En effet, les journalistes au Burkina ne sont courtisés, chouchoutés, ne font l’objet d’attention particulière que si et seulement si un individu ou une institution ont un message jugé important à faire passer dans la presses. Effectivement là, les hommes de médias sont harcelés à coups de fil et de visites inopportunes.

Mais une fois que leurs préoccupations trouvent un aboutissement heureux en étant publiées, ces annonceurs d’un jour s’évanouissent dans la nature et ne réapparaissent que lorsqu’ils ont encore un papier à faire publier.

Pour eux, la presse est tout juste comme un mouchoir ou un kleenex qu’on jette à la poubelle après utilisation. Pourtant, qui mieux que la presse nationale a expliqué, commenté, sensibilisé, informé l’opinion publique nationale voire l’extérieur pour qu’enfin, le processus démocratique puisse prendre corps et s’enraciner au Burkina !

Qui mieux que la presse nationale a servi d’escalier à l’ascension sociale de sorte qu’enfin quelques "loufias" qui dans leur rêve les plus fous n’en espéraient pas autant, ont été subitement appelés à des postes stratégiques ! Et ce petit monsieur d’hier subitement repus, oublie qui l’a fait roi.

C’est exactement ce que nous avons suivi in live, la semaine dernière lorsque toute honte bue et sans le moindre égard pour les médias publics, le Parc automobile de l’Etat a décidé du retrait des quelque six véhicules alloués à la RTB pour la présidentielle 2005. Et fort pathétiques étaient les voix de Yacouba Traoré de la TNB et Zanga Issoufou Ouattara de la RNB qui suppliaient les autorités de bien vouloir leur laisser ce précieux outil de travail que sont ces véhicules. Mais le plus dramatique dans cette bien triste affaire est ailleurs.

En effet, comment comprendre qu’avant même que la campagne prenne totalement fin avec la publication officielle des résultats, on s’avise, de la plus stupide des manières, du retrait de ces "montures" sans lesquelles aucun travail satisfaisant n’aurait pu être accompli ? Si les Burkinabè ont pu vivre intensément cette campagne, c’est grâce à la presse privée, l’Observateur, JJ, l’Express, etc. , mais aussi grâce au professionnalisme dont ont su faire preuve la Radio, la Télévision nationale et le quotidien d’Etat Sidwaya.

Si en plus de ces six véhicules, on ne pouvait pas leur en ajouter quatre pour faire dix pour aborder ainsi de fort belle manière les prochaines communales et les législatives de 2007, on ne devrait aucunement décider de ce retrait. Surtout que l’on sait que c’est dans l’intention de redéployer ces véhicules dans d’autres services pour qu’encore quelques zigs en usent et en abusent !

Note : loufias : individu peu sérieux

Rabi Mitibkèta
Observateur Paalga