LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Grève du personnel d’Air France : "Nous allons rebelotter si ..."

Publié le mardi 22 novembre 2005 à 09h21min

PARTAGER :                          

Les travailleurs d’Air France ont observé les 17 et 18 novembre, une grève de 48 heures pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Cette situation n’a cependant pas entravé les vols qui, au contraire, se sont effectués normalement.

"C’est fermé", nous dit un vigile à l’entrée d’air France, alors que nous nous apprêtions à ouvrir la porte d’accès au hall d’accueil. En plus du vigile, ce sont donc une porte close et une banderole affichée sur le bâtiment qui ont servi de "commission accueil" à notre équipe de reportage qui s’est rendue sur les lieux dans la journée du 18. Sur la banderole, on pouvait lire : "Air France : Grève 17-18 novembre 2005". Pendant ce temps, le personnel s’était regroupé à l’arrière-plan du bâtiment afin de se pencher sur son sort.

Dans le hall d’accueil, pas une âme qui vive, lorsque nous nous y sommes rendus, sauf quelques cadres retirés dans leurs bureaux et deux vigiles qui, de temps à autre, effectuaient des va-et-vient. Cela, soit pour introduire quelqu’un ou donner une information à l’intérieur des locaux d’Air France. Du coup, ces derniers étaient chargés de fournir les renseignements sur la grève et sur les causes de la fermeture d’Air France, à tous ceux qui voulaient y accéder.

Le personnel, lui, par la voix de son délégué adjoint, Boniface Yankiné, affirme : "Nous revendiquons simplement une amélioration de nos conditions de travail. Et si nous ne trouvons pas satisfaction à l’issue de ces 48 heures, nous nous réservons le droit de poursuivre la grève ou d’obtenir gain de cause par tout autre moyen".

Les raisons qui ont poussé les travailleurs à cette grève, nous confie Boniface Yankiné, datent de 2000. En effet, depuis cette date, des négociations ont été entreprises entre le personnel et la direction, pour voir dans quelles mesures améliorer les conditions de vie et de travail des employés. Ces négociations ont donc commencé avec l’ancienne direction et se poursuivent avec l’arrivée du nouveau directeur, il y a deux ans, et à qui le personnel a pris soin de rendre compte des préoccupations des travailleurs. Cela, a ajouté Boniface Yankiné, de manière à ce qu’il puisse immédiatement et de façon efficace, prendre en compte ces préoccupations.

"En son temps, il avait montré une certaine disponibilité au dialogue et nous n’avons pas arrêté de nous rencontrer. Mais faute de nous entendre, nous avons fait appel à la direction régionale basée à Abidjan avec laquelle nous avons discuté. Cependant, il n’y a pas eu de signe fort allant dans le sens de la résolution des différents points. C’est suite à toutes ces rencontres infructueuses que nous avons décidé de marquer de manière décisive notre mécontentement. Telles sont les raisons qui nous ont poussés à observer ces 48 heures de grève", confie Boniface Yankiné. "Et ce, poursuit-il, afin de montrer à notre direction que nous ne sommes pas du tout contents et l’interpeller à s’engager davantage pour la recherche de solutions".

Tous les travailleurs, selon le délégué adjoint du personnel, sont concernés par la grève, sauf les cadres qui sont au nombre de deux. Boniface Yankiné avoue que le mot d’ordre a été bien observé par le personnel. Seulement, depuis la date du 17 novembre, la direction d’Air France ne promet rien de concret. "Sur les trois points essentiels de nos revendications, la direction ne nous a pas encore fait une proposition concrète", a-t-il déclaré.

Quant à René Buchet, directeur d’Air France délégué pour le Burkina, il affirme ne pas avoir de déclaration à faire pour le moment. Les dialogues se poursuivent et il espère qu’un terrain d’entente sera trouvé le plus tôt possible afin que le conflit prenne fin.


Les revendications

- Une indemnité de logement au vu et au su des conditions difficiles d’octroi d’habitat et du coût élevé des loyers à Ouagadougou ;
- La grille salariale totalement inadaptée qui, selon le personnel, avait été faite de façon hâtive, sans tenir compte de son avis. D’où l’adoption d’une nouvelle grille à laquelle ils seront associés. Et une reclassification des agents à l’intérieur de cette grille ;
- La revalorisation des salaires. Il faut que la direction tienne compte des indices, du coût de la vie qui est de plus en plus élevé. Par rapport à cela, le personnel demande une augmentation des salaires. L’augmentation gouvernementale intervenue en janvier ne l’ayant pas concerné.

Par Christine SAWADOGO

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Spécial Saint-Sylvestre au restaurant L’Eau vive de Bobo