen professionnel qui les a certifiés à vie. L’autre fait qui provoque des insomnies aux enseignants, selon M. Dabilgou, c’est le fait de vouloir mettre en extinction une catégorie sans qu’une mesure d’évacuation des agents de cette catégorie ne soit proposée.
« La catégorie C1, la catégorie des IAC est mise en extinction. Pourtant, ils sont des milliers, les enseignants qui sont dans cette catégorie. Et l’État se précipite dans le recrutement des enseignants niveau baccalauréat pour deux ans de formation. A leur sortie, ils seront classés à la catégorie B1 et commanderont des enseignants anciens et expérimentés », a relaté le SG, tout révolté. La pilule a du mal à passer.
- Les participants à l’extérieur
C’est pourquoi, le SYNAPEC a exigé de l’État, le reclassement automatique et sans condition de tous les IAC à la catégorie B1 avant que les nouveaux ne descendent sur le terrain. S’appuyant sur le fait que l’administration n’est pas un désordre, il estime que la logique doit se poursuivre jusqu’au bout. Ainsi, les IC doivent également être reclassés à la catégorie A3. Demeurant stoïque sur sa ligne, le syndicat a demandé au directeur des ressources humaines du ministère de l’Education nationale d’arrêter d’infantiliser les enseignants, car « les 38 000 enseignants ne sont pas à 24 milliards près ».
Au cours de cette rencontre, M. Dabilgou a annoncé qu’une demande de suspension de l’examen du Certificat supérieur d’aptitude pédagogique (CSAPé) a été adressée au ministre de la fonction publique, avec ampliation au ministre de l’éducation nationale et à l’Assemblée législative de transition. Si le contraire venait à se réaliser, le syndicat menace de poursuivre la lutte avec un chronogramme bien établi.
Ce chronogramme prévoit une marche meeting dans les treize régions du pays au mois de septembre ; des rassemblements hebdomadaires dans les gouvernorats et au ministère de l’Education nationale. Pis, la rentrée administrative sera purement et simplement boycottée.
- Vue des participants dans la salle
Le conférencier a saisi l’occasion de la présente rencontre pour sonner la mobilisation. « Nous profitons de vos micros pour inviter chaque professeur des écoles à rester en alerte constante et à répondre farouchement à toute action de lutte de survie », a-t-il lancé. Pour lui, ces précédentes actions constituent un premier signal pour que « tous sachent que si le reclassement automatique et sans condition de tous les IAC et IC n’est pas effectué, l’année scolaire 2022/2023 sera assez mouvementée et les cours sabotés ».
Pour rappel, le SYNAPEC vise, entre autres, à lutter pour la valorisation de la fonction professorale ; lutter pour la sauvegarde de l’école burkinabè et pour une éducation adaptée aux besoins et aux réalités socioculturelles, mener les luttes revendicatives aux côtés des masses populaires du Burkina Faso. Dans le cadre de cette lutte, le SG a invité le personnel de l’éducation de base, les partenaires et le peuple burkinabè épris de justice à les rejoindre. En retour, il a affirmé leur disponibilité aux structures faîtières du monde syndical burkinabè et international.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 25 août 2022 à 18:24, par HUG En réponse à : Burkina Faso : Le Syndicat national des professeurs d’école exige le reclassement des instituteurs adjoints certifiés et instituteurs certifiés dans les catégories B1 et A3
En tout cas tenez bon car si le.mpsr devient comme le.mpp poltron vous allez avoir gain de cause.Hum.Voila le seul corps au pays ôu pour passer de la catégorie C a la catégorie B on ne passe pas un concours mais un examen. Mais comme je le dis tenez bon mais je sais que le mpsr ne peut pas céder facilement au caprice de.fonctionnaires qui sont privilégiés mais qui pensent toujours qu ils sont lesés.Dites.moi un article de la loi 081 qui dit qu un fonctionnaire peut changer de catégorie sans passer par un concours. Moi j’ ai fouillé et je n est pas trop trouver.
