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Quinzaine théâtrale : Le spectacle Mea Culpa à l’honneur à l’Institut français de Bobo-Dioulasso

Publié le samedi 5 mars 2022 à 20h30min

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Quinzaine théâtrale : Le spectacle Mea Culpa à l’honneur à l’Institut français de Bobo-Dioulasso

A l’occasion de la quinzaine théâtrale de l’Institut français de Bobo-Dioulasso, qui se déroule du 4 au 12 mars 2022, l’artiste comédien et metteur en scène Charles Nomwendé Tiendrebéogo a présenté, le vendredi 4 mars 2022, son spectacle Mea culpa.

Mea Culpa est un spectacle qui met en scène un gardien de cimetière (rôle joué par Charles Nomwendé Tiendrebéogo) qui se trouve obligé de prêter son corps à des êtres invisibles qui doivent renverser leur destin de damnation éternelle, tout en essayant de se racheter.

Dans ce spectacle relatif à l’actualité, Charles Nomwendé Tiendrebéogo se pose des questions : « Existe-t-il un au-delà qui nous regarde, nous et nos comportements, guidés seulement par le matérialisme qui nous mène à maltraiter le monde qui nous entoure ? De la décision à l’action, du présent au passé, de la vie à la mort, sur quel rythme musical notre âme dansera-t-elle dans l’au-delà ? »

Le gardien de cimetière invoquant les ancêtres.

Pour Charles Nomwendé Tiendrebéogo, Mea Culpa est un spectacle de théâtre physique qui allie corps et voix pour raconter une histoire d’une façon contemporaine à travers le théâtre. « L’histoire est assez libre d’interprétations avec une ligne directrice qui est un gardien de cimetière qui, comme d’habitude, vient à son lieu de travail, fait son rituel habituel. Mais un accident se produit et ce jour-là les esprits décident de l’habiter afin de pouvoir confesser leurs péchés. C’est une façon de poser un certain nombre de questions par rapport aux responsabilités que nous occupons, qu’est-ce que nous faisons pour qu’enfin demain nous ne puissions pas être obligés de nous reposer mal ? Car il y a certaines actions que nous avons posées derrière nous qui nous empêchent le repos. Ces esprits sont donc tourmentés parce qu’ils n’arrivent pas à trouver le repos éternel, ils reviennent habiter le corps d’un humain pour pouvoir se confesser tout en espérant se repentir », résume-t-il.

Le corps du gardien possédé par une âme en peine.

C’est également, pour Charles Nomwendé Tiendrebéogo, « une interpellation pour nous vivants ». « Lorsque nous sommes à la tête d’une puissance quelconque, d’un pouvoir quelconque, qu’est-ce que nous en faisons au risque de nous retrouver à la place de ceux qui pourraient avoir un droit quelconque sur nous ? », questionne l’artiste.

Delphine Calmet, directrice de l’Institut français de Bobo-Dioulasso.

Il explique en outre que le théâtre physique est une forme de théâtre contemporain. Il a d’ailleurs fait un master dans une école de théâtre physique en Suisse, ce qui lui a permis d’apprendre quelques rudiments pour développer ce langage d’une certaine façon, à travers les principes de mouvements qu’il faut choisir par rapport au type de théâtre physique à mettre en place.

Flavienne Valérie Sawadogo, spectatrice.

Pour le comédien, le silence qui règne lors de la représentation du spectacle mais qui se termine par un tonnerre d’applaudissements n’est plus une surprise pour lui. En effet, lors de sa première représentation au Japon, il a eu peur du silence radio du public, mais à la fin, il a reçu un tonnerre d’applaudissements.

Zoeregre Primael, spectateur.

Selon la directrice de l’Institut Français de Bobo-Dioulasso, Delphine Calmet, cette quinzaine du théâtre francophone se déroulait depuis plusieurs années, mais a connu une longue pause. L’événement a été relancé en 2021 et environ 800 spectateurs ont assisté aux quatre pièces de théâtre programmées. Cette année 2022, ils sont passés à six propositions théâtrales dont une nouvelle création de la compagnie de Sotigui Kouyaté (originaire de Bobo-Dioulasso), deux pièces de Ouagadougou dont Mea Culpa et une pièce originale qui est une création pour la jeunesse.

Charles Nomwendé Tiendrebéogo, artiste comédien et metteur en scène.

A travers cette quinzaine théâtrale, l’Institut français entend mettre en avant à la fois l’art dramatique et le théâtre, mais aussi la langue française. Pour la spectatrice Flavienne Valérie Sawadogo, le spectacle était formidable et d’actualité, parce qu’on parle de la mort. Pour Zoeregre Primael, un autre spectateur, il fallait suivre de bout en bout pour ne pas être perdu ; mais à la fin, on est satisfait. « Le comédien est exceptionnel : il joue, il danse en gardant le même élan, la même énergie du début à la fin », a-t-il ajouté.

Haoua Touré
Lefaso.net

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