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Santé au Burkina : 40 personnes outillées sur le développement intégré de la petite enfance

Publié le mardi 15 mars 2022 à 10h25min

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Santé au Burkina : 40 personnes outillées sur le développement intégré de la petite enfance

Du 10 au 11 mars s’est tenue à Ouagadougou, une formation de formateurs sur le développement intégrée de la petite enfance et l’approche LTP+ (Learning Through Play plus) au profit des agents de santé. Une formation organisée par la direction de la santé de la famille en partenariat avec l’ONG Children Believe.

La période des 1 000 premiers jours de vie de l’enfant est importante et peut agir sur l’adulte qu’il sera demain. Plusieurs recherches ont montré que de nombreux facteurs ont des effets sur le bien-être physique, psychique et le développement émotionnel et cognitif de l’enfant. Malheureusement, dans le contexte burkinabè, la plupart des parents ou des acteurs en relation avec les enfants ne sont pas toujours informés ou outillés sur l’importance de ces 1 000 premiers jours qui constituent une période clé dans la vie de l’individu.

Salam Sana, attaché de santé en pédiatrie assure que les hommes s’impliquent moins dans la prise en charge des jeunes enfants

Comme l’explique Salam Sana, attaché de santé en pédiatrie à la Direction de la santé de la famille, « Il y a un déficit important dans les soins prodigués aux jeunes enfants. Ce déficit est lié au fait que les parents manquent de compétences pour pouvoir les prendre en charge. Il y a une insuffisance d’implication surtout des hommes dans la prise en charge des jeunes enfants et même les professionnels de santé ne sont pas tous outillés à la prise en charge du jeune enfant. Cela a des répercussions négatives quand on sait que toutes les preuves scientifiques montrent que le jeune enfant de moins de trois ans, a besoin de soins attentifs pour assurer son potentiel de développement. »

C’est pourquoi la Direction de la santé de la famille en collaboration avec l’ONG Children Believe a initié une formation pour renforcer les capacités des acteurs en vue de leur permettre d’adapter et intégrer au mieux les résultats les plus récents de la recherche pour améliorer les interventions.

Joséphine Bationo, chargée du développement de la petite enfance à Children Believe.

Ce sont 40 agents de santé, étudiants et personnels des écoles de santé publiques et privés qui ont été outillés sur le développement intégré de la petite enfance (DIPE) et l’approche LTP+ (Learn Through Play plus). Durant les deux jours de formation, ils se sont familiarisés avec le référentiel de soins pour la mise en œuvre du DIPE, ils ont renforcé leurs connaissances et leurs compétences en matière de soins attentifs (importance des 1000 premiers jours). Ils ont également appris davantage sur l’approche Learning Through Play plus (LTP+).

C’est une approche mise en œuvre par Children Believe depuis 2005 dans ses zones d’intervention. « LTP+ est une forme d’éducation parentale sur le développement de la petite enfance qui concerne les enfants de 0 à 8 ans. Il s’agit de donner des informations aux parents sur la croissance et le développement de l’enfant. En plus de ces informations, on leur propose des activités de jeux qu’ils peuvent mener avec les enfants pour stimuler le développement de l’enfant. On les amène aussi à promouvoir l’attachement, ce lien sécurisant qui peut amener les enfants à mieux se développer », a expliqué Joséphine Bationo, chargée du développement de la petite enfance à Children Believe.

Aichata Sawadogo/Traoré, enseignante-formatrice à l’Institut privé de santé Sainte Edwige

Une formation qui est la bienvenue

Les participants à la formation ont apprécié les thèmes abordés par les formateurs. Ils ont formulé des propositions, en vue de relayer ce qu’ils ont appris. Benoit Ouédraogo, enseignant-formateur à l’Ecole nationale de santé publique et Aichata Sawadogo/Traoré, enseignante-formatrice à l’Institut privé de santé Sainte Edwige, tous les deux participants, ont indiqué que la formation leur sera doublement bénéfique ; d’abord dans leur cellule familiale, puis à l’échelle de leurs écoles respectives et partant de la communauté, puisqu’ils forment des agents de santé appelés à implémenter l’approche dans les centres de santé.

Benoit Ouédraogo, enseignant-formateur à l’ENSP

« Ma voix ne porte pas, mais on va transmettre la proposition à qui de droit pour que l’ONG Children Believe accompagne l’ENSP, car on peut introduire l’approche LTP+ sous forme de module dans le curricula de formation des infirmiers et des sages-femmes et tout agent de santé d’ailleurs, pour que l’approche soit vulgarisée. Il faut partir des centres de formation pour que ceux qui vont sortir puissent vulgariser l’approche pour le bien-être des enfants », a laissé entendre M. Ouédraogo.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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