Le 27 août 2022 à 08:59, par Bozer kassi En réponse à : Burkina Faso : Le Syndicat national des professeurs d’école exige le reclassement des instituteurs adjoints certifiés et instituteurs certifiés dans les catégories B1 et A3
Continuez à lutter contre les enseignants.Vous voyez comment le niveau de l’enseignement baisse ? c’est ainsi que le niveau du développement du pays baissera si toutes fois rien n’est fait.les enseignants ont combien de missions combien de formations , combien d’avantages.Regarder tout autour de vous, dans les provinces tout comme en ville,le moyen de déplacement de certains enseignants aussi usés soient ils leurs permettent à peine d’accomplir convenablement leur travail.Allez dans les écoles, combien d’enseignants sont véhiculés comparativement aux autres corps.Il arrive à peine à manger convénablement.Ne dit on
pas que ventre creux n’a point d’oreilles ni de bouche pour parler ? vous vous partagez les biens du pays,voyagez à vos gré, pendant ce temps,le pauvre enseignant a de la peine à manger ,loger véhiculer, nourrir et payer les études de ses enfants convenablement.quelle ingratitude ?Allons seulement.l’avenir nous dira qui a raison ?
2. Le 25 août 2022 à 18:36, par Le petit tranquilos En réponse à : Burkina Faso : Le Syndicat national des professeurs d’école exige le reclassement des instituteurs adjoints certifiés et instituteurs certifiés dans les catégories B1 et A3
Que dieu exauce vos vœux. Si la lutte aboutie certainement d’autres ministères vont bénéficier. Il y trop d’injustice. Je connais des ministères qui ont fait dix ans sans concours professionnel. Que dieu écoute votre message.
3. Le 25 août 2022 à 23:15, par Le Nahourien En réponse à : Burkina Faso : Le Syndicat national des professeurs d’école exige le reclassement des instituteurs adjoints certifiés et instituteurs certifiés dans les catégories B1 et A3
Mes chers internautes.Ne comparez pas l’incomparable.L’enseignement est la clé de voûte de toute l’administration publique.Les enseignants sont la mère de tous les Fonctionnaires et méritent une attention particulière.En aucun cas ils ne doivent être traités avec mépris.Vivement que leurs préoccupations soient prises en compte pour le bonheur de nos enfants qui sont la relève de demain.Pourquoi octroyer des avantages faramineux à certains fonctionnaires fainéants et corrompus au détriment des enseignants qui sont la pierre angulaire de tous ?
4. Le 26 août 2022 à 05:12, par HUG En réponse à : Burkina Faso : Le Syndicat national des professeurs d’école exige le reclassement des instituteurs adjoints certifiés et instituteurs certifiés dans les catégories B1 et A3
Ah, j oubliais quel corps a eu un.echelon.cadeau en violation de la loi 081 ? : ce sont les enseignants.Quel corps a des indemnités de logement plus que les autres ? : ce sont les enseignants.quel corps a un trousseau de 30000 fr chaque année ? : ce sont oes enseignants.Quel.corps touche un salaire trois mois sans travailler ? Ce sont les enseignants.En rappel les vacances reviennent aux eleves.....Pourtant les taux de reussite aux examens sont en deca des attentes.Voyez vous en voulant trop tirés sur la corde elle va se casser.Demandez aux financiers et aux GRH eux ils en savent beaucoup sur les bras fer pour obtenir plus de beurre.
5. Le 26 août 2022 à 13:03, par caleb En réponse à : Burkina Faso : Le Syndicat national des professeurs d’école exige le reclassement des instituteurs adjoints certifiés et instituteurs certifiés dans les catégories B1 et A3
D’abord pour commencer, on dit "professeurs des écoles" et non "professeurs d’écoles".
6. Le 26 août 2022 à 16:52, par Le Nahourien En réponse à : Burkina Faso : Le Syndicat national des professeurs d’école exige le reclassement des instituteurs adjoints certifiés et instituteurs certifiés dans les catégories B1 et A3
Internaute HUG,sachez que les enseignants sont incontournables car aucun autre agent ou aucun logiciel ne peut les remplacer valablement.IL en est de même pour les agents de santé.C’est grâce aux enseignants que l’internaute HUG et moi arrivons à intervenir en Français sur les réseaux sociaux.Pour cela,nous devons leur être reconnaissants pour leur sacrifice.Aucun pays ne peut se développer sans l’éducation,la santé et la sécurité.À mon avis,il serait souhaitable de réformer la Fonction Publique pour octroyer des rémunérations conséquentes aux enseignants,aux agents de santé et ceux de la sécurité.