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Santé : Des journalistes et communicateurs outillés sur la résistance antimicrobienne

Publié le lundi 7 juin 2021 à 16h44min

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Santé : Des journalistes et communicateurs outillés sur la résistance antimicrobienne

Dans le cadre de la lutte contre la résistance antimicrobienne, l’observatoire burkinabè pour la qualité et la sécurité des soins (OBQUASS) avec le soutien de l’Organisation des Nations-unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a organisé un atelier de formation, le vendredi 4 juin 2021, au profit des journalistes et communicateurs. L’atelier avait pour objectif de renforcer les capacités des Hommes de médias sur la résistance antimicrobienne en vue de soutenir les actions de communication en faveur de la lutte contre le phénomène au Burkina Faso. Une vingtaine de journalistes et communicateurs ont pris part à cette formation qui a abouti à la mise en place d’un réseau de journalistes et communicateurs pour la lutte contre la résistance antimicrobienne.

La résistance antimicrobienne (RAM) est de nos jours une réalité qui coûte la vie à des milliers de personnes dans le monde. Au cours de ces dernières décennies, la menace a pris une ampleur inquiétante et compromet la qualité de soins de santé, la sécurité sanitaire et alimentaire. Selon les données de l’OMS et de la FAO, il y a un taux élevé de résistance aux antibiotiques puissants. D’après les estimations, 700 000 personnes meurent chaque année d’infections résistantes aux antimicrobiens (RAM), et si rien n’est fait aujourd’hui, ce nombre de décès pourrait atteindre dix millions en 2050 dont 4,1 millions en Afrique.

Au niveau de l’élevage, un nombre incalculable d’animaux malades ne répondent plus aux traitements. Pour faire face à ce phénomène et freiner les dégâts, plusieurs initiatives ont été prises. Cependant, force est de constater que le problème persiste au grand dam des agents de santé. Pour donner plus de vigueur à la lutte, avec le soutien de la FAO, l’Observatoire burkinabè pour la qualité et la sécurité des soins (OBQUASS) a initié une formation au profit des journalistes et communicateurs sur la problématique. Le but étant de renforcer la communication en faveur de la lutte contre la résistance antimicrobienne au Burkina Faso.

L’Assistant du représentant, chargé du programme à la FAO, Ibrahim Patingdé Alassane Ouédraogo,

Selon, l’assistant du représentant, chargé du programme à la FAO, Ibrahim Patingdé Alassane Ouédraogo, la communication est un pilier fondamental de cette lutte et doit aboutir à une augmentation de la compréhension et de la prise de conscience par rapport au phénomène et induire un changement de comportement avec l’adoption de bonnes pratiques au sein des systèmes alimentaires et agricoles, ainsi qu’une utilisation prudente des agents antimicrobiens.

De son côté, le président d’OBQUASS, Dr Zakaria Gansané, a laissé entendre que la résistance antimicrobienne est une question multisectorielle et multidimensionnelle qui fait appel à tous les secteurs. De ce fait, la communication occupe une grande place dans le Plan national de lutte contre la RAM ; il y a une grande place réservée à la communication et à la sensibilisation.

Le président d’OBQUASS, Dr Zakaria Gansané,

L’utilisation irrationnelle des antibiotiques

La résistance antimicrobienne est une problématique nouvelle et peu connue par les populations qui ignorent ces manifestations. Ainsi, il était judicieux d’associer les journalistes et communicateurs à la phase d’implémentation de ce plan à travers un renforcement de capacité sur la thématique en vue de déployer une stratégie de communication efficace contre cette problématique. « Nous savons que dans l’histoire les journalistes et communicateurs ont joué toujours un grand rôle dans le contrôle des problèmes de santé publique et là nous sommes convaincus qu’en procédant ainsi nous allons faire un grand pas en matière de communication et de sensibilisation dans le cadre de cette lutte », a déclaré Dr Zakaria Gansané.

La photo de famille,

Ainsi plusieurs thématiques ont été abordées au cours de cette formation à savoir la définition de la résistance antimicrobienne et aperçu général sur les antiacridiens ; le rôle et la place des antimicrobiens dans les secteurs de la santé humaine, santé animale et l’agriculture ; les enjeux sanitaires et économiques liés à la résistance aux antimicrobiens (RAM) ; l’approche one-health dans la cadre de la lutte contre la RAM ; l’analyse situationnelle de la RAM au Burkina Faso ; les initiatives de lutte contre la RAM dans le monde et au Burkina Faso, et les stratégies de communication pour la lutte contre la RAM. 

Le conseiller technique du ministre de l’Agriculture, Dr Adama Maïga,

Il ressort de cette formation que l’une des premières causes majeures de la résistance demeure l’utilisation abusive et/ou irrationnelles des antimicrobiens (antibiotique, antiparasitaire, antifongique et antivirale) dans le secteur de la santé humaine et animale. « Ce sont des médicaments que nous manipulons tous les jours et si cette manipulation est mal faite, nous retrouvons ces médicaments dans nos plats que nous consommons au fil des années, et a un moment les médicaments n’arrivent plus à nous soigner car il y a une résistance », a indiqué Dr Adama Maïga, conseiller technique au ministère de l’Agriculture, tout en invitant la population à l’utilisation rationnelle des antibiotiques.

Cette formation s’est soldée par la création d’un réseau de journalistes et communication pour la lutte contre la résistance antimicrobienne.

Judith SANOU
Lefaso.net

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